Bruno Marchand admet que le RTC « doit continuer d'améliorer ses pratiques ».
Performance du RTC : «il faut être meilleurs», reconnaît le maire Marchand
Bruno Marchand admet que le RTC « doit continuer d’améliorer ses pratiques ».
Le maire de Québec a réagi vendredi au rapport d’audit réalisé par une firme indépendante, Raymond Chabot Grant Thornton (RCGT), qui place le RTC au neuvième et avant-dernier rang parmi les dix grandes sociétés de transport de la province relativement à leurs performances financières.
« C’est pas vrai que je vais dire ”tout est beau et le RCGT s’est trompé” (sic). Vous n’entendrez pas ça de ma bouche », a mis au clair M. Marchand en conférence de presse à l’hôtel de ville.
« Au RTC, nous avons commencé un processus d’amélioration, il va continuer et va même s’accélérer. Maude Mercier Larouche [la membre du comité exécutif assurant la présidence au RTC] et moi sommes sur la même longueur d’ondes (…) le RTC aussi, il faut être meilleurs, il n’y a pas de doute là-dessus », a tranché le premier magistrat de Québec.
Nombre de cadres
Il y a quatre ans, le RTC comptait 110 cadres administratifs. On en compte 152 en ce moment. Cela représente une hausse de 38% au cours de cette période, comparativement à 2% pour ce qui est du personnel général du RTC.
« Non, ce n’est pas une explosion », a répondu le maire Marchand lorsque questionné à ce sujet.
Celui-ci a fait la demande à la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, de s’entretenir avec les experts de RCGT, afin de comparer la situation avec les neuf autres sociétés de transports analysées dans ce rapport d’audit de performance rendu public jeudi (hier) par le gouvernement provincial.
« On va leur demander quel est leur avis extérieur, pour bien comprendre ce qu’ils amènent de leur perspective objective et on va envisager la suite (…) avec les commentaires qui vont nous être faits », a-t-il assuré.
M. Marchand ne juge pas qu’il y a trop de cadres au RTC, puisque « le taux d’encadrement d’une petite société de transport ne peut pas être le même qu’une grande », qu’on ne peut pas comparer des pommes avec des oranges, en d’autres mots.
« Ça, c’est facile à dire (…) mais vous ne pouvez pas avoir le même taux d’encadrement si vous allez en impartition pour des services ou si vous les avez à l’interne. (…) Donc, il y a des choses qui s’expliquent et d’autres que je veux comprendre. »
Masse salariale
Les salaires constituent 65% de la masse salariale du RTC, contrairement à 33% pour la ville, qui affiche à cet égard une baisse de 2% depuis deux ans.
Encore là, Bruno Marchand estime qu’il n’y a pas de comparatif possible entre le cadre financier d’une municipalité comme Québec et celui de la société de transport de la capitale, qui remplit un rôle différent.
« C’est vrai qu’il y a un écart considérable, mais en même temps, on n’offre pas les mêmes services, on n’a pas exactement la même mission. Le RTC, ce qu’il doit faire, c’est de transporter des gens. Pour transporter des gens, ça prend des gens (…) et ça sera probablement toujours ça [le cas]. »
« Nous sommes dans la moyenne quand on se compare avec les autres [sociétés de transport analysées]. Il n’y a pas là de péril en la demeure », a-t-il affirmé.
Pas tout noir
Dans le rapport de RCGT, « il y a choses qui se comparent et d’autres choses qui se comparent moins bien; il y a des bonnes nouvelles et des éléments sur lesquels il faut porter attention », considère ainsi M. Marchand.
Le maire de Québec avance d’ailleurs que le RTC se trouve dans « une bonne position » en ce qui a trait aux salaires de ses chauffeurs, lesquels gagnent en moyenne 87 000$, versus 96 000$ à l’échelle de la province.
« Je ne pense pas qu’on peut dire que nous sommes dans une mauvaise posture et qu’on a une mauvaise convention collective, que les chauffeurs [du RTC] gagnent trop. (…) On a des bons chauffeurs qui travaillent fort et ça, c’est une bonne nouvelle pour livrer une prestation de services intéressante. »
Même si le RTC se classe en queue de peloton des audits de performance des sociétés de transport québécoises, M. Marchand ne regrette pas d’avoir imposé une hausse de 60$ sur la taxe sur l’immatriculation, qui coûte maintenant 90$ annuellement à chaque automobiliste de Québec.
Le RTC se dit « en action »
Dans un communiqué, le RTC précise, de son côté, que des mesures déployées en 2023 et 2024 « ont permis des optimisations de 11M$ ».
« Chaque société fait des choix stratégiques adaptés à sa réalité, à son territoire et à son ambition en ce qui concerne son offre de service, ce qui rend toute comparaison hasardeuse », rappelle la présidente.
« Le RTC fait le choix de desservir l’ensemble du territoire, dont les secteurs périphériques où la densité de population est moindre, afin d’offrir un service de transport accessible et inclusif, d’améliorer la qualité de vie des citoyens et de réduire la congestion routière. Ce choix peut impacter notre performance d’un point de vue financier, mais est essentiel pour améliorer la fluidité des déplacements dans la ville », fait valoir Maude Mercier Larouche.
Sous-traitance
Alors que le rapport de RCGT et la ministre Guilbault évoquent cette piste de solution, la conseillère de Limoilou et cheffe de Transition Québec ne partage pas cet avis. Dans son communiqué, Jackie Smith « met en garde contre une vision comptable et antisyndicale de la gestion des transports collectifs ».
« Les comptables ont leur rôle, mais leur expertise n’est pas la gestion de nos sociétés de transport. J’espère qu’on ne rejouera pas dans le mauvais film de la baguette magique de la sous-traitance. »
Mme Smith ajoute que « l’expérience a démontré que la sous-traitance amène de l’imprévisibilité dans la livraison des services et une hausse des coûts ».
« À toujours vouloir couper sur le dos des employés et à aller aux plus bas soumissionnaires, à long terme, on finit par payer davantage pour une qualité moindre. Ce rapport présente des chiffres, mais ne porte aucune attention à la qualité du service. »
Disponible en ligne, ce rapport contient 515 pages.
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