Logement : mesures d’aide « concrètes » pour Québec, « insuffisantes » pour les locataires

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, tenait à rappeler les moyens mis à la disposition des locataires en quête de logement. C'était l'objet d'une conférence de presse, ce mardi 25 avril. Elle a aussi réitéré son opposition aux mesures comme le gel des loyers, réclamé par plusieurs groupes de locataires.

Logement : mesures d’aide « concrètes » pour Québec, « insuffisantes » pour les locataires | 25 avril 2023 | Article par Simon Bélanger

Dany Caron (OMHQ), Anne Demers (ROHQ), France-Élaine Duranceau, ministre responsable de l'Habitation, et Claude Foster (SHQ) à la même table pour une annonce sur le logement.

Crédit photo: Simon Bélanger

La ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, tenait à rappeler les moyens mis à la disposition des locataires en quête de logement. C’était l’objet d’une conférence de presse, ce mardi 25 avril. Elle a aussi réitéré son opposition aux mesures comme le gel des loyers, réclamé par plusieurs groupes de locataires.

La ministre Duranceau était accompagnée d’Anne Demers, directrice générale du Regroupement des offices d’habitation du Québec (ROHQ), Claude Foster, président-directeur-général de la Société d’habitation du Québec (SHQ), et de Dany Caron, directeur général de l’Office municipal d’habitation de Québec (OMHQ).

Cette conférence de presse s’est tenue moins de 24 heures après une manifestation organisée dans Maizerets, dans le cadre de la 11e Journée des locataires.

Mme Duranceau a rappelé d’entrée de jeu que le récent budget provincial accordait aux municipalités et aux offices d’habitation un montant de 5,8 M$. Cette somme doit répondre aux besoins des gens qui se retrouvent sans logement à l’approche du 1er juillet.

Ce montant est notamment destiné aux services d’aide à la recherche de logement (SARL), offerts par une trentaine d’offices d’habitation au Québec.

Programmes d’aide

La ministre a aussi souligné l’existence de différents programmes d’aide.

« Le Programme de supplément au loyer, c’est une subvention que le gouvernement du Québec donne aux ménages qui sont dans le besoin. C’est une subvention qui fait que ces ménages ne paieront pas plus de 25 % de leurs revenus en loyer », souligne France-Élaine Duranceau.

Elle invite aussi les gens à revenus très faibles à vérifier leur éligibilité au programme Allocation-logement, qui peut se traduire par une subvention allant jusqu’à 170 $ par mois.

La ministre responsable de l’Habitation invite la population à s’informer auprès des offices d’habitation et de la SHQ pour mieux connaitre ces outils.

Publicité

Le gel des loyers, un « pelletage par en avant »

Les manifestant.e.s. réuni.e.s lundi dans Maizerets ont plaidé pour différentes solutions à la crise du logement, comme un gel des loyers.

Cette proposition a fait l’objet d’une fin de non-recevoir de la part de la ministre Duranceau.

« Geler les loyers, ça veut juste dire pelleter par en avant, avec un rattrapage à faire tôt ou tard, parce qu’on a besoin d’entretenir les logements. À un moment donné, ça ne tient plus la route », répond la politicienne.

Elle-même ancienne courtière immobilière, elle ne voit pas non plus la réponse à la crise dans la création d’un registre des loyers, autre revendication des groupes de défense des locataires.

Elle y voit même un risque pour une augmentation des « rénovictions ».

« Pour avoir travaillé dans le milieu de l’immobilier, sortez-moi un registre où les loyers sont bas et une liste des immeubles où les loyers sont bas. Vous allez avoir des cas de “rénoviction” comme ceux qu’on voit. Je pense que c’est juste de lever un drapeau […] pour [inciter] les gens à faire des acquisitions d’immeubles », explique France-Élaine Duranceau.

Dans les prochaines semaines, la ministre déposera un projet de loi visant notamment « à protéger les gens les plus vulnérables ».

Coopératives d’habitation

Le mois dernier, des coopératives d’habitation ont déploré le blocage administratif auxquelles elles font face, depuis le remplacement du programme AccèsLogis par le Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ).

France-Élaine Duranceau persiste dans sa défense du PHAQ.

« [Le PHAQ] reprend le meilleur d’AccèsLogis, avec les modifications nécessaires pour enlever les irritants et être adapté aux années 2023 », estime-t-elle.

La ministre avait elle-même annoncé la fin d’AccèsLogis en février 2023.

« C’est juste une autre façon de financer des projets, mais dans des paramètres qui sont peut-être mieux définis, qui exigent des délais, qui exigent un respect des coûts. Je pense que la population du Québec va être mieux servie de cette façon-là », ajoute Mme Duranceau.

« Diachylon sur une plaie béante »

Pour le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ), les annonces de la ministre Duranceau sont des solutions « inadéquates et insuffisantes ».

« On met de la peinture sur des fissures béantes. Encore une fois, les locataires sont abandonné.e.s, et en paieront le prix. Les services d’aide à la recherche de logement, c’est bien beau, mais à quoi ça sert quand il n’y a pas de logement? Ou qu’ils sont complètement inabordables? », déclare Cédric Dussault, co-porte-parole du RCLALQ.

L’organisme estime que les sommes dédiées au Programme de supplément au loyer sont « de moins en moins utilisées ».

Le RCLALQ déplore que cette annonce soit plutôt « une opération de communication et de relations publiques, sans plus ».

Lire aussi :

Au fait! Démystifions le logement social, les coops et OBNL d’habitation

Restez à l'affût des actualités de votre quartier

Chaque samedi, recevez nos nouvelles, offres et activités incontournables dans le quartier.

Quartier(s)