Déneigement à Québec : les coûts explosent, le budget planifié atteint 91,9 M$

Les coûts de déneigement continuent d'exploser à Québec. Le budget planifié pour 2024 s'élève à 91,9 M$, 13,6 M$ de plus que l'an dernier, une augmentation attribuable principalement au renouvèlement des contrats externes. Un défi logistique s'ajoute au tableau pour la Ville : l'entretien hivernal du lien cyclable sur le chemin Sainte-Foy.

Déneigement à Québec : les coûts explosent, le budget planifié atteint 91,9 M$ | 17 novembre 2023 | Article par Thomas Verret

Le chef d’équipe à la mobilité durable Jean-François Castonguay, le vice-président du comité exécutif Pierre-Luc Lachance et le directeur de la Division de la gestion du déneigement Éric Grondin.

Crédit photo: Thomas Verret

Les coûts de déneigement continuent d’exploser à Québec. Le budget planifié pour 2024 s’élève à 91,9 M$, 13,6 M$ de plus que l’an dernier, une augmentation attribuable principalement au renouvèlement des contrats externes. Un défi logistique s’ajoute au tableau pour la Ville : l’entretien hivernal du lien cyclable sur le chemin Sainte-Foy.

Le budget du déneigement de la Ville de Québec a augmenté de 50 M$ en quatre ans.

La municipalité mène actuellement une réflexion sur les solutions possibles pour freiner l’explosion des coûts. C’est ce qu’a révélé le vice-président du comité exécutif et conseiller responsable du déneigement, Pierre-Luc Lachance, en conférence de presse, vendredi matin, au garage municipal de Beauport, sur le boulevard Raymond.

« Je tiens à rassurer tout le monde : la sécurité des citoyens est la prémisse de base de cette réflexion », assure l’élu de Saint-Roch–Saint-Sauveur.

Pour l’administration municipale, « il n’est pas question de réduire les opérations de grattage ». C’est pourquoi la Ville déneigera 61 kilomètres supplémentaires de trottoirs, pour un total d’environ 1 300 km à l’échelle du territoire.

« C’est une demande des citoyens. Lors des rencontres printanières des conseils de quartier, c’est l’une des demandes qui était le plus demandée. Les gens veulent des trottoirs plus accessibles », souligne M. Lachance.

Le nouveau croque-glace pour les trottoirs de la Ville de Québec.
Crédit photo: Thomas Verret

Déneigement des pistes cyclables

La municipalité ajoute aussi 13,4 kilomètres de corridors cyclables déneigés, pour un total de plus de 120 kilomètres à Québec. Ces ajouts touchent notamment les projets d’accélération du développement du réseau cyclable, sur le chemin Sainte-Foy, la rue Dalhousie, la 4e Avenue et le boulevard Laurier.

« On procède en bandes cyclables avec des zones tampons délinéateurs », indique le chef d’équipe de la mobilité durable au Service de la planification et de l’aménagement du territoire, Jean-François Castonguay.

De plus, la Ville déneigera des kilomètres additionnels sur des projets d’amélioration de la mobilité active, également réalisés l’an dernier. Ces liens cyclables sont déjà conçus pour être déneigés. On pense ici à la mise à niveau de la 8e Avenue, le boulevard Jean-Lesage, en autres.

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« D’autres opportunités se concrétisent », dont une connexion avec le pont de Québec qui sera déneigé dans le secteur de l’Aquarium.

Les axes cyclables sur chaussée seront déneigés avec une priorité de niveau 1.

« Pendant et après les opérations de déneigement, il est possible que les liens cyclables soient en partie entravés par des emblais de neige. C’est normal. Il faut s’attendre à une période de 48 heures avant que la neige soit complètement retirée et que le lien cyclable reprenne sa complète fonctionnalité », précise M. Castonguay.

Pour ce qui est du chemin Sainte-Foy en tant que tel, les équipes déneigeront d’abord le trottoir et tireront la neige sur le lien cyclable. Le déneigement de la piste s’effectuera ensuite et la neige sera tirée le long des bollards. Puis, ce sera au tour de la rue d’être déneigée. Les déneigeurs placeront la neige au même endroit.

« Avec 5 ou 10 centimètres de neige, il va y avoir assez d’espace pour maintenir la piste cyclable et la rue accessibles », avance le directeur de la Division de la gestion du déneigement à l’Entretien des voies de circulation, Éric Grondin.

Chose certaine, la municipalité sera en période d’apprentissage cet hiver.

« La quantité (de neige) où ça va être plus compliquée, je ne l’ai pas », avoue M. Grondin.

« On va l’expérimenter et on va savoir exactement jusqu’où on est capables », ajoute-t-il.

« À ce moment-là, l’andain va empiéter un peu plus dans la rue. Ceux qui connaissent ça vont savoir que l’autobus va passer dans l’andain et splasher ça sur la piste cyclable. On va donc devoir regratter la piste cyclable pour essayer de la garder le plus large possible. »

Lors d’importantes chutes de neige, la Ville ne pourra cependant pas redonner à la piste cyclable sa fonctionnalité habituelle. Elle invitera alors les cyclistes à faire d’autres choix d’itinéraires.

« Ou pourquoi ne pas prendre le transport en commun, parce qu’on garde cette année les racks (à vélo) sur les autobus 800, 801, (804) et 807, suggère Pierre-Luc Lachance. Ça fait partie des autres solutions. »

Compte tenu de la nouveauté de la chose, l’administation Marchand fait preuve d’humilité.

« On est en période d’ajustement. Tout ne sera pas parfait cette année. Il faut s’attendre à un 24-48 heures pour retrouver une piste complètement déblayée », spécifie M. Lachance.

« Les bollards restent en place, parce que, oui, ça amène un meilleur confort, mais par contre, ça amène un défi au niveau des équipes. Il faut trouver la bonne recette pour que le gâteau lève », illustre l’élu de Québec forte et fière.

Pierre-Luc Lachance convient des efforts logistiques et de coordination nécessaires au déneigement du lien cyclable du chemin Sainte-Foy. « Les équipes sont bien arimées pour obtenir le meilleur succès », avance-t-il.
Crédit photo: Thomas Verret

Quoi faire pour réduire les coûts?

Le budget proposé pour l’année 2024 fera l’objet d’une demande au conseil municipal, afin de confirmer le montant exact alloué au déneigement.

La Ville couvre à l’interne 55 % du territoire, alors qu’elle octroie les 45 % restants à contrat.

L’administration municipale entend rester dans cette zone d’équilibre.

« Prendre plus en régie, ça implique plus de camions et ça nécessite d’entreposer ces camions-là. Les garages sont pleins au bouchon présentement. Il faudrait en construire de nouveaux », expose Pierre-Luc Lachance.

« Construire des nouveaux garages, ce n’est pas une sinécure. On aurait du travail à faire au niveau des investissements. Acheter de la machinerie de cet ampleur-là, ça nécessite aussi l’embauche de mécaniciens. Il faut penser à tout ça. »

En outre, la municipalité mise sur la télémétrie pour suivre les grattes, le déplacement des voitures, à l’aide d’un système de GPS.

La communication avec les citoyens est une clé importante du succès, toujours selon cette dernière.

La Ville lance d’ailleurs une campagne de sensibilisation sur le déneigement, en plus de procéder à l’embauche d’un porte-parole en la matière, François Moisan.

M. Lachance n’a pas voulu s’avancer sur des solutions à mettre en place pour réduire les coûts de déneigement, puisque le directeur général de la Ville, Luc Monty, se penche présentement sur la question, rappelle-t-il.

« Ce serait hypothétique de me prononcer aujourd’hui. »

Par ailleurs, les citoyens peuvent consulter la section Déneigement du site web de la Ville de Québec. On y retrouve les moyens disponibles pour s’informer de la tenue d’une opération déneigement, pour éviter un remorquage.

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