L’accessibilité universelle, un défi parsemé d’obstacles

Quand on ne présente aucune limitation physique ou mentale, se déplacer dans la Ville de Québec peut paraître assez facile. En revanche, vivre avec un handicap, c’est aussi se confronter à des entraves invisibles aux yeux de la majorité de la population.

L’accessibilité universelle, un défi parsemé d’obstacles | 1 juin 2023 | Article par Simon Bélanger

Le conseiller municipal David Weiser écoute les explications d’Olivier Collomb d’Eyrames, directeur du ROP 03, et de Danielle Bergeron. Celle-ci est accompagnée de Magellan, son chien d’assistance.

Crédit photo: Simon Bélanger

Quand on ne présente aucune limitation physique ou mentale, se déplacer dans la Ville de Québec peut paraître assez facile. En revanche, vivre avec un handicap, c’est aussi se confronter à des entraves invisibles aux yeux de la majorité de la population.

Pour mieux comprendre la réalité vécue par les personnes handicapées, des élue.e.s de la Ville de Québec et des membres des médias ont participé à la marche exploratoire Mieux vivre ensemble ses commerces.

Cet événement avait lieu sur l’avenue Cartier, dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées.

« L’idée, c’est de regarder les environnements et de voir les exemples de bonnes pratiques. Il y en a plein sur l’avenue Cartier, mais il y a aussi des petites choses qui peuvent être améliorées », explique Olivier Collomb d’Eyrames, directeur du ROP 03 – Regroupement des organismes de personnes handicapées de la région de la Capitale-Nationale (Portneuf – Québec – Charlevoix).

Pour Simon April, qui circule en fauteuil roulant, cette journée permet de faire découvrir une autre réalité.

« C’est de la sensibilisation à faire auprès des commerçants, auprès des élus, auprès de la population en général. Juste le fait de se mobiliser, de se promener sur les trottoirs, d’aller dans les commerces, d’aller dans les restaurants. [On montre] ce qui est accessible et ce qui ne l’est pas », affirme-t-il.

Pas tous les mêmes défis

Quatre groupes ont parcouru l’avenue Cartier, en compagnie de personnes vivant avec un handicap et de représentant.e.s d’organismes.

L’auteur de ces lignes suivait un groupe mené par Danielle Bergeron, qui vit avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA). Elle était accompagnée de son chien d’assistance Magellan.

En compagnie d’Olivier Collomb d’Eyrames, elle attirait l’attention du groupe sur des enjeux qui peuvent paraître des irritants mineurs pour plusieurs personnes. Pour elle, ce sont des défis à affronter au quotidien.

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Mme Bergeron expliquait notamment que le bruit continu dégagé par des lumières en néon est insupportable pour elle.

Comme elle n’a pas d’handicap visuel, elle a aussi régulièrement à se justifier en entrant dans les commerces accompagnée de Magellan. Elle s’est d’ailleurs déjà fait refuser l’embarquement dans un taxi.

Mme Bergeron doit toujours être prête à sortir sa carte.

« Je trouve ça plate. C’est comme si j’avais toujours besoin de me justifier. Je n’ai pas toujours besoin de le montrer, mais ce n’est jamais bien loin », explique-t-elle.

Accès aux commerces

La visite a permis de découvrir des endroits bien adaptés du quartier Montcalm. La pizzéria 900, sur le boulevard René-Lévesque, reçoit des bons commentaires.

Une rampe permet d’accéder facilement à l’établissement, qui est aussi ouvert à recevoir les compagnons à quatre pattes. Sur la terrasse, les parasols sont suffisamment hauts et dégagés. Ceux-ci ne bloquent pas la circulation piétonne, un problème observé à d’autres commerces.

Différents commerces n’ont pas de rampe d’accès et ont parfois des marches difficiles à grimper.

La pizzéria 900, sur le boulevard René-Lévesque, récolte de bons commentaires à propos de son accessibilité.
Crédit photo: Simon Bélanger

Projet pilote

La marche exploratoire était d’ailleurs suivie d’une annonce de la Ville de Québec. Celle-ci lance un projet pilote pour accompagner des commerçants qui veulent améliorer leurs pratiques en accessibilité universelle.

« On se rend compte que les commerçants, qui sont occupés à gérer leur commerce, en ont plein les mains. Ils ne savent pas par où commencer », soutient David Weiser, responsable du développement économique, de l’entrepreneuriat et des rues commerciales au comité exécutif.

Cette mesure s’ajoute au Programme Petits établissements accessibles, qui permet d’aller chercher un montant pouvant aller jusqu’à 25 000$, pour favoriser l’accessibilité universelle. Seulement 10 établissements par année font une demande, selon M. Weiser.

Un autre programme permet aussi un financement dans la rénovation des façades et pour l’installation d’une rampe permanente.

Finalement, la Ville de Québec, en compagnie de Québec numérique, souhaite aider les commerçants à trouver des moyens pour améliorer l’accessibilité numérique auprès des personnes vivant avec un handicap visuel.

« Nous avons un plan d’action sur l’accessibilité universelle, avec 145 actions. Une des actions, c’est de rendre les commerces plus accessibles. Ça s’inscrit dans ces deux opportunités cette année », ajoute Claude Lavoie, responsable de l’accessibilité universelle au comité exécutif.

Les établissements visés par le projet pilote seront annoncés un peu plus tard et les coûts prévus n’ont pas été dévoilés.

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