Mois de la poésie : une programmation éclatée

Le Bureau des affaires poétiques a mis le paquet pour le Mois de la poésie. Du 1er au 30 mai, une quarantaine d'activités prendront des formes inopinées. La 16e édition regroupe plus de 60 artistes. Le festival mise sur une programmation éclatée et inclusive.

Mois de la poésie : une programmation éclatée | 28 avril 2023 | Article par Thomas Verret

Des poètes s’immisceront à nouveau dans le monde fascinant des drags queens, dans le cadre du Mois de la poésie.

Crédit photo: Mois de la poésie

Le Bureau des affaires poétiques a mis le paquet pour le Mois de la poésie. Du 1er au 30 mai, une quarantaine d’activités prendront des formes inopinées. La 16e édition regroupe plus de 60 artistes. Le festival mise sur une programmation éclatée et inclusive.

Cette grande célébration de la poésie a lieu dans des lieux cultes de diffusion, comme la Maison pour la danse ou la Charpente des fauves, de même qu’à endroits inusités, tels que l’église Saint-Roch, la brasserie La Korrigane et les Galeries de la Canardière. L’événement se rend ainsi à la rencontre des gens dans plusieurs quartiers de Québec et au-delà des frontières de la ville, sur la Rive-Sud, à l’île d’Orléans, en Beauce, dans Portneuf et à Saint-Jean-Port-Joli.

Les « Folies douces »

Le Bureau des affaires poétiques invite donc le public à se laisser surprendre. Le Mois de la poésie s’avère un prétexte pour lâcher son fou, au rythme des mots, de la danse, du théâtre, de la musique, de l’art visuel et du cirque. Le festival se tient sous le thème des « Folies douces ». Autrement dit, c’est l’occasion de se permettre « de petites explosions », d’illuminer son quotidien en sortant des sentiers battus.

Chose certaine, les propositions artistiques n’ont rien à voir avec « une prise de tête ». Il n’est pas question ici de poètes torturés ou malheureux. L’emphase est plutôt mis sur le côté amusant et positif de la poésie.

« Ces folies donnent vraiment beaucoup de saveur à notre quotidien. Elles font en sorte que la vie est belle et chouette. C’est ce qu’on met de l’avant cette année », indique la directrice artistique du Mois de la poésie, Laetitia Beaumel.

Les poètes et les drags queens

L’événement Drague ta poésie s’annonce encore comme un incontournable. Ce cabaret poétique performatif met en scène des poètes qui se transposent dans l’univers extravagant des drags queens.

Une soirée de gigue québécoise

L’activité Dans l’univers de rouge pamplemousse promet aussi. Le plaisir y sera au rendez-vous avec la tenue d’un atelier de gigue et d’une veillée dansante traditionnelle, organisés en partenariat avec La Rotonde.

Nouvelles collaborations

Le Mois de la poésie se renouvelle également avec des partenariats, dont celui avec l’organisme BIVOUAQ. Des personnes à mobilité réduite auront l’opportunité de participer à une randonnée poétique conduite par l’autrice et guide de plein air, Anaïs Palmers.

En outre, le festival collabore désormais avec la librairie Hannenorak, le Mois de l’histoire des noirs et le Drague Cabaret-Club.

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Invité de marque

L’invité d’honneur du Mois de la poésie est un bestseller de calibre international, soit l’essayiste et documentariste Eddy L. Harris. Ce dernier animera une projection-causerie concernant son voyage sur le Mississippi, lui qui n’avait aucune expérience en la matière. L’Afro-Américain s’était promis de devenir écrivain s’il survivait à cette « folie douce ».

Ce grand voyageur a passé sa vie à s’intéresser à des questions politiques, environnementales et sociales, notamment la réalité d’être noir dans la société d’aujourd’hui. Son parcours se veut inspirant pour quiconque a la chance de l’entendre. Celui qui habite en France depuis de nombreuses années maîtrise parfaitement le français et l’anglais.

« Il a un regard très aiguisé sur plein d’enjeux actuels », souligne Mme Beaumel.

Passeport poétique

Le passeport poétique constitue la principale nouveauté de l’édition 2023. Ce laissez-passer est en vente au coût de 60 $. Il donne accès à 30 activités. En même temps, c’est une façon de soutenir le Mois de la poésie. C’est que le festival souhaite se diriger vers une démarche avec un membership.

« C’est pour initier un petit peu ce mouvement-là », précise Laetitia Beaumel.

Empruntez un.e poète

Mme Beaumel a d’ailleurs instigué un projet mettant en lumière des poètes de Québec et de Wendake.

En fait, ce sont des « boîtes-mondes » qui retracent la carrière et illustrent les œuvres d’artistes de renom. Spécialement crées à leur image par un artiste visuel, celles-ci circuleront dans tout le Québec via un réseau de librairies et de bibliothèques. En 2023, elles mettront en vedette les écrivain·es Mattia Scarpulla, Sylvie Nicolas et Christine Sioui Wawanoloath. À l’intérieur, on retrouve une clé USB comprenant des enregistrements et du visuel pour les personnes malvoyantes.

« L’idée, c’est que ça soit accessible, et de faire rayonner Québec à travers la province par ses auteurs et autrices. »

C’est en quelque sorte la signature du Mois de la poésie. L’événement contribue à défaire l’idée selon laquelle la poésie est un art littéraire inaccessible réservé aux intellectuels.

« Pour moi, c’est exactement l’inverse, estime Laetitia Beaumel. C’est un art démocratique qui peut prendre des formes très différentes, qui peut se rendre dans tous les milieux et rejoindre des personnes de tous les âges », conclut la poète et éditrice québécoise d’origine française.

Le Mois de la poésie représente le plus important festival de poésie au Québec en termes de nombre d’activités. Pour consulter la programmation complète, rendez-vous sur le site de l’événement.

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