De nouveaux défis pour la Maison des métiers d’art de Québec

Dans Saint-Roch, la Maison des métiers d'art de Québec (MMAQ) propose des formations en céramique, textile et sculpture. Depuis 2001, cet organisme se consacre aux pratiques contemporaines. Le financement, la fréquentation et la hausse de prix des matières représentent de nouveaux enjeux.

De nouveaux défis pour la Maison des métiers d’art de Québec | 24 novembre 2023 | Article par Anne Charlotte Gillain

Crédit photo: Facebook Maison des métiers d'art du Québec

Dans Saint-Roch, la Maison des métiers d’art de Québec (MMAQ) propose des formations en céramique, textile et sculpture. Depuis 2001, cet organisme se consacre aux pratiques contemporaines. Le financement, la fréquentation et la hausse de prix des matières représentent de nouveaux enjeux.

La pandémie n’a pas épargné la Maison des métiers d’art de Québec, comme beaucoup d’autres secteurs culturels.

Des changements s’observent, notamment au niveau de certaines formations.

« Depuis la pandémie, la céramique demeure très populaire. Ce programme au niveau collégial attire une grande majorité d’étudiants », constate Thierry Plante-Dubé, directeur général de la MMAQ.

D’après lui, le textile connait aussi un regain de popularité.

Pour la sculpture, l’intérêt commence à revenir.

« Le programme en sculpture est un peu un projet volant non identifié. Ici, l’aspect de la matière fait la différence. Du côté des métiers d’art, on met en avant la connaissance de la matière », explique-t-il.

Par exemple, ce facteur-là est clairement visible dans l’exposition À fendre le coeur, de Claire-Alexie Turcot, artiste, sculptrice et diplômée de la MMAQ.

« Elle pousse le plus loin possible tout le travail du bois. Quand on s’attarde, on voit parfois les marques des outils dans la pièce », indique-t-il.

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Jusqu’au 10 décembre, l’exposition de Claire-Alexie Turcot met en valeur le travail du bois.
Crédit photo: Anne Charlotte Gillain

Le financement, le plus grand défi

Depuis plus de 20 ans, la MMAQ est reconnue comme un organisme culturel à but non lucratif et de bienfaisance.

Comme beaucoup d’organismes, la question du financement demeure une préoccupation importante.

« Même si notre vocation première est d’offrir des services, on a besoin de générer des revenus autonomes. Cela nous permet de pallier au manque de financement du gouvernement. C’est une réalité indéniable », explique le DG.

Le financement continue d’être un défi majeur pour la MMAQ.

« Les enveloppes ponctuelles reçues dans le cadre de la relance sont terminées dans le milieu culturel. Là, il y a tout un enjeu de financement et de fonctionnement », relève-t-il.

80 employés travaillent à la MMAQ.

« Notre souci est d’améliorer leurs conditions dans le domaine culturel. »

La philanthropie et le mécénat sont des moyens privilégiés pour trouver d’autres sources de revenus.

De nouveaux enjeux

La direction de la MMAQ remarque un autre changement en termes de fréquentation lors des vernissages.

« On n’est pas revenu à des pleins niveaux de fréquentation pendant les vernissages », affirme M. Plante-Dubé.

Pour l’organisme, la fréquentation représente donc un nouvel enjeu.

« Quand on a des artistes plus connus et avec un bon réseau, c’est plus facile de les attirer pour des événements. Cependant, ceux un peu moins connus ou qui viennent de l’étranger, davantage d’efforts sont nécessaires pour faire venir les gens en salle », développe-t-il.

Pour l’organisme, la hausse des coûts des matériaux constituent également un autre enjeu.

« Les matériaux coûtent beaucoup plus chers. Ce n’est pas directement la pandémie, mais cette dernière reflète les conséquences de l’inflation », estime-t-il.

Cette hausse de frais a un impact sur le prix de la formation et sur le maintien des étudiants à suivre celle-ci.

« Au collégial et par session pour un étudiant inscrit à temps plein, les frais réels de matériaux sont autour de 1 500 $ à 2 000 $ actuellement », précise M. Plante-Dubé.

« Pré-pandémie, on était plus autour de 1 000, voire 1 500$. On observe une augmentation assez substantielle. »

Les étudiants ne paient pas la totalité de ces frais, puisque la MMAQ reçoit une portion de financement pour couvrir.

Depuis six ans, Thierry Plante-Dubé occupe ce poste de directeur général. Pour lui, le contact avec les artistes reste une des facettes les plus enrichissantes dans son travail.

« Être au contact d’une multitude d’artistes me plait le plus. Ils sont tous extrêmement inspirants. J’espère bien leur rendre la pareille et les accompagner au mieux », conclut-il.

Cet article a été produit par Anne Charlotte Gillain, journaliste de l’Initiative de journalisme local

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