Ce matin, la Ville de Québec dévoilait les grandes lignes de sa version préliminaire de la Stratégie de sécurité routière 2025-2029. Alors que la stratégie qui se termine mettait davantage l'accent sur les cheminements scolaires et la protection des écoliers, ce sont cette fois-ci les personnes aînées qui inspireront les futurs aménagements urbains, eux-mêmes inspirés de la ville de New York.
À Québec, la sécurité routière passera par la protection des aînés
Ce matin, la Ville de Québec dévoilait les grandes lignes de sa version préliminaire de la Stratégie de sécurité routière 2025-2029. Alors que la stratégie qui se termine mettait davantage l’accent sur les cheminements scolaires et la protection des écoliers, ce sont cette fois-ci les personnes aînées qui inspireront les futurs aménagements urbains, eux-mêmes inspirés de la ville de New York.
D’ailleurs, lors de la conférence de presse à l’hôtel de ville, le maire de Québec Bruno Marchand était non seulement accompagné de Pierre-Luc Lachance, vice-président du comité exécutif responsable de la sécurité routière, mais aussi de Marie-Pierre Boucher, responsable des dossiers touchant les aînés.
Déjà en septembre, l’administration Marchand mettait la table à des actions ciblant les aînés, en indiquant qu’ils étaient surreprésentés dans les accidents à Québec.
Îlots de refuge pour piétons, signal avancé au feu piéton, traverses rapprochées, protection du virage : tout ce vocabulaire lié à la sécurité routière s’inspire de plusieurs pratiques qui ont déjà été mises en place dans la ville de New York, dont Québec souhaite s’inspirer.
«On va créer des zones piétonnes pour aînés et on va être, si ce n’est pas la première ville au Canada, une des premières villes au Canada, à implanter de telles zones. […] Nos équipes se sont inspirées de la ville de New York, qui a le modèle qui s’appelle Senior pedestrian zones […]. Comme on le fait dans beaucoup de ce que nous faisons, nous importons, nous apprenons de ce qui se fait ailleurs, de ce qui se fait de bien pour l’adapter et le mettre en pratique», annonce Bruno Marchand.
Sans les préciser, ces nouvelles zones (au moins 100) seront implantées où la clientèle aînée se trouve en plus grand nombre. Les critères d’implantation seront précisés en 2025 et les premiers aménagements devraient voir le jour en 2026.
«Pourquoi on le fait? C’est parce que c’est une question de vie humaine. C’est une question de vie ou de mort parfois. Parce que c’est une question de blessures. […] Parce que ça a de l’impact sur toutes les familles. Parce que quand on le fait pour les aînés, on le fait pour tout le monde, pour les enfants, pour les adultes et tout le monde en bénéficie. Parce qu’accepter des décès piétons, ce ne sera jamais ce qu’on va faire. Parce qu’on a le goût d’agir. Parce qu’on n’a pas le goût d’attendre que ce soit pire», soutient le maire, rappelant l’automne difficile pour les piétons à Québec, victimes de plusieurs accidents.
Plus spécifiquement, l’administration municipale estime que la Stratégie de sécurité routière sera un outil pour que les aînés «vivent 20 ans de plus dans leur quartier.»
Zones pour aînés
Premier ajout dans les possibilités d’aménagement, l’îlot de refuge pour piétons doit permettre d’offrir aux piétons la possibilité d’attendre de manière sécuritaire si l’artère n’a pas été traversée au complet. Ce type d’aménagement aurait permis la réduction de 25% des décès de piétons aînés, selon les chiffres avancés par la Ville de Québec.
Dans un deuxième cas de figure, la nouvelle stratégie prévoit l’implantation d’un signal avancé au feu piéton.
«Deuxième exemple de ce qu’on va faire : un signal priorisé qui permet aux piétons d’avoir quelques secondes avant que la circulation parallèle des véhicules soit autorisée», précise le maire de Québec.
Ainsi, à l’exemple des feux pour vélos sur le chemin Sainte-Foy, le signal lumineux pour piétons serait activé quelques secondes avant que la lumière verte n’apparaisse pour les véhicules, dans les intersections où les véhicules peuvent circuler en parallèle des piétons.
Aussi, dans certains secteurs où les intersections sont très larges, plusieurs traverses pour les piétons pourraient être aménagées.
«Par la multiplication des traverses rapprochées, ça permet […] de travailler avec les axes de désir, les endroits où les gens traversent, où c’est plus facile pour eux. Quand on rend ça facile, ils utilisent ces traverses-là», ajoute Bruno Marchand.
Finalement, des bollards ou ralentisseurs pourraient être ajoutés à certaines intersections, afin de protéger les piétons des virages des véhicules.
Axes, cibles et réponses aux (futures) critiques
En plus de l’accent mis sur la population plus âgée, la Stratégie de sécurité routière 2025-2029 souhaite se concentrer sur quatre axes principaux : la sécurité des artères, la vitesse, la sécurité des écoliers et la cohabitation des modes de transport, ce qui inclut la micromobilité (vélos, gyroroues, trottinettes, etc.)
Trois cibles sont aussi visées : aucune collision mortelle dans les zones pour aînés et les corridors scolaires, réduction de 50% des collisions mortelles ou graves durant la période de mise en œuvre par rapport à la période 2020-2024 et vision de zéro décès de cyclistes et de piétons en 2040.
Face aux critiques potentielles, l’équipe de Québec forte et fière rappelle que ces décisions émanent de préoccupations partagées par des nombreux citoyens, rappelant que c’est le sujet no 1 émanant des divers conseils de quartier.
«On ne l’imagine pas juste dans notre tête. C’est quelque chose qui est porté par les citoyens. Donc, je serais vraiment curieuse de voir comment quelqu’un d’autre retournerait vers les conseils de quartier, vers ses citoyens, et dirait “nous, on ne répondra pas aux besoins que vous nous nommez là, parce que ce n’est pas une de nos préoccupations», soutient Marie-Pierre-Boucher.
Elle répondait à la possibilité qu’une autre équipe l’emporte en 2025 et décide de ne pas poursuivre dans cette lignée.
«À cette table, j’étais le seul élu de la précédente stratégie. Elle a été lancée en 2020, à un an des élections. Je pense qu’une administration responsable, quelle qu’elle soit, […] ne pourra pas renier ce document-là», ajoute Pierre-Luc Lachance.
Une séance d’information en ligne se tiendra le 4 décembre et des ateliers d’échange se tiendront le 20 janvier (en ligne) et le 22 janvier (au Club social Victoria).
La version préliminaire de la Stratégie de sécurité routière 2025-2029 est disponible en ligne.
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