Une hausse de taxes de 3,9 % au résidentiel et de 4,7 % au non résidentiel à Québec en 2024. Des investissements de 8,5 G$ d'ici 2033 et des nouveaux revenus anticipés pour la Ville. Voici les principaux faits saillants du budget présenté en conférence de presse, ce matin, par l'administration Marchand.
Une hausse de taxes de 3,9 % à Québec en 2024
Une hausse de taxes de 3,9 % au résidentiel et de 4,7 % au non résidentiel à Québec en 2024. Des investissements de 8,5 G$ d’ici 2033 et des nouveaux revenus anticipés pour la Ville. Voici les principaux faits saillants du budget présenté en conférence de presse, ce matin, par l’administration Marchand.
Ainsi, pour une résidence unifamiliale moyenne évaluée à 293 000 $, la facture de taxes municipales sera de 120 $ l’an prochain. Il s’agit de la plus importante augmentation depuis les fusions municipales de 2002.
Concrètement, la taxe foncière est de 3 %. Elle se combine à un impact de 1% d’ajustement des tarifications pour la gestion de l’eau et des matières résiduelles. Une diminution de 0,1% découle de la réduction du remboursement des dettes des anciennes villes. D’où un taux global de 3,9%.
Un exercice budgétaire difficile
Lors de la période des questions, Bruno Marchand s’est défendu d’être le maire de la Ville de Québec le plus taxeur des 20 dernières années. Ce dernier a rappelé la conjoncture actuelle, les pressions inflationnistes exceptionnelles sur l’économie.
Pour lui, « il y a une variable importante » ici. À ses yeux, il ne faut pas dissocier ces chiffres du contexte et du pourcentage de croissance de la municipalité. L’inflation présentement observée de 5,6 % « était à moitié moins », il y a deux décennies, a exposé M. Marchand.
« Est-ce que vous êtes capable de courir aussi vite que vous ne courriez à 20 ans? La réponse est non. Pourquoi, parce qu’en vieillissant, il y a des changements », a imagé le premier magistrat de la Vieille Capitale.
« Si on fait fi du contexte, on évalue les choses hors des conditions dans lesquelles elles évoluent », a-t-il ajouté.
Facture salée pour le non résidentiel
Quant au compte de taxes pour le secteur non résidentiel, la hausse de 4,7 % constitue la plus importante augmentation depuis 2007.
Néanmoins, la hausse du compte de taxes reste sous l’inflation, tant pour les immeubles résidentiels que non résidentiels, a mis en lumière Bruno Marchand.
« Quand on tient compte du contexte, ça suppose des immenses efforts qu’on a faits », a soutenu le maire de Québec.
Présentation du PDI
La Ville a également présenté aujourd’hui son Programme décennal d’immobilisations 2024-2033 (PDI), dont les investissement s’élèvent à 8,5 G$, incluant le Réseau de transport de la Capitale (RTC).
Le PDI comprend des grands projets d’investissements, notamment en matière de logement social, de mobilité active, en sécurité routière, de même que pour la transition et l’action climatique.
« Les choix d’investissements de la Ville visent à fournir aux citoyens des services municipaux de qualité, à maintenir les équipements et les infrastructures publics en bon état et à accroître la résilience de la Ville face aux changements climatiques », résume l’administration municipale dans un communiqué.
Nouveaux revenus
La municipalité prévoit aussi des revenus supplémentaires de 24,9 M$ en 2024.
Ceux-ci sont obtenus grâce à l’indexation générale, collée sur l’inflation (5,6 %), des biens et services fournis par la Ville (1,7 M$).
Ils proviennent également de l’ajustement des tarifications fiscales relatives à la gestion de l’eau et des matières résiduelles (19,3 M$), et d’une nouvelle mesure écofiscale pour les surfaces imperméables (1,7 M$).
De plus, le coût des vignettes de stationnement passera de 120 $ à 150 $, dès la prochaine année. Pour le deuxième véhicule d’une même adresse, et pour les véhicules subséquents, chaque vignette coûtera désormais 225 $, au lieu de 120 $.
Pour justifier cette nouvelle tarification, le vice-président du comité exécutif responsable de l’entretien des voies de circulation, Pierre-Luc Lachance, a évoqué les dépenses élevées engagées par la Ville pour entretenir les espaces de stationnement.
« Il faut comprendre que chaque espace que nous entretenons sur rue revient à la Ville à un coût de 588 $ », a expliqué M. Luc Lachance.
« Quand on demande 150 $ pour la vignette du premier véhicule, il y a un différentiel de 438 $ de pertes versus le coût d’entretien d’une place (de stationnement). »
Le montant anticipé de 8,5 G$ au PDI d’ici 2033 représente une baisse de 1,5 G$ par rapport à l’an passé, puisque les sommes prévues pour le tramway ne sont plus budgétées, en raison de la mise sur pause du projet.
Le tramway ne figure donc plus dans la liste des grands projets du PDI. Et ce, même si certaines dépenses sont encore à compléter. À ce jour, les dépenses autorisées par le gouvernement du Québec, pour ce projet, se chiffrent à 924,6 M$.
Baisse de la dette et autres sommes budgétées
Par ailleurs, le budget prévoit la poursuite de la diminution de la dette nette pour une neuvième année consécutive. La municipalité anticipe une baisse de 5,1 M$ en 2024 par rapport à la projection de 2023.
En outre, des sommes sont réservées en lien avec le renouvellement des conventions collectives de la plupart des employés municipaux, dont le contrat de travail arrive à échéance le 31 décembre prochain.
Enfin, une réserve climatique de 30 M$ y est incluse et s’ajoute au 15 M$ de l’an dernier.
Les détails du budget 2024 sont disponibles sur le site web de la Ville de Québec. Même chose pour le Programme décennal d’investissements 2024-2033 (PDI).
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