La Ville de Québec consulte actuellement la population, à l'aide d'un questionnaire en ligne pour élaborer sa Stratégie de sécurité routière 2025-2029. Le conseiller responsable de la mobilité et de la sécurité routière, Pierre-Luc Lachance, estime que les personnes aînées devront davantage être prises en compte dans cette nouvelle mouture.
La Ville de Québec en quête de suggestions pour améliorer la sécurité routière
La Ville de Québec consulte actuellement la population, à l’aide d’un questionnaire en ligne pour élaborer sa Stratégie de sécurité routière 2025-2029. Le conseiller responsable de la mobilité et de la sécurité routière, Pierre-Luc Lachance, estime que les personnes aînées devront davantage être prises en compte dans cette nouvelle mouture.
«On avait déjà plus d’un millier de participants, en date de la semaine passée », se réjouit d’entrée de jeu Pierre-Luc Lachance, en entrevue dans son bureau situé au YMCA Saint-Roch.
Le conseiller de Saint-Roch-Saint-Sauveur annonce aussi avoir mandaté ses collègues de Québec forte et fière, afin de partager avec le plus grand nombre possible de citoyens le questionnaire. Celui-ci sera accessible jusqu’au 23 juin.
«On veut maximiser la participation, c’est sûr et certain, parce que c’est la donnée sur laquelle on va baser nos travaux», souhaite M. Lachance.
Il rappelle que la Stratégie de sécurité routière actuelle, qui couvre les années 2020 à 2024, mettait beaucoup l’accent sur les zones scolaires. Tout en poursuivant la sécurisation de ces secteurs, M. Lachance explique cette fois que la Stratégie 2025-2029 souhaite tenir davantage en compte les risques touchant la population plus âgée.
«Aujourd’hui, selon les données qu’on a, les personnes aînées sont surreprésentées dans les accidents de la route [vis-à-vis] le poids qu’elles ont dans la population», précise Pierre-Luc Lachance.
Selon un communiqué de la Ville, le questionnaire servira à «collecter des données sur les habitudes de déplacement ainsi que sur le niveau de satisfaction des citoyens en matière de sécurité routière». Il permet également de donner son opinion sur «différents comportements observés sur la route comme la vitesse, la distraction et la conduite avec les facultés affaiblies».
Vision zéro d’ici 2040
La Ville de Québec souhaite que la Vision zéro, soit le principe selon lequel «aucune mort ou collision grave sur la route n’est acceptable», inspire de nouveau la prochaine stratégie.
L’année 2040 pour la réussite de cet objectif est visée, selon M. Lachance. La Ville souhaite donc qu’il n’y ait, à ce moment, aucun décès de cycliste ou de piéton sur son territoire,
Cette Vision zéro est d’ailleurs celle défendue par l’organisme Piétons Québec. En réaction au bilan routier 2023 publié par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) ce mardi, Piétons Québec réitérait que «la mise en œuvre» de l’approche Vision zéro est indispensable pour atteindre zéro décès et blessés graves sur les routes du Québec.
Pour l’organisme, deux actions sont prioritaires : «freiner l’augmentation du nombre, de la taille et du poids des véhicules sur la route» et «réduire les vitesses de circulation dans les milieux de vie, sécuriser la traversée des artères et accélérer le déploiement de mesures d’apaisement de la circulation».
Pour l’administration Marchand, ce deuxième volet est déjà en action. Pierre-Luc Lachance cite la limite de 30 km/h dans toutes les rues résidentielles de Québec et des réaménagements de rues, comme celles qui auront lieu dans Saint-Sauveur dans les prochaines semaines.
Refonte du Code de la sécurité routière
Lors de la dernière session parlementaire, la ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, a piloté le projet de loi 48, qui venait modifier le Code de la sécurité routière.
La Ville de Québec est demeurée sur son appétit, notamment dans la gestion des cinémomètres (ou radars photos).
«Dans son mémoire, [la Ville] avait une position pour que les municipalités aient beaucoup plus d’autonomie pour l’endroit où les installer, la gestion de ces cinémomètres-là pour le futur. Malheureusement, ça n’a pas été retenu dans les demandes qu’on a faites. C’est très dommage, parce qu’on pense [qu’une] ville […] connaît son réseau local pour être capable de positionner ces cinémomètres», déplore Pierre-Luc Lachance.
Ainsi, la Ville de Québec devra encore demander des autorisations au ministère.
M. Lachance se réjouit quand même d’un autre changement entourant les cinémomètres.
Dans un segment où un photo radar sera installé, il sera possible de «mettre différentes boîtes pour accueillir un radar photo. Le radar photo n’est pas toujours installé à la même boîte. Ça permet de contrôler à différents endroits et ça a un impact direct sur l’automobiliste, parce qu’il ne sait pas dans quelle boîte est le radar photo et à quel moment», ajoute le conseiller municipal.
Feux de circulation et phase piétonne
Pour Pierre-Luc Lachance, il est clair que les phases piétonnes continueront d’être plus longues dans les prochaines années.
«Il y a plusieurs endroits où on a commencé à le faire. On va en rajouter d’ici 2029, même d’ici 2025. […]», explique-t-il. Il précise d’ailleurs qu’il est aussi possible d’avoir des déclenchements automatiques des feux en présence de sens uniques.
Comme à Montréal, on pourrait aussi voir apparaître à Québec des feux à phase concourante dans les prochaines années. Ainsi, on pourrait voir des phases au cours desquels les piétons pourraient traverser en même temps que des automobilistes. M. Lachance ajoute d’ailleurs qu’un rapport publié par le CIUSSS indique que ces phases concourantes peuvent devenir un «élément de sécurité».
«[Ça] permet justement que les piétons ne fassent pas de gestes téméraires. Pourquoi? Parce que, [comme] la phase piéton est allumée, ça donne une fluidité plutôt que de dire “je traverse un peu n’importe comment”, soutient Pierre-Luc Lachance.
Celui-ci soutient également que les feux dédiés aux cyclistes, qui ont fait leur apparition sur le lien cyclable du chemin Sainte-Foy, sont appelés à se multiplier, particulièrement dans les corridors Vélo cité.
Éducation et changement de culture
Grand défenseur des nouveaux aménagements consacré à la mobilité active, Pierre-Luc Lachance précise tout de même que ceux-ci doivent s’accompagner d’actions en prévention et en éducation.
«Un piéton qui traverse n’importe où, il crée un danger. Un automobiliste qui ne suit pas ses feux rouges, ses stops ou les limites de vitesse, il crée un danger. Un cycliste qui ne respecte pas son stop, qui jumpe et qui traverse aussi n’importe où, ça crée un danger», résume l’élu.
Il ajoute également qu’une escouade policière a commencé à circuler en vélo, d’abord en mode sensibilisation, mais s’est aussi mis «en mode contravention».
«La semaine passée, on a vu passer beaucoup de commentaires sur des contraventions qui se sont données sur le non-respect des feux de circulation, des stops, du port du casque pour les gens qui sont [sur un] àVélo», évoque Pierre-Luc Lachance.
Au final, il ressent un changement de culture à Québec autour de la mobilité.
«Je sens qu’il y a beaucoup de mythes qui se défont suite à l’implantation d’une mobilité différente. Souvent, on a des éléments qui peuvent [susciter plus] de crainte. Quand la mise en place se fait, les gens constatent que le changement peut être intéressant finalement», croit le conseiller municipal.
Le questionnaire sur la sécurité routière est disponible jusqu’au 23 juin, en cliquant sur ce lien.
Une version préliminaire de la Stratégie de sécurité routière 2025-2029 sera déposée à l’automne 2024 et fera l’objet d’une consultation publique. Le dépôt de la Stratégie se fera en 2025.
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