Ici vécut : Alain Grandbois, au 949, avenue Casot

On retrouve, sur différents immeubles de Québec, 142 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué l'histoire de la ville. Alain Grandbois (1900-1975) est souvent décrit comme l'un des premiers poètes modernes du Québec. Il fut également un grand voyageur.

<em>Ici vécut</em> : Alain Grandbois, au 949, avenue Casot | 17 février 2024 | Article par Simon Bélanger

Alors qu’il était à Québec, Alain Grandbois a vécu au 949, avenue Casot, dans un triplex construit en 1930 par Léon Lessard.

Crédit photo: Simon Bélanger - Monmontcalm + Fonds Ministère des Communications (BANQ) (Montage photo)

On retrouve, sur différents immeubles de Québec, 142 plaques Ici vécut. Elles rappellent à nos mémoires des personnes qui ont marqué l’histoire de la ville. Alain Grandbois (1900-1975) est souvent décrit comme l’un des premiers poètes modernes du Québec. Il fut également un grand voyageur.

La ville de Québec détient un rapport privilégié avec l’univers de la poésie. Au mois de mai, les rues de la capitale vibrent au rythme du Mois de la poésie. Le Bureau des affaires poétiques, créé en 2008, contribue d’ailleurs à faire vivre la poésie à Québec.

De 2016 jusqu’à tout récemment, le Collectif RAMEN organisait des soirées mensuelles de poésie.

Depuis 2022, le prix Jean-Noël Pontbriand est remis à l’auteur ou l’autrice de Québec dont le recueil de poésie s’est le plus démarqué durant l’année précédente. Virginie Chaloux-Gendron avait remporté les honneurs l’an dernier pour son recueil La fabrique du noir.

Pour que la poésie soit aussi vivante à Québec, il a fallu que certains jouent le rôle de pionniers. Ce fut sans doute le cas pour Alain Grandbois.

Jeunesse et voyages

Fils de Bernadette Rousseau et d’Eugène-Henri Grandbois, un marchand de Saint-Casimir, Alain Grandbois voit le jour  le 25 mai 1900 dans cette municipalité de la région de Portneuf. Il fait son éducation primaire à cet endroit, avant de poursuivre ses études classiques au Collège de Montréal, puis au Séminaire de Québec.

Alain Grandbois part ensuite étudier un an à l’Île-du-Prince-Édouard, à l’Université Saint-Dustan. Il revient ensuite à Québec pour parfaire ses études de droit à l’Université Laval. Il est inscrit au Barreau, mais ne pratiquera jamais comme avocat.

C’est plutôt le goût du voyage qui l’attire. Alain Grandbois bénéficie d’un héritage substantiel, ce qui lui permet d’aller à la découverte de la planète entre 1918 et 1939.

En 1933, alors qu’il se trouve à Paris, il publie d’ailleurs son premier ouvrage en prose, intitulé Né à Québec. Grandbois revient sur l’histoire d’un autre grand voyageur, Louis Jolliet, et suit ses expéditions sur le Mississippi avec le père Jacques Marquette.

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En plus de jouer le rôle d’historien, Alain Grandbois laisse aller son imagination pour créer une histoire héroïque autour de cette figure importante de l’histoire de la Nouvelle-France.

Alain Grandbois fut un grand voyageur.
Crédit photo: Fonds Armour Landry, Bibliothèque et Archives nationales du Québec

Retour à Montréal et gloire littéraire

À l’aube du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, Alain Grandbois rentre au pays. Il est embauché comme bibliographe à la Bibliothèque Saint-Sulpice, à Montréal.

Les années qui suivent sont fastes du côté de la production littéraire.

En 1941, Les Voyages de Marco Polo, un nouveau récit de voyage en prose, transporte le lecteur en Chine, au gré des découvertes de Grandbois et/ou de Marco Polo. Cet ouvrage lui vaut le prix David en 1941.

L’exploration du monde et la compréhension du destin humain sont deux thèmes fondamentaux au cœur de l’œuvre d’Alain Grandbois. Ses productions en prose se poursuivent à travers Avant le chaos (1945) et Visages du monde (1971).

Aventure, gloire, amour, mort et liberté se trouvent dans le destin vécu par ses différents personnages.

Ses thèmes de prédilection reviennent aussi à travers ses recueils de poésie, dont le plus célèbre fut Les îles de la nuit, publié en 1944.

Le Centre cosmique (1946), Rivages de l’homme (1948), L’Étoile pourpre (1957) et Poèmes (1963) complètent la liste de ses recueils poétiques.

Pour Yves Bolduc, qui a écrit la biographie de Grandbois sur l’Encyclopédie canadienne, la poésie d’Alain Grandbois « est métaphysique » et « elle parle au nom du tous ».

« [M]ais elle est aussi la voix intime de Grandbois faite de profondeur, de densité, de constante interrogation sur les mystères de l’être et de la vie, d’oscillation entre désillusion et candeur, de fascination pour l’absolu du néant.», ajoute Bolduc.

Ses œuvres lui valent de nombreux prix littéraires, comme des prix David (1941, 1944, 1961) et des prix Duvernay (1950, 1963).

En 1958, Alain Grandbois se marie avec Marguerite Rousseau.

Radio, fonctionnaire et décès

Alain Grandbois ne fait pas qu’écrire. Il partage également sa passion, en animant une émission sur la littérature canadienne à Radio-Canada, de 1950 à 1952.

En 1961, il est engagé comme fonctionnaire au Musée provincial de Québec, devenu aujourd’hui le Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ).

Le 18 mars 1975, Alain Grandbois rend son dernier souffle, à l’âge de 75 ans. Des ouvrages posthumes ont été publiés depuis, comme Délivrance du jour et autres inédits (1980) et Lettres à Lucienne (1987).

Le nom d’Alain Grandbois est encore présent aujourd’hui dans la toponymie. À Saint-Augustin-de-Desmaures, la bibliothèque municipale a pris le nom de l’auteur originaire de Saint-Casimir.

Dans le quartier Duberger, à Québec, on trouve également une avenue Grandbois. Des rues Alain-Grandbois sont également présentes à Lévis, Montréal, Sherbrooke, Sainte-Julie, Boisbriand et Notre-Dame-de-l’Île-Perrot.

Finalement, à Saint-Casimir, un poste d’Hydro-Québec porte le nom d’Alain Grandbois.

L’Académie des lettres du Québec remet également le prix Alain-Grandbois, remis à un recueil de poésie de grande qualité. Le plus récent prix a été remis à Joël Pourbaix, pour son recueil Nuit noire.

Une section du site de la Ville de Québec rassemble la liste des plaques Ici vécut.

Sources

Babelio, « Alain Grandbois ».

Babelio, « Les ailes de la nuit ».

Bibliothèque et Archives nationales du Québec, « Fonds Alain Grandbois ».

Bibliothèque québécoise, « Né à Québec – Alain Grandbois ».

BOLDUC, Yves, « Grandbois, Alain », L’Encyclopédie canadienne, 10 février 2008, mis à jour le 16 décembre 2013.

Commission de toponymie, « Alain Grandbois ».

Gallimard Montréal, « Les voyages de Marco Polo – Grandbois Alain ».

Généalogie Québec, «Généalogie Alain Grandbois».

ROYER, Jean, « Le premier de nos poètes », Le Soleil, 22 mars 1975, p. D-1.

ROYER, Jean, « Un beau livre de Jacques Blais : “Présence d’Alain Grandbois” », Le Soleil, p. D-2.

Ville de Québec, « Fiche d’un bâtiment patrimonial – 945 à 951, avenue Casot », Répertoire du patrimoine bâti.

Ville de Québec, « Grandbois », Toponymie.

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