L’histoire des communautés noires soulignée dans une exposition au Grand Marché

L’exposition De Da Costa à aujourd’hui : 400 ans d’apport des communautés noires s’est installée vendredi dernier au deuxième étage du Grand Marché de Québec.

Pour l’occasion, près d’une centaine de personnes étaient présentes, pour lancer la sixième édition du Sommet annuel Jeunes Afros, mais aussi pour découvrir une exposition consacrée à l’histoire des communautés noires.

Frantz Voltaire, président du Centre international de documentation et d’information haïtienne, caribéenne et afro-canadienne (CIDIHCA), était sur place pour proposer son interprétation de l’exposition. Celle-ci est issue d’une collaboration du CIDIHCA et de l’Afromusée.

Devant la foule réunie, M. Voltaire a procédé à un court exposé sur le parcours des communautés noires. Celui-ci s’amorce avec l’histoire de Mathieu Da Costa, considéré par plusieurs historiens comme le premier Noir à avoir visité le Canada.

Il a également rappelé que cette histoire des communautés noires est aussi celle de l’esclavage. L’exposition rappelle d’ailleurs l’histoire d’Olivier Lejeune, premier esclave noir recensé dans l’histoire de la Nouvelle-France, en 1629.

« L’esclavage, c’est la déshumanisation totale. Ce n’est pas simplement la pauvreté, ce n’est pas simplement la violence. L’esclavage, c’est le fait de définir une population comme des biens meubles », a expliqué M. Voltaire.

Un panneau d’exposition souligne l’histoire fascinante de Mathieu Léveillé, un esclave martiniquais qui s’est échappé de plantations à trois reprises. Au lieu de la peine de mort, on lui propose de devenir bourreau à Québec.

L’esclavage perdure finalement jusqu’en 1834, année de son abolition dans toute l’Amérique du Nord britannique.

Du XIXe siècle à aujourd’hui

Une seconde partie de l’exposition se penche sur la place occupée par les communautés noires après la fin de l’esclavage sur notre territoire.

On présente des portraits d’abolitionnistes, des extraits de journaux mettant en scène le racisme de l’époque, mais aussi le début de vagues d’immigration. Celles-ci proviennent des Antilles, des États-Unis, d’Haïti et d’Afrique.

Quelques luttes du XXe siècle sont à l’honneur, comme le combat mené par des étudiants antillais contre le racisme à l’Université Sir George Williams (aujourd’hui Concordia).

Une place est aussi accordée à l’impact plus récent de certaines célébrités du monde artistique, universitaire ou sportif, de Georges Anglade à Georges Laraque.

Sommet Jeunes Afros

Le Sommet Jeunes Afros s’est tenu durant la dernière fin de semaine, à Québec.

En plus de la soirée d’ouverture, au Grand Marché, plusieurs organismes et intervenants ont pris la parole au Musée de la civilisation.

Edouard Staco, président du conseil d’administration, croit que ce genre d’événement peut servir à créer des ponts entre les organisations.

« On propose des initiatives porteuses qu’on met de l’avant et on souligne des initiatives qu’on pense qui peuvent être implantées partout au Québec », explique-t-il.

L’exposition De Da Costa à aujourd’hui : 400 ans d’apport des communautés noires est accessible gratuitement au Grand Marché jusqu’au 28 février 2023, qui correspond aussi à la dernière journée du Mois de l’Histoire des Noirs. 

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