Inauguration du Centre de biométhanisation et début imminent de la collecte dans les commerces

Après des années de débats et de tergiversations sur la meilleure façon de valoriser les matières résiduelles, c'est finalement ce jeudi 28 mars 2024 qu'était inauguré le Centre de biométhanisation de Québec. La Ville de Québec en a profité pour annoncer le lancement imminent de la phase de collecte des matières résiduelles visant les ICI (Institutions, commerces, industries).

Inauguration du Centre de biométhanisation et début imminent de la collecte dans les commerces | 28 mars 2024 | Article par Simon Bélanger

Marie-Josée Asselin, vice-présidente du comité exécutif responsable de la gestion des matières résiduelles, Renault Lortie, vice-président Clients et approvisionnement d'Énergir, Benoît Charette, ministre de l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Bruno Marchand, maire de Québec, Jonatan Julien, ministre responsable des Infrastructures et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, et Carl Desharnais, directeur général adjoint aux infrastructures durables à la Ville de Québec.

Crédit photo: Simon Bélanger - Monquartier

Après des années de débats et de tergiversations sur la meilleure façon de valoriser les matières résiduelles, c’est finalement ce jeudi 28 mars 2024 qu’était inauguré le Centre de biométhanisation de Québec. La Ville de Québec en a profité pour annoncer le lancement imminent de la phase de collecte des matières résiduelles visant les ICI (Institutions, commerces, industries).

Une foule importante était réunie au Centre de biométhanisation pour assister à cette inauguration majeure. Même si les médias ont déjà pu visiter le site il y a presque un an, il restait encore de nombreux ajustements à apporter pour que l’usine soit pleinement fonctionnelle. Il a notamment fallu rediriger les sacs mauves vers l’usine de Cacouna, en raison de problèmes d’étanchéité des réservoirs.

Depuis, plusieurs étapes ont été franchies. La dernière en date s’est produite le 18 janvier, lorsque le gaz naturel renouvelable produit au centre de biométhanisation a été injecté dans le réseau d’Énergir.

Plusieurs municipalités environnantes de Québec participent également ou sont sur le point de se joindre à la collecte des matières résiduelles : L’Ancienne-Lorette, Saint-Augustin-de-Desmaures, Saint-Gabriel-de-Valcartier, Stoneham, Lac-Delâge, les municipalités de la Côte-de-Beaupré et de l’Île d’Orléans, etc.

Pour Bruno Marchand, maire de Québec, l’adhésion de la population démontre la réussite du projet.

« Dans un sondage de l’été dernier […], on avait un taux d’adhésion de presque 75% des citoyens qui adhéraient à la collecte, via les sacs mauves, des résidus de table pour en faire la biométhanisation. C’est au-delà de nos espérances », se réjouit-il, croyant que ce chiffre a depuis été dépassé.

Débuts dans les ICI

La distribution des sacs mauves et des bacs a commencé en novembre 2022 sur le territoire de la Ville de Québec. Celle-ci s’est effectuée de porte en porte, dans les différents quartiers, pendant quelques mois.

Maintenant, les industries, commerces et institutions (ICI) pourront se joindre à la parade. Il sera possible de s’inscrire sur le site de la Ville dès le 22 avril, afin de recevoir des sacs mauves, qui pourront être adaptés à la taille ou au type d’institution.

 «Déjà 130 bâtiments municipaux et certaines écoles sont déjà équipés de sacs mauves dans un projet pilote», ajoute le maire.

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D’ailleurs, s’il se fie à la popularité et à la demande des élèves dans les écoles, M. Marchand s’attend à un «effet bœuf» dans la majorité des institutions.

Benoît Charette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, estime d’ailleurs que ce centre de biométhanisation est un héritage pour les plus jeunes générations, «très soucieuses de leur environnement».

Centre de biométhanisation.
Crédit photo: Simon Bélanger - Monquartier

Quelques chiffres

Bruno Marchand a présenté quelques chiffres, afin d’expliquer les impacts environnementaux positifs du centre de biométhanisation. Sur un an, l’injection du gaz naturel renouvelable dans le réseau Énergir permettrait d’éviter la consommation associée à 2000 voitures avec du carburant fossile ou au chauffage de 1850 maisons.

L’usine produit également du digestat, qui est une forme de compost spécialisé. Le digestat produit est certifié et peut être utilisé pour l’épandage dans les champs.

«Cette année, on prévoit produire 30 000 tonnes de digestat, qui sera redistribué à 175 fermes, pour évidemment nous ramener de la nourriture et produire des produits alimentaires dont nous avons bien besoin. Ça non plus, ce n’est pas banal », estime Bruno Marchand.

De plus, 16 000 tonnes de résidus alimentaires sont maintenant détournés de l’incinérateur, en plus de 96 000 tonnes de boues municipales.

Un total de 300 personnes ont été impliquées dans la mise en œuvre du projet.

Au cœur du centre de biométhanisation
Crédit photo: Simon Bélanger - Monquartier

Projet de longue haleine

Preuve que le centre de biométhanisation fait depuis longtemps partie des discussions, des débats se tenaient dans le quartier Maizerets concernant son emplacement en 2014 et en 2015.

Développé sous l’administration Labeaume, le centre de biométhanisation a eu différents porteurs de dossier, dont l’ancienne conseillère municipale de Limoilou, Suzanne Verreault, qui était responsable de la gestion des matières résiduelles. Son ancien collègue Jonatan Julien, aujourd’hui ministre responsable des Infrastructures et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, a également eu un rôle à jouer, alors qu’il a déjà été responsable des travaux publics et des infrastructures dans le comité exécutif, alors qu’il était conseiller municipal.

Les deux étaient d’ailleurs présents jeudi pour l’inauguration.

Lors du changement de garde après les élections de 2021, Marie-Josée Asselin a pris la relève de Mme Verreault dans le dossier de la gestion des matières résiduelles.

Jonatan Julien se rappelle de l’importance de la recherche faite en amont.

«En mai 2017, on était en mission en Angleterre, en France, en Suède, pour aller voir ce qui se faisait de mieux sur des projets de biométhanisation. Il y avait des grands défis, Les choix qui ont été faits sont les bons », affirme aujourd’hui le ministre Julien.

De son côté, Carl Desharnais, directeur général adjoint aux infrastructures durables à la Ville de Québec, les missions permettent justement «d’apporter de la valeur aux projets».

Un budget de 216 M$ a finalement été consacré à la mise en œuvre de l’usine de biométhanisation. Malgré les dépassements de coûts, autant le maire que le ministre Julien s’entendent pour dire que les dépenses plus élevées ont aussi permis d’offrir un produit beaucoup plus abouti et performant.

Pour les personnes intéressées, le centre de biométhanisation compte une salle qui servira éventuellement à la sensibilisation.

 

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