En réponse à une guerre de chiffres et d'arguments pour expliquer l'annulation de 360 départs d'autobus pendant l'hiver 2024, le Réseau de transport de la Capitale (RTC) rétorque que la disponibilité des autobus ne sera pas un enjeu, mais qu'elle a encore 34 postes vacants de chauffeurs à combler.
Le RTC recherche des chauffeurs, pas des autobus
En réponse à une guerre de chiffres et d’arguments pour expliquer l’annulation de 360 départs d’autobus pendant l’hiver 2024, le Réseau de transport de la Capitale (RTC) rétorque que la disponibilité des autobus ne sera pas un enjeu, mais qu’elle a encore 34 postes vacants de chauffeurs à combler.
Vendredi dernier, le RTC annonçait un changement de rythme à partir du 25 novembre (le lendemain), en expliquant que des ajustements de services seraient en vigueur pour l’hiver 2024.
Plusieurs médias ont ensuite constaté qu’une baisse du nombre de départs touchait une centaine de parcours du RTC, des changements surtout appliqués la fin de semaine. Au total, 360 départs seraient annulés cet hiver.
Pour Maude Mercier Larouche, présidente du RTC, cette situation s’explique en grande partie la pénurie de main-d’œuvre, qui frappe particulièrement Québec. Elle cite d’ailleurs le taux de chômage de 2,7% qui prévalait dans la capitale en octobre dernier.
«À Montréal, je pense qu’il est à 6,3% le taux de chômage présentement. Donc, c’est le signe qu’on vit des enjeux propres à Québec, qui sont quand même plus importants», souligne Mme Mercier Larouche.
Au total, 34 postes de chauffeurs seraient à combler. Une campagne de recrutement est en cours pour favoriser l’embauche de nouveaux employés.
«Minimiser les impacts»
La présidente du RTC assure qu’elle est consciente que les changements à l’horaire ont un impact sur les déplacements de la clientèle.
«L’objectif était justement de minimiser les impacts sur notre clientèle et sur leurs déplacements. C’est pour ça, quand on a fait les choix qui se sont imposés […], on a modifié les horaires en fonction des heures les moins achalandées et réparti les modifications sur l’ensemble du territoire, pour […] ne pas impacter les mêmes clientèles», explique Maude Mercier Larouche.
Elle ajoute que le RTC a privilégié les modifications sur des parcours qui offraient des alternatives. Elle cite notamment les parcours 800 et 801, qui partagent un certain nombre d’arrêts semblables.
«Sans ces changements, on se serait retrouvé avec un manque d’effectifs et une hausse des annulations quotidiennes», soutient Mme Mercier Larouche.
Pas de manque d’autobus, selon le RTC
Dans la journée, Hélène Fortin, présidente du Syndicat des employés du transport public du Québec métropolitain, qui représente les chauffeurs du RTC, assurait sur les ondes de Radio-Canada que le RTC manquait de véhicules, blâmant une mauvaise gestion et une mauvaise planification.
Nicolas Girard, directeur général du RTC, rejette du revers de la main cette affirmation. Il affirme «qu’en aucun cas, la disponibilité des autobus n’a affecté l’offre de services pour 2024».
«Comme l’ensemble des sociétés de transport collectif, nous faisons face à des situations imprévues qui nous amènent parfois à devoir annuler des départs. Ces annulations sont ponctuelles et ne sont pas planifiées. […]
Elles peuvent être liées, par exemple, à une panne, à une pièce manquante, à une réparation, à un bris ou à une tempête de neige. […] Ça peut être lié à des employés malades et qui ne peuvent pas se présenter au travail», explique M. Girard.
Autant M. Girard que Mme Mercier Larouche sont confiants que la campagne de recrutement portera ses fruits.
Inquiétudes chez les organismes
Plus tôt dans la journée, Accès transports viables et Trajectoire Québec ont fait part de leur «inquiétude» face à une réduction d’offre de services.
«Quand on enlève 360 départs par semaine en hiver, concrètement, ce sont des autobus qui passaient toutes les 30 minutes qui passent désormais chaque heure. Ce sont des usagères et usagers qui vont devoir attendre plus longtemps, au moment même où les conditions hivernales rendent l’attente plus désagréable!», affirme Angèle Pineau-Lemieux, porte-parole d’Accès transports viables.
Pour Trajectoire Québec, ce serait seulement «la pointe de l’iceberg», craignant une réduction de services si le gouvernement du Québec n’aide pas suffisamment le transport collectif.
En conférence de presse, Maude Mercier Larouche a avoué que «le poids est lourd sur les sociétés de transport pour réussir à être dans des situations optimales, à livrer son service».
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