97M$ contre la violence faite aux femmes

Ottawa versera 97,3 M$ sur quatre ans à Québec pour contrer la violence faite aux femmes.

97M$ contre la violence faite aux femmes | 24 novembre 2023 | Article par Thomas Verret

Le député de Québec, Jean-Yves Duclos, entourées de sa collègue Marci Ien, ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, et de Martine Biron, ministre de la Condition féminine.

Crédit photo: Capture d'écran

Ottawa versera 97,3 M$ sur quatre ans à Québec pour contrer la violence faite aux femmes.

La ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, Marci Ien, en a fait l’annonce en conférence de presse, vendredi matin, à l’Hôtel Delta du boulevard René-Lévesque.

Cette annonce survient à la veille des 12 jours d’action contre les violences faites au femmes qui culminent, le 6 décembre, avec la commémoration de la tuerie à Polytechnique ayant provoqué la mort de 14 femmes en 1989.

L’expertise québécoise reconnue

Pour sa part, la ministre de la Condition féminine, Martine Biron, souligne le support du gouvernement canadien envers la Stratégie gouvernementale intégrée pour contrer la violence sexuelle et la violence conjugale.

« Ce qu’on annonce aujourd’hui, c’est une reconnaissance de l’expertise et de l’ambition du Québec dans ce domaine. »

Cet investissement s’ajoute aux 460M$, investis sur cinq ans par le gouvernement du Québec.

« Ça va nous aider à aller plus loin dans notre vision d’un Québec plus sécuritaire pour les femmes », indique Mme Biron.

« Cet investissement va nous permettre de renforcir et de déployer de nouvelles initiatives pour lutter contre la violence sexuelle et la violence conjugale. »

L’argent vise donc à appuyer des actions déjà en place, en plus de soutenir les victimes et les organismes qui oeuvrent auprès d’elles.

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« Ces sous étaient prévus » au budget fédéral de 2021, qui prévoit 1,4G$ sur quatre ans dans un plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe. De ce montant, 563 M$ se destinent spécifiquement aux provinces et territoires.

« Ce sont les provinces et territoires qui comprennent les besoins de leur communauté », rappelle la ministre Ien.

Ce soutien financier appuie ainsi « les efforts importants et inspirants » de la province en matière de la violence faite aux femmes, affirme quant à lui Jean-Yves Duclos.

« Dans cette stratégie du gouvernement du Québec, il y a beaucoup de choses qui parlent aux hommes et aux garçons », ajoute le député de Québec.

« On est tous affectés, d’une manière ou d’une autre, lorsque des soeurs, des filles, des amies, des conjointes, des voisines sont touchées par la violence, mais on a aussi le devoir, comme garçon et comme homme, d’être des alliés. »

Au Québec, le plan d’action s’axe autour de la sensibilisation, de la mobilisation et de la prévention.

Le gouvernement provincial a déployé des mesures ciblées au cours des dernières années. Celles-ci comprennent la mise en place « de cellules de crise « pour agir rapidement lorsqu’une femme est en danger ». Elles incluent aussi la création des bracelets antirapprochement et les tribunaux spécialisés en violence pour traiter les affaires de violence sexuelle et domestique, deux « innovations » québécoises.

« Ces gestes assurent une plus grande sécurité des femmes et un accompagnement plus humain », soutient Martine Biron.

« Dénoncer, c’est tout qu’un engagement, c’est une décision qui peut être très souffrante. Alors l’accompagnement, je pense que c’est important. »

Augmentation inquiétante des féminicides au Canada

Jean-Yves Duclos rappelle d’ailleurs la gravité de la situation partout au pays.

En 2022 seulement, 184 femmes ont été tuées, « parce ce qu’elles étaient des femmes ou des filles», selon l’Observatoire canadien du féminicide pour la justice et la responsabilisation. Ces statistiques indiquent qu’une femme ou une fille est tuée tous les deux jours au Canada.

Dans plusieurs cas, un conjoint, un partenaire ou un membre de la famille ont tué ces femmes.

« Il est évidemment de notre devoir collectif d’agir », déclare le député de Québec.

« Agir consiste, entre autres, à entretenir un dialogue honnête à l’échelle du pays sur la manière dont la violence fondée sur le sexe est abordée et perçue. »

À ses yeux, ce dialogue doit impliquer les hommes et les garçons pour « briser le cycle intergénérationnel de la violence. Il doit aussi inclure « les personnes qui travaillent sur le terrain ». Tous ces gens qui aident les survivantes et leurs familles à rebâtir leur vie.

Jean-Yves Duclos cite les ressources disponibles à Québec. Notamment l’hébergement gratuit d’urgence de la YWCA pour les femmes avec ou sans enfant. Ce dernier évoque également les 22 logements sociaux pour les femmes fuyant la violence, le projet Un toît juste pour elle de l’organisme Inter-Elles. Il mentionne finalement la Maison pour les femmes de Québec, la Maison pour femmes immigrantes et la Maison Hélène-Lacroix.

Par ailleurs, les femmes autochtones sont plus à risque d’être victimes de violence fondée sur le sexe. Les femmes et filles autochtones représentent 21 % des victimes de féminicides au pays. Et ce, même si elles ne constituent que 5% de la population féminine au Canada.

« Mais une personne ou un organisme ne peut réussir seul, l’effort doit être collectif. Mettre fin à la violence fondée sur le sexe nécessite ainsi une solution élaborée sur plusieurs fronts, de même qu’une bonne et forte collaboration entre tous les paliers de gouvernement », de conclure M. Duclos.

Pour en savoir plus sur la stratégie gouvernementale provinciale : Rebâtir la confiance 2022-2027

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