La collecte des résidus alimentaires dans La Cité-Limoilou sera déployée en avril 2023. Ce sera le tout dernier arrondissement à voir l'initiative mise en place. Celle-ci débutera ce mois de novembre dans La Haute-Saint-Charles.
Résidus alimentaires : collecte déployée dans La Cité-Limoilou en avril 2023
La collecte des résidus alimentaires dans La Cité-Limoilou sera déployée en avril 2023. Ce sera le tout dernier arrondissement à voir l’initiative mise en place. Celle-ci débutera ce mois de novembre dans La Haute-Saint-Charles.
La Ville de Québec a marqué le lancement de la collecte des résidus alimentaires en conférence de presse le mardi 1er novembre. Elle y a notamment présenté la logistique du programme.
Marie-Josée Asselin, vice-présidente du comité exécutif, Steeve Verret, membre du comité exécutif, et Bianca Dussault, présidente de l’arrondissement de La Haute-Saint-Charles, y ont livré les premiers contenants et sacs à des citoyens et citoyennes du secteur.
« Avec le début de la collecte des résidus alimentaires, on invite les citoyens, selon la séquence de lancement, à développer cette nouvelle habitude simple et écologique. De votre cuisine, en mettant vos restes de table et tous vos résidus alimentaires, vous contribuez avec nous à diminuer les gaz à effet de serre de la Ville de 18 000 tonnes. Merci de faire avec nous de Québec une ville plus verte! », a indiqué Mme Asselin, responsable de l’environnement et de la gestion des matières résiduelles, par voie de communiqué.
En octobre 2020, rappelons que Monquartier avait fait part de l’instauration d’un projet pilote de la Ville sur la collecte de tels résidus.
La Cité-Limoilou en avril 2023
La distribution du matériel offert gratuitement par la Ville à la population pour la collecte des résidus alimentaires se déroulera progressivement dans tous les arrondissements.
Le collecte sera d’abord mise en place ce mois-ci dans La Haute-Saint-Charles avant de s’étendre graduellement aux autres secteurs :
- Novembre 2022 : La Haute-Saint-Charles
- Décembre 2022 : Charlesbourg
- Janvier 2023 : Sainte-Foy-Sillery-Cap-Rouge
- Févier 2023 : Les Rivières, L’Ancienne-Lorette
- Mars 2023 : Beauport, Saint-Augustin-de-Desmaures
- Avril 2023 : La Cité-Limoilou
Dans La Cité-Limoilou, la collecte des résidus alimentaires sera donc instaurée en dernier.
« La densité de population (y) est plus grande et il y a différentes typologies de logements : maisons unifamiliales et multiplex », a précisé la porte-parole de la Ville de Québec, Mireille Plamondon, à Monquartier pour expliquer ce déploiement au printemps prochain.
Fonctionnement de la collecte des résidus alimentaires
La population recevra un contenant de cuisine dans lequel elle trouvera sa première provision de sacs mauves pour environ six mois et un guide pratique.
Dès qu’ils recevront leur matériel, les citoyens et citoyennes pourront commencer à participer en remplissant un sac mauve de restes de repas, de pelures et autres résidus alimentaires. Tous les six mois, ils recevront une nouvelle provision de sacs à domicile.
Pour savoir quoi mettre dans le sac mauve, une seule question à se poser : est-ce que ça se mange ou est-ce une partie de quelque chose qui se mange? Si la réponse est oui, le résidu va dans le sac mauve, assure la Ville.
« Une fois plein, le sac mauve doit être placé dans le contenant habituel d’ordures pour qu’il puisse être ramassé. Il n’y a pas de bac supplémentaire à se procurer. Les citoyens des multilogements peuvent donc participer comme les résidents de maisons unifamiliales. La collecte est pour tous », soutient la Municipalité.
Une collecte de moins
En utilisant la collecte des ordures pour ramasser les sacs mauves de résidus alimentaires, la Ville évite de déployer une troisième collecte. Elle souhaite prévenir du même coup l’augmentation du camionnage dans les quartiers, le bruit, la poussière et surtout les émissions supplémentaires de gaz à effet de serre.
« Les sacs mauves de résidus alimentaires collectés avec les ordures seront acheminés au centre de récupération de la matière organique (CRMO), où ils seront séparés des sacs d’ordures par tri optique et poussés par jets d’air vers les équipements de traitement. Le déploiement progressif de la collecte dans les arrondissements permet une montée en charge graduelle afin de finaliser la programmation des trieuses optiques pour qu’elles reconnaissent bien la couleur et le format des sacs mauves. Le tri par jets d’air pourra aussi être ajusté en fonction du poids véritable des sacs », ajoute la Ville.
« Une fois triés, les sacs seront ouverts et vidés de leur contenu. Les résidus alimentaires, broyés et chauffés, deviendront une pulpe liquide qui ressemble à un smoothie. Cette matière sera acheminée par conduite souterraine au centre de biométhanisation de la matière organique (CBMO). »
« Comme dans tout projet d’infrastructure d’envergure, le CBMO franchit l’étape du démarrage, ce qui implique différents tests et ajustements pour s’assurer du bon fonctionnement de tous les équipements », mentionne la Municipalité.
La biométhanisation, c’est quoi?
La biométhanisation, qu’est-ce que ça mange en hiver? La Ville de Québec explique ainsi le processus :
« La biométhanisation est un procédé organique. Ce sont différentes bactéries qui permettent la décomposition de la matière organique. Placées dans un milieu fermé, sans oxygène, ces bactéries la transforment pour lui donner de la valeur dans un temps relativement court de 12 jours. »
« Au démarrage, il faut cependant plusieurs semaines avant que ces bactéries atteignent leur maturité et travaillent de concert pour donner les résultats attendus. Comme un bébé qui doit d’abord consommer de la nourriture en purée avant de manger du solide, les bactéries ont besoin d’un temps d’adaptation avant de donner leur plein potentiel. Cette période peut varier en fonction des résidus qui seront ramassés, de leur qualité et, évidemment, de leur quantité. Dans des conditions idéales, il peut s’agir d’un délai de trois à six mois. »
Le procédé de biométhanisation se construira graduellement au fur et à mesure que la collecte fournira plus de matière, précisent les autorités municipales.
Mise en place progressive du CBMO
Le début de la collecte des résidus alimentaires permet la mise en service progressive du centre de biométhanisation de la matière organique (CBMO). L’arrivée des premiers sacs mauves au centre de récupération de la matière organique (CRMO) permettra de finaliser les ajustements techniques et numériques des équipements de tri. Les matières organiques récupérées permettront aussi d’amorcer les premières étapes du traitement de la matière organique, précise la Ville.
À terme, le centre de biométhanisation de l’agglomération de Québec traitera les résidus alimentaires de tous les citoyens et citoyennes, ajoute-t-elle.
« La valorisation des matières organiques produira 73 000 tonnes de digestat, un engrais naturel qui servira à fertiliser les sols agricoles et 10,2 millions de mètres cubes de gaz naturel renouvelable qui sera injecté dans le réseau d’Énergir. À cet égard, une entente de 100 millions $ sur vingt ans est intervenue entre la Ville de Québec et Énergir en 2019 », selon la Municipalité.
Un grand pas, d’après Marchand
Pour le maire de Québec Bruno Marchand, cette nouvelle collecte marque un grand pas pour la Ville.
« Nous marquons aujourd’hui un grand pas vers une ville plus verte et plus responsable. On entre dans une nouvelle ère pour la biométhanisation de nos matières à Québec. Ensemble, nous contribuerons à la transition énergétique en créant de l’énergie avec nos déchets. Nous adoptons une méthode efficace, facile et qui fait déjà l’envie d’autres villes partout dans la province et au Canada. Sans nouvelle collecte et avec seulement un petit geste simple, les citoyens vont pouvoir contribuer efficacement à la lutte aux changements climatiques. Faisons de cette nouvelle pratique l’affaire de tous », a-t-il souligné par voie de communiqué.
Pas la véritable solution, dit Jackie Smith
Jackie Smith, cheffe de Transition Québec et conseillère municipale de Limoilou, voit l’initiative comme un « projet d’écoblanchiment coûteux ».
«Aujourd’hui, la Ville fait un pas de plus dans la mésaventure de la marchandisation des déchets. Déjà, on a l’incinérateur qui crée une demande en déchets pour produire de l’énergie. Maintenant, au lieu d’adopter la véritable solution qu’est le compostage et produire du compost, la Ville met en place un projet qui crée des sacs de plastique non recyclables ainsi qu’un digestat dont personne ne veut. Ce projet d’écoblanchiment va tous nous coûter cher et au premier plan, les résidents de Limoilou. La Ville n’a pas encore compris que notre quartier est un milieu de vie et non un dépotoir », a-t-elle affirmé dans une déclaration transmise aux médias.
Pour plus de renseignement sur la collecte des résidus alimentaires et la biométhanisation, on peut consulter le site web de la Ville de Québec.
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