La Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) annonçait cette semaine que le taux d'inoccupation des logements à Québec était de 0,9%. Pour favoriser la création de nouveaux logements, la Ville de Québec estime qu'il faut revoir les règles d'urbanisme dans certains secteurs stratégiques, afin de permettre l'ajout de nouveaux étages à différents projets.
Des bâtiments plus hauts pour plus de logements, souhaite Québec
La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) annonçait cette semaine que le taux d’inoccupation des logements à Québec était de 0,9%. Pour favoriser la création de nouveaux logements, la Ville de Québec estime qu’il faut revoir les règles d’urbanisme dans certains secteurs stratégiques, afin de permettre l’ajout de nouveaux étages à différents projets.
Dans un communiqué publié vendredi matin, la Ville de Québec met la table vers une nouvelle réglementation, afin de favoriser la création de logements.
Ces nouvelles règles permettraient un plus grand nombre d’étages dans deux territoires spécifiques, déjà assujettis à un plan particulier d’urbanisme (PPU) : le plateau centre de Sainte-Foy et le pôle urbain Wilfrid-Hamel – Laurentienne.
Dans le deuxième cas, le territoire concerné englobe des sections de quatre quartiers : Vanier, Vieux-Limoilou, Lairet et Saint-Roch. La version finale du PPU avait été adoptée en octobre 2022.
« Il est approximativement délimité au nord par la voie ferrée du Canadien National et les propriétés au nord du boulevard des Cèdres, à l’est par l’axe de l’avenue du Colisée et la rivière Saint-Charles ainsi qu’au sud et à l’ouest par la rivière Saint-Charles et la limite sud du parc Victoria », peut-on lire sur la page consacrée au Pôle urbain Wilfrid-Hamel – Laurentienne.
Parmi les projets majeurs au cœur de ce PPU, notons entre autres celui en cours dans le secteur du centre commercial Fleur de Lys, qui prévoit la création de 3 500 nouveaux logements dans les prochaines années. La Ville prévoit également des possibilités de développement pour le secteur nord-est du site d’ExpoCité, où se trouve l’ancien Colisée.
Conditions
Si des changements réglementaires permettent plus de hauteur, les promoteurs doivent en contrepartie respecter un certain nombre de conditions.
« Ce nouveau cadre réglementaire permettra de baliser la densification de façon à s’assurer que les projets aient des retombées positives sur leur milieu d’insertion », indique la Ville de Québec.
Celles-ci touchent notamment une offre de logements et de services adaptés aux besoins des familles. La Ville souhaite favoriser la construction de logements plus grands, de plex et de garderies.
On indique aussi un besoin en espaces verts accessibles à tous, qui peuvent se traduire par des jardins communautaires ou des places publiques. La municipalité souhaite aussi qu’un accent soit mis sur les liens de déplacement qui favorisent le transport actif et durable.
« La crise du logement n’est plus un secret pour personne, et à la Ville, nous avons décidé d’en faire la priorité », affirme Mélissa Coulombe-Leduc, responsable de l’urbanisme au comité exécutif.
« Depuis le dévoilement du Plan de mise en œuvre accélérée de la Vision de l’habitation en septembre dernier, les équipes municipales travaillent d’arrache-pied à la préparation et à la livraison d’actions concrètes pour lutter contre ce fléau. Pour y arriver, nous devons nous doter des outils nécessaires », ajoute-t-elle.
Consultation publique
Cette procédure d’exception fera l’objet d’une consultation publique le lundi 19 février prochain, à 18h30. Elle se tiendra de façon hybride, sur Zoom et au Club social Victoria. Des personnes-ressources de la Ville seront alors présentes pour répondre aux questions et pour dévoiler les modifications réglementaires.
La municipalité analyse si d’autres secteurs peuvent se prêter à une modification réglementaire.
« Cette procédure d’exception que nous annonçons, aujourd’hui, est une action concrète qui découle du Plan de mise en œuvre accélérée de la Vision de l’habitation », précise Marie-Pierre Boucher, responsable de l’habitation au comité exécutif.
« L’objectif au cœur de cette démarche est non seulement de construire encore plus de logements dans des secteurs stratégiques de la Ville, mais également de nous assurer que ces projets redonnent à la communauté de façon durable », souhaite Mme Boucher.
La Ville de Québec souhaite la création de 80 000 nouveaux logements d’ici 2040.
Plus de logements sociaux, souhaite Jackie Smith
De son côté, la cheffe de Transition Québec et conseillère municipale dans Limoilou, Jackie Smith, appuie l’adoption de ce nouveau règlement.
Elle estime en revanche que la Ville peut aller plus loin.
« Je n’ai pas de problème à ce qu’on permette d’accélérer la construction de logements en hauteur aux promoteurs qui en font la demande, mais je crois que la Ville doit leur exiger du logement social en retour, sous forme de PSL [Programme de supplément au loyer]. L’argent est disponible immédiatement pour le PSL, alors utilisons-le en attendant que le gouvernement débloque les fonds pour les autres modèles de logements sociaux », indique Mme Smith par voie de communiqué.
Une période d’analyse suivra la consultation publique du 19 février. Le rapport de consultation devrait être disponible en mars 2024.
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