Logement social et abordable : la Ville de Québec dépasse sa cible

Avec 633 mises en chantier planifiées en 2024, il ne s'est jamais construit autant de logements sociaux et abordables à Québec depuis 2012.

Logement social et abordable : la Ville de Québec dépasse sa cible | 18 septembre 2024 | Article par Thomas Verret

Photo prise cet été du projet de logements sociaux Le Zénith, dans le quartier Saint-Roch.

Crédit photo: Jean Cazes

Avec 633 mises en chantier planifiées en 2024, il ne s’est jamais construit autant de logements sociaux et abordables à Québec depuis 2012.

La Ville dépasse ainsi sa cible annuelle d’autoriser 500 mises en chantier pour du logement social et abordable.

« Honnêtement, c’est une excellente nouvelle parce qu’on a du rattrapage à faire. On connaît les effets de ne pas avoir assez investi en logement social et abordable. Il faudra continuer », a déclaré le maire Bruno Marchand, mardi après-midi, lors de la séance du conseil municipal.

Ce dernier a rappelé que « le nerf de la guerre demeure le financement ».

« Mais on a bon espoir, notamment pour le logement social et abordable, qu’on puisse travailler en partenariat avec le gouvernement du Québec, comme on l’a fait cette année, pour arriver à des solutions. »

M. Marchand a d’ailleurs salué la collaboration de la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau.

« Oui, les règles ont changé. La Ville met plus d’argent qu’elle en a jamais mis en logement social et abordable, mais au moins, on a des résultats », a-t-il dit.

« Et on a plein de projets, d’innovations, (…) qu’on travaille avec son ministère, pour continuer d’accélérer et d’innover. »

Le prix des loyers explose

Selon un récent rapport de Rentals.ca et Urbanation, le prix moyen des loyers a bondi de 22,4% à Québec en août 2024, en comparaison avec l’année dernière, contrairement à 3,3% au Canada et 1,6% au Québec. Pour « les petits et moyens marchés », la Ville se situe au 3e rang pour ce qui est de l’augmentation la plus importante au pays. Le peu de logements disponibles – avec un taux d’inoccupation des logements locatifs très bas à 0,9% – crée une pression à la hausse sur le prix des loyers.

Publicité

Le maire Marchand a indiqué à ce sujet que l’objectif est « d’atteindre un équilibre entre l’offre et la demande ».

« Pour ça, il faut construire des logements, de tous les types, couvrant tous les types de besoins, dans tous les quartiers, pour accommoder tous les styles de vie. »

Dans sa vision de l’habitation dévoilée l’an dernier, la Ville vise la construction de 80 000 nouveaux logements d’ici 2040, c’est-à-dire 5 000 par année. Le nouveau rôle triennal d’évaluation démontre que cette cible a été atteinte dans les trois dernières années.

Crise du logement

« Jusqu’ici, ça n’a pas eu d’effet sur la crise du logement », observe pour sa part le chef de l’opposition officielle, Claude Villeneuve.

« On espère que dès juin, on va finir par le voir, par le constater, que la pression sur l’offre, la demande, diminue, qu’on ait un taux d’inoccupation qui aille en augmentant. C’est ce qu’on souhaite », a-t-il affirmé, hier, durant le conseil de ville.

En date du 28 août, 2 000 personnes étaient en attente d’un logement subventionné à Québec. Alors que le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a annoncé lundi un financement supplémentaire de 4,2M$ pour permettre à des personnes en situation d’itinérance à Montréal de se trouver un logement, M. Villeneuve se demande si la Ville bénéficiera d’un soutien similaire.

« Quand on dit qu’il faut développer tous les types de logement, il faut commencer par développer ce type de logements (…) qui permet de se loger à nouveau, quand on n’a même plus de toit sur la tête. C’est le plus important, c’est ce qui est prioritaire », estime-t-il.

Plan de développement tourné vers les familles

Au cours des deux prochaines années, la Ville entend accélérer le développement de quartiers résidentiels dans les arrondissements de Sainte-Foy–Sillery–Cap-Rouge, Les Rivières, La Haute-Saint-Charles, Charlesbourg et Beauport. L’administration municipale avance que « ces projets permettront de bonifier de plus de 2 000 unités d’habitation l’offre résidentielle pour les familles, et ce sous différentes formes de résidences, soit unifamiliales, jumelées et multirésidentielles ».

Croissance de la population

L’an dernier, la population de Québec a connu une croissance de 3%, ce qui représente 16 709 nouveaux résidents. De ce nombre, 47,5 % font partie de la tranche d’âge des 15 à 34 ans.

« Notre objectif est de développer des milieux de vie qui regroupent des services de proximité, des espaces verts et des logements de tout type. En vertu du plan accéléré en habitation, nous avons prévu autoriser de nouveaux quartiers résidentiels pour 5 500 ménages», précise dans un communiqué la responsable du logement et de la planification de l’aménagement du territoire au comité exécutif, Marie-Pierre Boucher.

Pour ce faire, l’administration municipale mise entre autres sur la densification résidentielle, de même que sur des mesures qui rendent la Ville « plus agile », « plus flexible », dans ses procédures et règlementations, afin de faciliter encore davantage la création de nouveaux logements.

« La bonne nouvelle, même si on est aux premiers balbutiements de tous les efforts qu’on doit faire, c’est qu’on a des développeurs engagés et expérimentés à Québec, et qui nous disent que ça bouge », a tenu à souligner le maire Bruno Marchand.

Les actions prévues au Plan de mise en œuvre accélérée (2023-2026) de la Vision de l’habitation sont décrites sur le site web de la Ville de Québec.

Lire aussi :

Itinérance : des commerçants de Saint-Roch laissés à eux-mêmes

Pipes à crack, seringues, excréments, vêtements souillés, canettes vides : des commerç[...]

Lire sur Monsaintroch

Soutenez votre média

hearts

Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.

hearts
Soutenir