Tramway : «impatience et préoccupations pour l’avenir de la mobilité durable»

Le 25 avril dernier, une rencontre par visioconférence regroupant des représentants de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) Infra et quinze membres de conseils de quartier de la ville Québec avait lieu.

Tramway : «impatience et préoccupations pour l’avenir de la mobilité durable» | 5 juin 2024 | Article par Olivier Alain

Crédit photo: Ville de Québec

Le 25 avril dernier, une rencontre par visioconférence regroupant des représentants de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) Infra et quinze membres de conseils de quartier de la ville Québec avait lieu.

Cette période d’échange a permis aux représentants et représentantes des différents conseils de quartier de réitérer leur appui à un projet de transport structurant et de souligner l’urgence de poser des actions concrètes pour sa mise en place.

Rappelons que le projet de tramway est en suspens depuis l’automne dernier. Le gouvernement provincial a confié à CDPQ Infra le mandat de proposer le meilleur projet de transport collectif structurant pour Québec.

« Plus que des recommandations et des commentaires, nous tenions à partager nos témoignages sur les défis de mobilité actuels et les conséquences de l’arrêt du projet dans nos quartiers », indique Bertrand Gemme, du conseil de quartier de Saint-Sacrement.

Des impacts qui dépassent la mobilité

Les membres des conseils de quartier ont fait part de leurs inquiétudes à CDPQ infra par rapport à l’accumulation des délais qui retardent non seulement la mise sur pied d’un système de transport collectif efficace, mais compliquent aussi grandement la réalisation d’aménagements dans les quartiers. Plusieurs projets connexes à l’implantation du tramway sont plongés dans l’incertitude depuis novembre.

« Les impacts dépassent le domaine de la mobilité. Cela retarde l’aménagement d’espaces publics et de parcs, la construction de logements ou d’écoles, de  projets de verdissement ou d’investissements pour assurer la vitalité de nos artères commerciales. », ajoute Myriam Nickner-Hudon du conseil de quartier de Saint-Sauveur.

Alexandra-Maude Grenier du conseil de quartier de Saint-Jean-Baptiste rappelle que les lacunes du système de transport en commun dans sa forme actuelle freinent le développement du quartier. «Même si plus de 50% des résidents du faubourg n’ont pas de voitures, il y a énormément de pression pour conserver du stationnement. Le manque d’alternative fait en sorte que c’est vraiment difficile de reconstruire nos rues pour ajouter du verdissement ou des aménagements qui rendent les déplacements actifs plus conviviaux et sécuritaires. »

Transport collectif saturé

Pour les administrateurs et administratrices, il est clair que les services de transport collectif ne répondent actuellement pas à la demande.

« […] les données du RTC montraient que les Métrobus étaient déjà saturés à l’automne 2023. 60% de l’achalandage du RTC se concentre dans les Métrobus. [Les conseils de quartier] sont d’avis que le tramway représente la solution la plus efficace pour sortir de ce goulot d’étranglement, attirer une nouvelle clientèle et augmenter les revenus du  RTC », peut-on lire dans un communiqué

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Il est essentiel, selon eux, de proposer à la population des alternatives à l’automobile. En particulier dans des secteurs peu ou pas desservis par le transport en commun.  Une réalité notamment observable dans la banlieue nord de Québec. Manon Therrien, du conseil de quartier de Saint-Émile, explique que « Saint-Émile est un quartier vraiment familial et il n’est pas rare de voir 3 ou 4 véhicules dans les entrées». Elle se désole que «les jeunes doivent se payer un véhicule pour être plus autonome, car la desserte n’est vraiment pas assez fréquente en banlieue ».

Les membres des conseils de quartier estiment la CDPQ compétente et ont confiance en ce qui sera proposé au terme de l’analyse débutée il y a un peu plus de 6 mois. Ils espèrent toutefois que les élus seront réceptifs aux recommandations et agiront rapidement.

Pour Jonathan Tedeschi du conseil de quartier de Montcalm, il est crucial que « le gouvernement fasse preuve de transparence et donne accès à l’ensemble des analyses et recommandations de CDPQ Infra » pour que les citoyen-ne-s sachent ce qu’ils risquent de perdre si le gouvernement continue à limiter les investissements dans la ville de Québec.

CDPQ Infra pourrait dévoiler dès la semaine prochaine ses recommandations pour un transport structurant à Québec.

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