Plomb dans l’eau : dépistage et remplacement dans Limoilou

La Ville de Québec tenait lundi au Club social Victoria une séance d’information sur le dépistage du plomb dans l'eau et le remplacement des conduits non conformes. Elle visait plus spécifiquement le secteur de Limoilou. Une soixantaine de personnes y ont assisté, optant majoritairement pour la formule en webinaire.

Plomb dans l’eau : dépistage et remplacement dans Limoilou | 25 avril 2023 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: Suzie Genest

La Ville de Québec tenait lundi au Club social Victoria une séance d’information sur le dépistage du plomb dans l’eau et le remplacement des conduits non conformes. Elle visait plus spécifiquement le secteur de Limoilou. Une soixantaine de personnes y ont assisté, optant majoritairement pour la formule en webinaire.

Quelque 4700 portes avaient reçu un carton d’invitation, a précisé la conseillère en consultations publiques Anne Pelletier, qui animait la présentation.

La conseillère municipale du district de Limoilou et cheffe de Transition Québec Jackie Smith a souligné l’importance de faire circuler l’information aux voisin.e.s du secteur en question. Résidente de la zone concernée, elle a témoigné de son expérience de dépistage par l’équipe du traitement des eaux de la Ville de Québec.

De cette équipe, les deux chimistes Christine Beaulieu et Valérie Gauthier ainsi que l’ingénieure Christel Brouillette ont présenté aux citoyen.ne.s le Programme d’élimination du plomb dans l’eau. Elles ont encouragé les personnes présentes à « verbaliser leurs préoccupations ». Questions et commentaires nourrissent le travail de leur équipe.

Plomb : une norme, trois objectifs

Suivant les recommandations de Santé Canada, la norme provinciale en matière de plomb a changé au fil du temps. Elle est passée de 50 à 10 puis à 5 microgrammes par litre.

Concernant les risques pour la santé, Christine Beaulieu explique que la nouvelle norme protège davantage les personnes les plus vulnérables, dont les jeunes enfants et les femmes enceintes. Le système nerveux des fœtus, des bébés et des bambins absorbe davantage le plomb. La consommation d’eau contenant du plomb peut avoir « de légers effets sur leurs habiletés d’apprentissage ».

Le Programme d’élimination du plomb dans l’eau de la Ville de Québec vise à suivre la norme provinciale. Il poursuit trois objectifs.

Le premier objectif concerne le remplacement des conduits contenant du plomb. La Ville de Québec a la responsabilité de remplacer ceux qui lui appartiennent. En réalité, il ne s’agit pas de canalisations d’aqueduc, mais d’éléments servant à les raccorder aux domiciles des secteurs visés. Autrement dit, la Ville remplace sa partie des entrées de service. L’autre partie appartient aux propriétaires, qui doivent aussi procéder au remplacement de leur côté.

Interdire les branchements non conformes et empêcher la corrosion du réseau d’aqueduc constituent les deux autres objectifs du programme.

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Les bâtiments construits avant les années 1980 – et plus particulièrement ceux datant des années 1940 à 1949 – sont ciblés. S’y ajoutent certains bâtiments plus récents situés dans les secteurs ayant une forte proportion de bâtiments construits avant cette décennies. L’équipe municipale a recensé 77 000 de ces bâtiments à dépister. Elle estime que 3500 branchements contiendraient potentiellement du plomb.

Ses interventions commencent dans les secteurs ayant les plus fortes proportions de bâtiments construits dans les décennies ciblées.

On trouve la liste des bâtiments concernés dans le Vieux-Limoilou sur le site de la municipalité (en fichier .pdf).

Deux méthodes de dépistage

Il existe deux techniques pour dépister le plomb, a-t-on expliqué lundi.

On peut procéder par analyse de prélèvements faits au robinet de cuisine ou au robinet extérieur. Après avoir laissé stagner l’eau dans le conduit pendant 30 minutes, on prélève l’eau. Elle sera analysée au laboratoire municipal. Si elle contient du plomb, le propriétaire recevra un avis par lettre, dans un délai de 60 jours. Cette méthode donne les résultats les plus précis. Plus économique, elle exige cependant davantage de temps.

L’autre méthode, l’excavation pneumatique, permet l’inspection visuelle. Elle implique de creuser un trou d’environ un pied de diamètre jusqu’à la conduite. Le résultat est rapide, mais l’opération, plus coûteuse, peut aussi endommager les aménagement. S’il y a lieu, l’équipe de la foresterie effectuera une inspection des arbres touchés et veillera à leur remplacement.

Les prélèvements s’effectuent de juillet à septembre, en raison de la température. À 13 degrés, les métaux (le plomb) sont plus solubles dans l’eau. Les excavations pneumatiques se font d’avril à novembre.

Pour 2023, la Ville planifiait au total 1500 prélèvements et 2500 excavations pneumatiques.

Dans La Cité-Limoilou, les interventions prévues durant l’été touchent 51 rues et 87 branchements.

Remplacement, subvention, recommandations

Un propriétaire dont les conduits contiennent du plomb dispose d’un délai de quatre ans pour les remplacer. Il a accès à une subvention de 2500 $,suivant sa demande de permis au 311. Selon les données de l’équipe municipale, le coût moyen des remplacements se chiffre à 4850 $. Il varie selon la distance entre le bâtiment et les canalisations, qui détermine la longueur des conduits à remplacer.

Les conduits à utiliser sont ceux en cuivre. Le laiton et l’acier galvanisé, « des matériaux enrichis en plomb », exigent aussi un remplacement, également admissible à la subvention.

Pour la partie qui lui appartient, la Ville de Québec procède habituellement au remplacement dans l’année. Dans l’intervalle, elle remet « un pichet filtrant de style Brita » au propriétaire.

Une fois le remplacement effectué, l’équipe municipale recommande de retirer l’aérateur du robinet et laisser couler l’eau au minimum 20 minutes « pour libérer particules du branchement suivant les travaux ».

La Ville conseille aux propriétaires des bâtiments des secteurs visés de faire une auto-inspection de leur entrée d’eau. On retrouve sur le site de la municipalité des instructions pour savoir si un branchement est fait de plomb.

Elle leur conseille aussi, après plusieurs heures sans utilisation, de faire couler l’eau jusqu’à ce qu’elle soit froide avant de la consommer.

L’usage de pichets avec filtre fait aussi partie des recommandations. Christine Beaulieu émet cependant une mise en garde. Il importe de suivre les instructions d’utilisation pour que les filtres de charbon ne deviennent pas des sources de prolifération de bactéries.

La présentation du 24 avril sur le plomb dans l’eau et l’enregistrement vidéo de la séance sont disponibles en ligne.

Séance d’information du 24 avril sur le dépistage du plomb dans l’eau

 

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