Le Conseil de quartier de Montcalm s'est positionné mardi dernier en faveur du maintien de l'avenue Cartier piétonne, après avoir sondé la population. Entre sa position et celle de la Société de développement commercial, la conseillère du district Montcalm–Saint-Sacrement appelle au dialogue.
Avenue Cartier piétonne : « un sujet polarisant »
Le Conseil de quartier de Montcalm demande à la Ville de reconduire la piétonnisation sur l’avenue Cartier.
Crédit photo: archives (Jean Cazes)
Le Conseil de quartier de Montcalm s’est positionné mardi dernier en faveur du maintien de l’avenue Cartier piétonne, après avoir sondé la population. Entre sa position et celle de la Société de développement commercial, la conseillère du district Montcalm–Saint-Sacrement appelle au dialogue.
L’organisme a adopté une résolution favorable à la piétonnisation de l’avenue Cartier, mardi soir, lors de son assemblée régulière.
Sondage
Le Conseil de quartier de Montcalm demande à la Ville de Québec de reconduire la piétonnisation sur l’avenue Cartier en 2023 « pour faciliter l’accès aux commerces et à l’espace de vie communautaire ».
L’organisme a mené un sondage du 2 au 13 février sur les médias sociaux et se base sur les résultats pour appuyer sa position.
93 % des 756 répondants se disent favorables au retour de l’avenue Cartier piétonne. De ce nombre, 60 % affirment résider dans le quartier. 65 % d’entre eux indiquent y faire des achats au moins une fois par semaine. 85 % des participants estiment finalement que la rue piétonne favorise les achats.
« À ce titre, les citoyens du quartier sont d’avis que la piétonnisation favorise l’accessibilité aux commerces et ont à cœur, comme la SDC, d’enrichir la vitalité économique et sociale de l’avenue Cartier », affirme la présidente Sara Caron-Guay.
« La voix des résidents », soutient le Conseil de quartier
Le Conseil de quartier s’est engagé à transmettre les résultats à la Ville et à la SDC.
En outre, le sondage contient des réponses à des questions ouvertes, notamment sur les possibilités d’aménagements et d’animations. L’organisme juge important que « la voix citoyenne » se fasse entendre dans ce dossier.
« Tous ces gens ont laissé des marques, qu’ils soient défavorables ou favorables à la piétonnisation, souligne Mme Caron-Guay. Ça serait intéressant que la Ville de Québec en tienne compte dans sa réflexion. »
Rôle d’influence
Sara Caron-Guay convient qu’il n’appartient pas à la SDC ni au Conseil de quartier de statuer sur la question. Au final, c’est la Ville qui devra trancher.
« Mais on peut apporter notre point de vue pour tenter d’influencer. C’est vrai autant pour la SDC que pour le Conseil de quartier. »
« Une décision purement économique », dit la SDC
Pour sa part, la directrice générale de la Société de développement commercial Montcalm (SDC), Marie Langlois, indique son intention de partager les résultats du sondage du Conseil de quartier aux membres.
« La décision » de la SDC de ne pas reconduire la piétonnisation cette année est « purement économique », assure-t-elle. La présente conjoncture d’après-pandémie n’épargne pas les commerçants de l’avenue Cartier. Mme Langlois s’inquiète même de la survie de certaines boutiques. Les subventions et les aides au loyer ne sont plus là, signale-t-elle. La récente fermeture de La Récolte témoigne de « la situation économique difficile » qui prévaut actuellement.
« Les gens frappent le mur. »
L’heure au dialogue
À ses yeux, les différentes parties prenantes de cette affaire n’auront pas le choix de faire des compromis au bout du compte.
« Il n’y a personne là-dedans qui va avoir 100 % de ce qu’il veut, que ce soit les résidents ou les commerçants. »
De son côté, la conseillère municipale du district de Montcalm–Saint-Sacrement, Catherine Vallières-Roland, note que les canaux sont désormais ouverts.
« Les communications sont fluides. »
Selon cette dernière, il faut maintenant se poser la question à savoir ce qu’il est possible de faire, pour le mieux, cet été.
« C’est la prochaine étape. »
Appel au calme
Manifestement, les dernières semaines se sont avérées pénibles pour les deux instances locales.
« C’est un sujet polarisant qui n’est pas facile à aborder dans le quartier », constate avec déception la présidente du Conseil de quartier de Montcalm, Sara Caron-Guay.
La publication Facebook de l’organisme concernant le sondage sur la piétonnisation de l’avenue Cartier a généré des propos engagés, parfois déplacés, voire acrimonieux.
« On souhaite que le ton des discussions soit agréable parce que ce n’est pas une guerre ouverte », rappelle-t-elle.
Même son de cloche à la SDC Montcalm. Le reportage de Radio-Canada sur le sondage SOM a vraiment fait « boule de neige ». La DG Marie Langlois a d’ailleurs « reçu des menaces ». À un tel point qu’à un moment donné, elle a « pensé à appeler les policiers ».
Enfin, Mme Vallières-Roland évoque elle aussi la nécessité de ramener des échanges sains dans l’espace public.
« On va travailler pour que ça devienne constructif et qu’on trouve des solutions », conclut l’élue de Québec forte et fière.
Lundi matin, suivant une autre annonce à l’hôtel de ville, le maire Bruno Marchand a été questionné sur la décision de la Ville.
« Pour Cartier, la décision n’est pas prise, mais on va certainement entendre les citoyens. Les commerçants font partie de l’équation. On les écoute, on travaille avec eux, avec la SDC. Mais quand 90 % des citoyens nous disent que c’est important pour eux, que ça a une plus value dans leur quartier, on ne va pas se dire : non, ce n’est pas important, les citoyens. Moi, j’ai envie que la rue soit piétonne. On verra à quels moments, on verra comment. On va discuter avec les commerçants. Mais oui, le poids des citoyens est important dans la balance. Ce n’est pas vrai qu’on va balayer ça du revers de la main. »
Lire aussi :
Artères commerciales : jusqu’à 500 000 $ pour une signature visuelle
Accès client
