Des organismes environnementaux, citoyens, communautaires et d'habitation, de même que des conseils de quartier demandent au gouvernement du Québec de convertir les autoroutes Laurentienne et Dufferin-Montmorency en boulevards urbains.
Laurentienne et Dufferin-Montmorency : des boulevards urbains réclamés
Des organismes environnementaux, citoyens, communautaires et d’habitation, de même que des conseils de quartier demandent au gouvernement du Québec de convertir les autoroutes Laurentienne et Dufferin-Montmorency en boulevards urbains.
Plus d’une dizaine de groupes se sont réunis à la passerelle Lee―Robert-Rumilly, jeudi, pour faire pression sur la CAQ dans ce dossier.
Un enjeu de santé publique
Alors que la piètre qualité de l’air et la circulation automobile affectent les quartiers de la Basse-Ville et du Littoral Est, ces acteurs de la société civile veulent que le gouvernement de François Legault agisse pour la santé, la sécurité, ainsi que la qualité de vie des populations locales.
« C’est toute la population qui respire les émanation des autoroutes, dénonce la directrice principale de Vivre en Ville, Jeanne Robin. Et c’est sans compter les impacts massifs de la voiture sur la santé : le bruit, la sédentarité, l’insécurité routière et l’isolement des plus vulnérables. »
Appuis
Depuis le dépôt en mars de deux rapports sur la qualité de l’air, la Direction de santé publique de la Capitale-Nationale appuie ces deux projets.
« Ça vient ajouter un appui scientifique basé sur des analyses », souligne Jeanne Robin.
1 cas sur 4 d’asthme chez les enfants est lié à la mauvaise qualité de l’air, « principalement à la circulation motorisée ». Devant ce constat, « il y a urgence d’agir », estime Mme Robin.
« À Québec, plusieurs quartiers l’ont payé fort dans les dernières années. Il est temps de leur redonner une qualité de vie à échelle humaine », dit-elle.
«La Basse-Ville, Vanier, Limoilou, Maizerets; tous ces quartiers méritent qu’on prenne soin de leur population. »
Le réaménagement de ces deux secteurs font consensus à Québec, mettent aussi en lumière ces groupes.
La conversion de l’autoroute Dufferin-Montmorency en boulevard urbain a reçu l’appui de tous les partis au conseil municipal.
Quant à l’autoroute Laurentienne, sa conversion en boulevard urbain s’inscrit depuis 2011 dans le Plan de mobilité durable de la ville.
« Ce qui nous manque pour réaliser ces conversions, c’est le courage, la vision politique », ajoute la directrice générale d’Accès transports viables, Angèle Pineau-Lemieux.
Avec l’abandon du tunnel autoroutier entre les deux rives, les astres sont maintenant alignés pour « appuyer sur l’accélérateur ».
« Le 3e lien nous coupait l’oxygène », avance Mme Pineau-Lemieux.
« C’est non seulement un grand soulagement pour les résidents et les résidentes des quartiers avoisinants, mais c’est surtout un énorme potentiel en matière de mobilité durable pour le secteur. »
Impacts positifs sur les communautés
Parmi les organismes citoyens représentés, on retrouvait, entre autres, les Conseils de quartier de Maizerets, du Vieux-Limoilou, de Lairet et de Saint-Sauveur.
La Table citoyenne Littoral Est était également représentée par son vice-président Patrick Albert. Ce dernier a évoqué les répercussions positives entraînées par la transformation de Dufferin-Montmorency en boulevard urbain et le déploiement de la phase IV de la Promenade Samuel-de-Champlain. De plus, il a rappelé les dommages causés par cette autoroute, spécialement pour le quartier Montmorency, qui est aujourd’hui coupé du monde.
« La construction de l’autoroute Dufferin-Montmorency a eu un impact socio-économique extrêmement négatif sur les quartiers au sud de Beauport. Ça a rendu le boulevard Sainte-Anne moribond économiquement parlant. Du jour au lendemain, on a coupé la circulation qui était nécessaire à la prospérité des commerces. »
En plus de désenclaver des quartiers situés à l’est de la ville, le démantèlement de l’autoroute permettra aux gens de se réapproprier le fleuve. En outre, ce projet bénéficiera aux écosystèmes naturels.
« Ça va permettre de créer un grand parc linéaire tout le long du Littoral Est et de le raccorder à d’autres zones de biodiversité : la rivière Montmorency, le parc de la rivière Beauport, le Domaine de Maizerets et éventuellement la rivière Saint-Charles. »
La transformation de l’autoroute Laurentienne en boulevard urbain « atténuera », quant à elle, les barrières physiques qui isolent les quartiers Lairet et Vanier, notamment.
« Ce n’est pas normal que les citoyens doivent littéralement traverser une autoroute entre Lairet et Vanier pour aller faire des courses et éventuellement profiter du nouveau développement du secteur Fleur de Lys et des services qui y seront offerts », déplore dans un communiqué Flora Charlet, secrétaire du Conseil de quartier de Lairet.
L’organisme réitère finalement un souhait, celui que le boulevard urbain s’étende jusqu’à Félix-Leclerc, ou au moins jusqu’au boulevard des Cèdres.
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2740, 2e Avenue, Québec (Québec), G1L 4Y8
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