Le projet «Rues sans peur», dévoilé lundi par l'organisme Accès transports viables, vise à mieux comprendre les phénomènes de harcèlement de rue et le sentiment d'insécurité dans les lieux publics de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches.
Accès transports viables veut documenter le harcèlement de rue
Le projet «Rues sans peur», dévoilé lundi par l’organisme Accès transports viables, vise à mieux comprendre les phénomènes de harcèlement de rue et le sentiment d’insécurité dans les lieux publics de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches.
Accès transports viables a lancé, au cours de la dernière année, une recherche-action qui visait à « comprendre les impacts du sentiment d’insécurité et du harcèlement de rue sur la mobilité afin d’établir des recommandations pour améliorer le sentiment de sécurité dans la région. »
Plusieurs marches exploratoires ont eu lieu dans les derniers mois, dans plusieurs quartiers de Québec. Celles-ci visaient à mieux connaître les lieux qui favorisent un sentiment de sécurité ou d’insécurité dans un quartier. Anne Charlotte Gillain avait assisté à celle se déroulant dans le quartier Saint-Roch.
Populations vulnérables
Pour Accès transports viables, les populations les plus vulnérables sont davantage affectées par le phénomène du harcèlement de rue. Celui-ci serait donc un plus grand frein à la mobilité pour les femmes et les personnes trans, surtout chez celles qui cumulent d’autres facteurs de discrimination (adolescentes, personnes racisées, aînées ou en situation de handicap).
«Une étude menée à Montréal en 2022 a montré que 60% des femmes avaient peur de se déplacer tard le soir dans leur propre quartier, comparativement à seulement 17% des hommes», explique Marie-Soleil Gagné, directrice générale d’Accès transports viables.
«Ça montre à quel point le harcèlement de rue et le sentiment d’insécurité sont bien réels. Or, on n’a aucune donnée dans la région de Québec sur le sujet. Avec le projet Rues sans peur et le questionnaire qui est lancé aujourd’hui, on espère documenter davantage la situation et proposer des pistes de solution».
Un questionnaire est déjà en ligne pour documenter le phénomène.
Sentiment d’insécurité
Même s’il s’agit d’un phénomène invisible, le sentiment d’insécurité peut avoir un «impact concret» dans la vie de plusieurs. Certaines personnes pourraient limiter leurs déplacements, surtout le soir, en plus d’éviter des lieux, trajets ou modes de transport.
«L’insécurité vécue dans les déplacements a des conséquences qui peuvent être très coûteuses en termes financiers, mais aussi en termes d’opportunités sociales, citoyennes, d’emploi ou d’études. Il est essentiel de mieux comprendre le phénomène afin de savoir quelles mesures sont nécessaires pour rendre la ville plus inclusive», soutient Marie-Soleil Gagné.
La recherche-action vise aussi à identifier les facteurs expérienciels et urbanistiques qui génèrent un sentiment d’insécurité. En plus du questionnaire et des marches exploratoires qui se poursuivent, des groupes de discussion avec des populations considérées plus à risque de subir du harcèlement de rue continueront aussi de se tenir.
Ce projet bénéficie d’une contribution financière du Secrétariat à la Condition féminine du gouvernement du Québec. Il est réalisé en partenariat avec le Carrefour d’Action Interculturelle (CAI), le Carrefour familial des personnes handicapées (CFPH), la Chaire Claire-Bonenfant de l’Université Laval, le Collectif pour un transport abordable et accessible à Québec (TRAAQ), Divergenres et la YWCA Québec.
Pour connaître tous les détails sur Rues sans peur, rendez-vous sur le site d’Accès transports viables.
Lire aussi :
La mobilisation contre le sens unique sur Saint-Vallier se poursuit
Près de 70 personnes étaient réunies jeudi en début de soirée sur la rue Saint-Vallier[...]
La Ville fait évoluer son Règlement sur les chiens et chats
L'enregistrement des chats sera mis en place par la Ville de Québec à compter du 20 mars [...]
Une marche exploratoire pour sensibiliser au harcèlement de rue
Mardi soir, plusieurs femmes ont participé à une marche exploratoire dans Saint-Roch. L'o[...]
Pour en savoir plus ...
870, avenue de Salaberry, Québec (Québec), G1R 2T9
870, avenue de Salaberry Québec (Québec), G1R 2T9
Soutenez votre média
Contribuez à notre développement à titre d'abonné.e et obtenez des privilèges.