Un « rapport saisissant » sur le harcèlement de rue et le sentiment de sécurité

Accès transports viables a dévoilé ce matin son « rapport saisissant » sur le harcèlement de rue et le sentiment de sécurité dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. L'organisme propose aussi plusieurs recommandations.

Un « rapport saisissant » sur le harcèlement de rue et le sentiment de sécurité | 26 novembre 2024 | Article par Anne Charlotte Gillain

Selon ce rapport, 61% de la population de la grande région de Québec a déjà été victime de harcèlement de rue au cours de sa vie et 21% en a vécu dans les cinq dernières années.

Crédit photo: Site web Accès transports viables

Accès transports viables a dévoilé ce matin son « rapport saisissant » sur le harcèlement de rue et le sentiment de sécurité dans les régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches. L’organisme propose aussi plusieurs recommandations.

Réalisé par Accès transports viables, le rapport s’inscrit dans le cadre de la recherche-action Rues sans peur, menée depuis un peu plus d’un an.

Selon ce rapport, 61% de la population de la grande région de Québec a déjà été victime de harcèlement de rue au cours de sa vie et 21% en a vécu dans les cinq dernières années. « Les formes de harcèlement de rue les plus vécues par les personnes répondantes sont les remarques à caractère sexuel, la traque, les insultes, les regards insistants et les questions ou remarques intrusives ou dégradantes », mentionne-t-on dans le rapport.

 « Il y a un préjugé favorable à Québec sur le fait que c’est une région sécuritaire pour tout le monde. Notre recherche démontre que ce n’est pas le cas. Beaucoup de personnes vivent du harcèlement de rue et cela impacte considérablement leur sentiment de sécurité dans nos espaces publics », affirme Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables via un communiqué.

Il y a plusieurs jours, une exposition a d’ailleurs mis en lumière ces mêmes enjeux.

Les données de la recherche-action

D’après l’analyse,  certaines populations sont plus à risque d’être victime de harcèlement de rue. Cela touche particulièrement les femmes, les jeunes femmes, les personnes en situation de handicap, les personnes racisées, les personnes de la diversité sexuelle et les personnes avec un faible revenu.

Des impacts se font ressentir au niveau de l’accès à la mobilité.

« Le droit à la mobilité est bafoué par le sentiment d’insécurité. C’est une situation inacceptable, qui n’est pas une fatalité. Il est nécessaire de prendre en charge collectivement ce phénomène, pour mieux lutter contre celui-ci », estime Mme Gagné à travers un communiqué.

« 22% des femmes, 12% des hommes et 15% des personnes trans se sont déjà empêchées de se déplacer au moins une fois dans les cinq dernières années par crainte de vivre du harcèlement de rue », selon le rapport d’Accès transports viables.

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À titre d’illustration, la marche, le transport en commun et le vélo sont les modes de transport évités par le plus grand nombre de personnes répondantes, afin de se sentir en sécurité.

Par conséquent, le harcèlement de rue et le sentiment d’insécurité constituent des freins à la mobilité. Cela « diminue la capacité des personnes qui en sont victimes à répondre à leurs droits fondamentaux et accroit leur isolement social ». Le harcèlement de rue peut également influencer le bien-être des personnes qui le subissent.

Quelques recommandations

À la suite de sa recherche-action, Accès transports viables propose plusieurs recommandations.

Pour l’OBNL, il est nécessaire de mieux comprendre le phénomène du harcèlement de rue et le sentiment de sécurité. Cela passe par l’accroissement de connaissances collectives, avec notamment la multiplication de recherches.

Il serait aussi question d’adopter des aménagements sécuritaires dans le but « d’augmenter la co-visibilité et la co-veillance ». Pour n’en citer que quelques-uns, il s’agirait d’améliorer les sources d’éclairage, favoriser des environnements animés et renforcer le sentiment de communauté dans les quartiers, entre autres.

« Il n’y pas une solution magique pour lutter contre le harcèlement de rue. Toutefois, nous savons que l’aménagement du territoire et l’urbanisme peuvent jouer un rôle pour renforcer le sentiment de sécurité des personnes qui se déplacent, que ce soit par l’éclairage, l’accès aux services et aux transports en commun, ou encore l’animation des espaces publics», soutient Mme Gagné par voie de communiqué.

Le rapport complet sur le harcèlement de rue et le sentiment de sécurité est disponible sur le site web d’Accès transports viables

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local

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