La nouvelle faisait déjà couler beaucoup d'encre et avait été ébruitée dans plusieurs médias en matinée : la taxe sur l'immatriculation des véhicules à Québec passera de 30$ à 90$. Elle sera ensuite indexée au cours des prochaines années. En contrepartie, l'administration Marchand annonce le déploiement de divers services en périphérie entre 2025 et 2029, des nouveaux Métrobus aux Flexibus, en passant par les nouvelles stations àVélo.
De 30 à 90$ pour la taxe sur l’immatriculation, nouveau plan de développement jusqu’en 2028 pour le RTC
La nouvelle faisait déjà couler beaucoup d’encre et avait été ébruitée dans plusieurs médias en matinée : la taxe sur l’immatriculation des véhicules à Québec passera de 30$ à 90$. Elle sera ensuite indexée au cours des prochaines années. En contrepartie, l’administration Marchand annonce le déploiement de divers services en périphérie entre 2025 et 2029, des nouveaux Métrobus aux Flexibus, en passant par les nouvelles stations àVélo.
Pour «accélérer la guerre à la congestion», le maire de Québec Bruno Marchand annonçait ce matin que le montant de la taxe pour l’immatriculation allait donc tripler. La Ville de Québec demandera donc à la Société de l’assurance-automobile du Québec (SAAQ) de désormais percevoir 90$ auprès des 300 000 automobilistes de Québec.
Flanqué de Maude Mercier Larouche, présidente du RTC, et Nicolas Girard, directeur général du RTC, M. Marchand affirme ne pas faire ce choix «de gaieté de cœur».
Il estime en revanche que cette décision était nécessaire, puisqu’il y aurait «péril en la demeure».
«Pour 2025, pour le Réseau de transport de la Capitale, ça représente 40 M$ à trouver. […] La congestion est pire qu’avant. Ce n’est pas juste un sentiment, ce n’est pas juste une impression», soutient M. Marchand.
Lors de cette conférence tenue dans le local du gestionnaire artériel, où on trouve des écrans transmettant les images des principales artères de la ville, on pointait quatre endroits où la congestion était critique à l’heure de pointe : l’autoroute Robert-Bourassa nord et sud, sur l’autoroute Dufferin-Montmorency et sur l’avenue Saint-Sacrement.
«Depuis 2011, c’est 60 000 voitures de plus sur nos routes. Une croissance d’approximativement 20%, alors qu’on a crû en population d’à peu près 8% dans les mêmes années. […] En 2023, c’est 22 000 personnes de plus dans la région de Québec (17 000, seulement à Québec). […] Ça veut dire plus de gens qui se déplacent et ça veut dire plus de congestion», affirme le maire.
Cette mesure doit rapporter 18,4 M$, alors que le déficit du RTC se situe autour de 40 M$.
Un plan de déploiement jusqu’en 2028
Bruno Marchand avait soutenu dans différentes entrevues qu’il n’irait pas au-delà d’une augmentation de 10$ de la taxe si le RTC ne lui présentait pas un plan satisfaisant. Celui-ci devait notamment inclure une offre bonifiée de services pour la population vivant au nord de l’autoroute 40 et à l’ouest d’Henri-IV.
Le plan du RTC se déploiera en diverses méthodes de mobilité, entre 2025 et 2028. À chaque année au cours des quatre prochaines années, le RTC déploiera un nouveau parcour rapides et à haute fréquence (Métrobus) dans la couronne nord. Le service de transport à la demande Flexibus sera également présent dans de nouveaux secteurs périphériques, tout comme les stations àVélo. Un nouveau Parc-O-Bus sera également aménagé à chaque année.
Le RTC prévoit une hausse d’achalandage de 10 à 15% en 2028, lorsque ce plan de déploiement sera complété. Pour l’instant, celui-ci n’est pas chiffré.
De plus, pour encourager les automobilistes à utiliser les services du RTC, la Ville de Québec offrira gratuitement 8 billets, d’une valeur de 30$. Les modalités de distribution de ces billets seront annoncées dans les prochains mois.
Le financement du transport collectif, «un cauchemar éveillé»
Pour l’administration Marchand, les villes paient pour une déresponsabilisation de la part du gouvernement Legault dans le financement du transport en commun.
«Le défi du financement du transport collectif, c’est un enjeu récurrent et ça ne devrait pas l’être. À chaque année, depuis la pandémie, quand vient le temps, avec les équipes du RTC, de couper nos budgets. C’est un cauchemar éveillé. […] Ça devient difficile, voire impossible, d’avoir une vision à plus long terme, justement pour ce qu’on veut faire et ce qu’on veut développer dans un tel contexte», tonne Maude Mercier Larouche, présidente du RTC.
Celle-ci affirme que le RTC fait «une gestion rigoureuse» de ses opérations.
«C’est 11M$, juste en 2023-2024, qu’on a réussi à optimiser. Parce que oui, on a le souci de bien gérer les finances publiques. Parce que dans chaque piasse qui est investie, c’est 87 cents qui vont à la livraison du service au quotidien», avance Mme Mercier Larouche.
Quelques réactions
«On va payer immédiatement la taxe pour un plan qui va être déployé sur cinq ans, dont on ne sait pas combien il va coûter. Il n’y a pas un sou de la taxe qui va être perçue qui va aller sur ce plan-là. On ne sait même pas combien il va coûter. […] Soit ce plan-là ne sera pas livré, soit il va falloir augmenter la taxe beaucoup plus que l’inflation pour être capable de livrer le plan qui a été présenté aujourd’hui.» – Claude Villeneuve, chef de l’opposition officielle à l’Hôtel de ville (Québec d’abord) et conseiller de Maizerets-Lairet
«Aujourd’hui, on parle d’une taxation majeure. C’est 60$ de plus, c’est 90$. On parlait pour une jeune de famille de 180$. Il y en a qui ont des ados là-dedans qui ont une voiture. Il faut rajouter un autre 90$. Ce n’est pas rien aujourd’hui qu’est-ce qu’il se passe.» – Patrick Paquet, chef non élu de la deuxième opposition à l’Hôtel de ville (Équipe Priorité Québec)
«Je suis déçue par le prix qu’ils ont fixé pour la taxe sur l’immatriculation, mais je comprends qu’ils n’ont pas nécessairement le choix. Depuis six ans, la CAQ n’a fait absolument rien pour augmenter l’offre de transport en commun. […]» – Jackie Smith, cheffe de Transition Québec et conseillère de Limoilou
«Le gouvernement du Québec n’a jamais mis autant d’argent dans le transport collectif. On est rendu à 2,4 G$ de surplus de l’aide régulière, on a déjà de l’argent qui vient des programmes réguliers. […] On ne peut pas mettre de l’argent éternellement sans penser à une façon de le réformer et sans partager les dépenses.» – Geneviève Guilbault, ministre des Transports et de la Mobilité durable
«Moi, personnellement, je trouve ça élevé. C’est environ 20 millions de taxation supplémentaire dans la ville de Québec… Les citoyens sont taxés.» – Jonatan Julien, ministre responsable de la Capitale-Nationale et ministre des Infrastructures
«Ça y est, la taxe Guilbault entre en application. Soyons clairs: aucune ville ne souhaite augmenter ses taxes de cette manière, mais la CAQ ne leur laisse pas le choix en s’éclipsant sans gêne du financement du transport collectif.» – Étienne Grandmont, porte-parole de Québec solidaire en matière de transport et député de Taschereau
«C’est dégueulasse de continuer à piger dans le portefeuille du contribuable québécois alors que l’inflation le frappe de plein fouet. […] S’ils ont besoin d’argent pour financer le transport en commun, que messieurs Legault et Marchand abandonnent l’inutile projet de tramway à 14 milliards $, dont la population ne veut pas.» – Éric Duhaime, chef du Parti conservateur du Québec
«Nous saluons la décision responsable de l’administration Marchand de hausser la taxe sur l’immatriculation. Le montant prélevé sur l’immatriculation pour les transports collectifs n’ayant pas été indexé depuis 1992, cette hausse permettra d’éponger le déficit des sociétés de transport collectifs et de bonifier l’offre de service». – Accès transports viables
Plan détaillé du déploiement 2025-2028 du RTC
Voici quelques détails sur le plan projeté à chaque année dans le déploiement de l’offre de services du RTC.
2025
- Nouvelle zone Flexibus à Cap-Rouge
- Nouvelles stations àVélo dans les quartiers Saint-Louis, Vanier, Maizerets, Saint-Rodrigue et Jésuites
- Nouveau Métrobus à Val-Bélair
- Nouveau Parc-O-Bus à Lac-Saint-Charles
2026
- Nouvelle zone Flexibus à Orsainville et amélioration des zones 1 (Val-Bélair et Loretteville) et 2 (Wendake, Saint-Émile, Lac-Saint-Charles et Notre-Dame-des-Laurentides)
- Nouvelles stations àVélo dans les quartiers Le Plateau, Pointe-de-Sainte-Foy, Saint-Charles-Borromée (Trait-Carré), Vieux-Moulin et Chutes-Montmorency
- Nouveau Métrobus dans l’axe La Cité-Limoilou/Vanier/Lebourgneuf-Neufchâtel
- Nouveau Parc-O-Bus à Neufchâtel
2027
- Nouvelle zone Flexibus Centre-Ouest
- Nouvelles stations àVélo dans les quartiers Lebourgneuf, Duberger, Les Saules et Vieux-Bourg
- Nouveau Métrobus dans l’axe La Cité-Limoilou/Duberger – Les Saules/L’Ancienne-Lorette
- Nouveau Parc-O-Bus à Val-Bélair
2028
- Nouvelles stations àVélo dans le quartier Orsainville et à L’Ancienne-Lorette
- Nouveau Métrobus dans l’axe Charlesbourg-Lebourgneuf
- Nouveau Parc-O-Bus à Beauport
Les plans en images sont disponibles ici.
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