Les groupes de défense du tramway lançaient vendredi matin un appel à la mobilisation, en réitérant leur appui au projet de la Ville de Québec. Ils invitent le gouvernement Legault à faire preuve de courage et d'éviter un retour à la case départ.
Tramway : le gouvernement doit être «à la hauteur de ses responsabilités»
Les groupes de défense du tramway lançaient vendredi matin un appel à la mobilisation, en réitérant leur appui au projet de la Ville de Québec. Ils invitent le gouvernement Legault à faire preuve de courage et d’éviter un retour à la case départ.
Déjà beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis l’annonce de mercredi dernier, lors de laquelle on apprenait que le projet de tramway était retiré des mains de la Ville de Québec. Le premier ministre François Legault mandatera plutôt la Caisse de dépôt et de placement du Québec (CDPQ), pour qu’elle trouve le meilleur projet de transport structurant pour Québec.
Réunis dans les locaux de la Console, dans Saint-Roch, plusieurs représentants d’organismes en transport, d’organisations communautaires, politiques et étudiantes ont renouvelé leur appui envers le tramway, écorchant au passage la décision du gouvernement Legault.
«Le projet de tramway est très important et on a besoin de ça. Pas juste pour améliorer l’accès au centre-ville, mais aussi pour améliorer l’accès et les déplacements en général dans la ville de Québec», soutient Nora Loreto, résidente de Montcalm et fondatrice du groupe citoyen Québec désire son tramway.
Une manifestation en appui au tramway se tiendra ce dimanche 12 novembre, à midi, au parc de l’Amérique française.
Ne pas repartir à zéro
Angèle Pineau-Lemieux, porte-parole d’Accès transports viables, espère que cette pause de six mois ne signifie pas que le gouvernement ignore tout ce qui a été fait jusqu’à maintenant.
«Six mois de délai, c’est déjà énorme. Le gouvernement doit se faire un devoir que ce délai-là ne soit pas dépassé, mais surtout qu’on table sur les 20 ans d’étude, sur l’expertise développée par le bureau de projet et les consortiums. La pire erreur qu’on pourrait faire aujourd’hui, c’est de repartir à zéro», prévient Mme Pineau-Lemieux.
Elle invite d’ailleurs le gouvernement à « livrer le meilleur des projets dans le meilleur des coûts », rappelant que les études existent déjà. Le Journal de Québec rapportait d’ailleurs qu’une étude en faveur du tramway datant de 2020 avait été signée par un administrateur actuel de la CDPQ-Infra.
Intérêt public vs air du temps
De son côté, Alexandre Turgeon, directeur général du Conseil régional de l’environnement – région de la Capitale-Nationale, estime que l’intérêt public devrait toujours primer dans les décisions.
« Tous nos décideurs devraient toujours prendre leurs décisions uniquement en fonction de l’intérêt public, pas en fonction de l’air du temps ou de ce que peuvent penser les gens. L’intérêt public et l’acceptabilité sociale, c’est malheureusement dans nos sociétés souvent en confrontation », affirme M. Turgeon.
Il a également souligné l’«engagement», la «vision» et la «ténacité» du maire Bruno Marchand dans sa défense du projet.
M. Turgeon espère que le gouvernement et la CDPQ utilisent les plans et devis préparés par les consortiums et par le bureau de projet. Il demande au gouvernement de «faire preuve de courage».
Une pensée pour les employés
En mêlée de presse, Étienne Grandmont, député de Taschereau et porte-parole de Québec solidaire en matière de transports et de mobilité durable, a souligné qu’il était «de plus en plus fâché et en colère».
«J’ai une grande pensée pour toutes les personnes qui ont vu leur expertise et leur emploi être jeté à la poubelle, une centaine de personnes qui travaillaient ici à la ville de Québec et au bureau de projet, à qui on a dit que ce que vous avez fait depuis plusieurs années, c’est n’importe quoi», fustige M. Grandmont.
Il déplore aussi le sort réservé à Daniel Genest, un «directeur de bureau de projet de classe mondiale», rappelant qu’il avait été en charge de chantiers majeurs, comme ceux de l’échangeur Turcot et du pont Champlain.
Étienne Grandmont se désole également du sort désormais réservé aux villes par le gouvernement Legault dans les dossiers de transports.
«L’autre chose que je trouve profondément indignante, c’est qu’on en est train de dire que les villes, […] vous n’avez plus cette expertise de faire du transport collectif au Québec. Pourtant, c’est dans leurs responsabilités […]», tonne le député de Taschereau.
Le politicien parle d’une «gifle monumentale envers toutes les villes du Québec». Il s’inquiète également que Geneviève Guilbault, ministre des Transports et de la mobilité durable, remette finalement le dossier dans les mains d’une agence de transports.
«Je trouve ça profondément dégueulasse la façon que j’ai vu les choses aller, dans les dernières semaines et les derniers mois. Ça m’écoeure la façon dont on traite les villes, dont on traite l’expertise des villes», conclut M. Grandmont.
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