Lors des élections municipales, la cible de « l’itinérance zéro », visée par le candidat Bruno Marchand, avait fait couler beaucoup d’encre. Plus d’un an et demi après son accession à la mairie de Québec, la Ville énonce aujourd’hui les grandes lignes de sa Vision en matière d’itinérance.
Itinérance : la Ville présente sa Vision préliminaire
Lors des élections municipales, la cible de « l’itinérance zéro », visée par le candidat Bruno Marchand, avait fait couler beaucoup d’encre. Plus d’un an et demi après son accession à la mairie de Québec, la Ville énonce aujourd’hui les grandes lignes de sa Vision en matière d’itinérance.
Une série d’activités de participation publique ont été organisées dans les derniers mois. L’administration municipale souhaitait écouter les idées et réflexions, pour mieux identifier les stratégies à adopter dans la lutte à l’itinérance.
« Depuis quelques années, le phénomène de l’itinérance, particulièrement l’itinérance visible, ne cesse d’augmenter. Cette tendance à la hausse est préoccupante. Devant l’ampleur des défis sociaux auxquels nous sommes tous confrontés, il est urgent d’agir collectivement pour renverser cette tendance », annonce la Ville de Québec par voie de communiqué.
L’objectif de « l’itinérance zéro », qui vise à éradiquer complètement l’itinérance chronique, demeure dans les plans de l’administration Marchand.
« Pour la Ville, l’itinérance zéro représente un idéal à atteindre et guidera ses interventions. »
Elle ne souhaite cependant pas que cet objectif entre en conflit avec la réalité sur le terrain.
« L’ambition de mettre fin à l’itinérance ne se fera pas au détriment de l’offre de services actuelle auprès des personnes qui vivent une rupture sociale, ni au détriment des personnes qui se retrouvent en situation d’itinérance », précise le document de la Ville.
Énoncé de vision
La Ville a consulté une variété de personnes et d’organismes pour élaborer son énoncé de vision, qui s’articule ainsi :
« En 2030, les efforts collectifs en matière d’itinérance et de lutte à la pauvreté auront permis de mettre en place des solutions durables dans une perspective de mettre fin à l’itinérance, contribuant ainsi à l’amélioration de la qualité de vie des citoyens vulnérables. »
Une vingtaine de personnes en situation d’itinérance et experts de vécu ont été rencontrés pour mieux comprendre leur réalité.
15 organismes impliqués dans le milieu de l’itinérance ont participé à une séance d’informations et d’échanges. 40 organismes ont aussi participé à un atelier participatif, tandis que sept ont soumis des mémoires.
120 personnes, qui vivent ou travaillent dans les secteurs les plus touchés, ont participé aux ateliers. Le questionnaire en ligne a quant à lui suscité plus de 1 000 réponses.
« L’itinérance n’est pas une fatalité », souligne Marie-Pierre Boucher, responsable du développement communautaire et social au comité exécutif.
« Cette Vision préliminaire a été construite en nous basant sur les avis de nombreux partenaires et citoyens qui vivent ou non l’itinérance, et sera encore améliorée d’ici la fin de l’année. […] Nous voulons faire plus et mieux pour ne laisser personne derrière », ajoute la conseillère municipale.
5 axes
Cinq grands axes d’intervention ont été identifiés par la Ville de Québec, auxquels se rattachent une série d’actions et de stratégies possibles.
Un filet social renforcé
La Ville souhaite « sortir d’une logique d’urgence en soutenant la pérennité des initiatives qui contribuent à renforcer le filet social. Elle veut contribuer au développement de ressources d’accueil et de répit de jour et de nuit, dans plusieurs secteurs du territoire municipal.
Elle veut aussi « soutenir et renforcer les partenariats avec les organismes offrant du soutien aux interventions policières et assurant la prise en charge ». Une entente existe notamment avec le Programme d’encadrement et d’hébergement clinique (PECH).
La cohésion sociale, la cohabitation et la sécurité
Pour la Ville de Québec, la méthode d’aménagement des espaces publics joue un rôle important sur « la qualité de la cohabitation dans les quartiers et sur la qualité de vie des personnes qui habitent ces milieux de vie ».
Elle souhaite donc des espaces publics « sécuritaires et inclusifs », en plus de soutenir des initiatives communautaires et de « favoriser des bonnes pratiques en matière de sécurité urbaine et d’intervention ».
L’administration municipale voudrait aussi continuer d’agir pour améliorer les conditions de vie et réduire les inégalités sociales, citant notamment le programme de tarification sociale du RTC.
Un toit pour tous
La Vision préliminaire expose un désir d’augmenter l’offre en logements sociaux, abordables et communautaires. La Ville de Québec s’engage à « revendiquer […] un financement adéquat » auprès des gouvernements provinciaux et fédéraux.
La Ville souhaiterait également un projet-pilote qui vise l’acquisition de maisons de chambre. Celles-ci seraient sans but lucratif et opérées par un organisme communautaire.
L’intégration, l’inclusion et la participation sociale
Cet axe inclut des stratégies pour favoriser la participation à la vie communautaire et sociale des personnes en situation d’itinérance.
La Ville encourage les projets d’insertion socioprofessionnelle. Elle souhaite aussi que le personnel municipal, les élu.es et la population participent à des activités de sensibilisation et de formation, afin de lutter contre la discrimination et les préjugés.
Agir ensemble
Finalement, la Vision préliminaire en matière d’itinérance souligne l’importance des différents partenariats.
L’administration Marchand souhaite coordonner les efforts avec les organismes communautaires, les services municipaux et les différents paliers gouvernementaux.
Adoption en décembre 2023
La veille du dévoilement de la Vision préliminaire, la Ville de Québec a tenu une séance d’informations et d’échanges avec différents partenaires.
D’autres consultations sont à l’horaire.
Le 13 juin 2023, la Ville convie la population à un dialogue citoyen. Il portera sur la Vision préliminaire et sur les cinq axes identifiés. Cet événement se tient en mode hybride, soit sur Zoom et au Centre des loisirs Le Pavillon Royal, dans Beauport.
Jusqu’en octobre, les personnes intéressées peuvent déposer des mémoires. La Ville tiendra aussi d’autres consultations.
Le dépôt du rapport de consultation et l’adoption de la Vision en matière d’itinérance sont annoncés pour décembre 2023.
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