Le centre de biométhanisation de l'agglomération de Québec a commencé dans les derniers jours à traiter les résidus alimentaires et les boues municipales.
La biométhanisation a débuté à l’usine de Québec
Le centre de biométhanisation de l’agglomération de Québec a commencé dans les derniers jours à traiter les résidus alimentaires et les boues municipales.
La nouvelle usine de biométhanisation a démarré ses opérations « à la cuillère » cette semaine. C’est ce qu’a indiqué le directeur général adjoint aux Infrastructures durables à la Ville de Québec, Carl Desharnais, lundi, lors d’une visite médiatique des installations construites au coût de 210 M$.
En d’autres mots, la Municipalité teste son système pour la première fois en ce moment.
« C’est comme un bébé qu’on fait grandir pour l’amener à être capable de manger tous nos bouts », image M. Desharnais.
Retard
Un problème d’étanchéité des réservoirs a retardé de six mois le démarrage du centre de biométhanisation. Depuis le lancement de la collecte des résidus alimentaires, à l’automne, la Ville de Québec a dû détourner l’ensemble du contenu des sacs mauves à Cacouna, près de Rivière-du-Loup. Les réparations étant effectuées, les cinq cuves de l’usine du boulevard Henri-Bourassa accueillent maintenant la matière organique à valoriser.
Biogaz
Au cours des prochaines semaines, la mise en service du centre de biométhanisation se poursuivra avec le début de la production du gaz naturel renouvelable.
La Municipalité a une entente de 20 ans pouvant atteindre 100 M$ avec Énergir. En revanche, il faut prévoir de 3 à 6 mois avant de pouvoir vendre du biogaz à l’entreprise, car « la prochaine étape est biologique », précise Carl Desharnais.
La Ville utilisera le même encensement à l’inoculum, avec le même type de bactéries, qu’à l’usine de Cacouna, avec qui elle a conclu un partenariat dernièrement.
Digestat
Le processus de biométhanisaiton permet aussi de produire du digestat. Cette « terre noire » peut servir comme engrais naturel en agriculture. La Ville vise ce marché spécifiquement. Mais celle-ci doit d’abord s’assurer de faire preuves. C’est pourquoi elle mise sur la qualité de son produit développé actuellement par des agronomes professionnels.
« C’est un peu l’œuf et la poule, répond M. Desharnais à une question posée au sujet de la demande pour ce produit en particulier. On va se donner la chance de marcher avant de courir. »
Cela dit, la Municipalité a encore de la place pour augmenter sa capacité de production dans le futur. Elle se donne ainsi de « la flexibilité » en fonction de « l’état du marché », explique Carl Desharnais.
Trajet
En premier lieu, les restes de table transitent par l’incinérateur de Québec, situé sur le boulevard Montmorency.
« C’est ici au complexe de revalorisation énergétique qu’on les récupère », met en contexte M. Desharnais.
Les résidus alimentaires passent successivement par plusieurs étapes de triage, avant d’atterrir dans un bac. C’est alors que débute « le prétraitement » des sacs mauves pour enlever les contaminants. La séparation se fait en trois actions.
Une machine ouvre notamment les sacs mauves et injecte un peu d’eau chaude, ce qui crée le « smoothie ». En outre, des employés enlèvent manuellement les indésirables, comme le plastique, par exemple, pour éviter un bris dans la ligne de tri.
Ce liquide brun parvient finalement à l’usine de biométhanisation, près de la Baie de Beauport. Il est pompé via une canalisation de 1,2 km qui part du centre de récupération de la matière organique. Au même moment, les boues produites à la station d’épuration des eaux usées font leur entrée dans les réservoirs du centre. Le processus de biométhanisation dure environ de 12 à 13 jours.
Mélangé à une température de 58 degrés Celsius, « le smoothie » de biopulpe génère donc deux « extrants » : le biogaz et le digestat. De son côté, le biogaz doit être épuré, nettoyé, pour respecter les standards de qualité et être vendu à Énergir. Le digestat, lui, est « une terre noire » obtenue en enlevant l’eau du liquide de matière organique.
Capacité
À terme, la capacité totale du centre de biométhanisation sera de 182 600 tonnes par année. À elle seule, la Ville a investi 149,8 M$ dans ce projet. Les gouvernements du Québec (43,6 M$) et du Canada (16,6 M$) ont également contribué financièrement à sa réalisation.
En date d’aujourd’hui, 80 % des citoyens ont reçu leur sac mauve.
« L’objectif est de récupérer et de valoriser 30 % à 40 % du contenu des poubelles », spécifie M. Desharnais.
Sur son site internet, la Ville de Québec fournit plus d’informations sur cet équipement.
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