Pigeons et oiseaux sauvages malades : que faire?

Des citoyen.ne.s de nos quartiers ont vu récemment des pigeons et des moineaux affaiblis, en convulsions. Selon les discussions dans des groupes Facebook, on en a vu dans le Grand Limoilou et dans la Basse-Ville. Est-ce la grippe aviaire? Que faire si on trouve des oiseaux sauvages mal en point? Nous avons posé ces questions au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).

Pigeons et oiseaux sauvages malades : que faire? | 24 octobre 2022 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: Photo de Misael Silvera - Pexels

Des citoyen.ne.s de nos quartiers ont vu récemment des pigeons et des moineaux affaiblis, en convulsions. Selon les discussions dans des groupes Facebook, on en a vu dans le Grand Limoilou et dans la Basse-Ville. Est-ce la grippe aviaire? Que faire si on trouve des oiseaux sauvages mal en point? Nous avons posé ces questions au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP).

Dans le groupe Facebook du quartier Limoilou, une publication d’une citoyenne, à la mi-octobre, mentionne des pigeons malades. D’autres auraient été vus dans le secteur du Domaine Maizerets et ailleurs au centre-ville, durant l’été. Si le cas rapporté par la citoyenne ressemblait à un empoisonnement, aurait conclu le MFFP, la grippe aviaire n’est pas pour autant exclue.

Daniel Labonté est relationniste de presse à la Direction des communications du MFFP et du ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN). Les premières détections d’influenza aviaire hautement pathogène H5N1 (« la grippe aviaire ») remontent au début d’avril 2022, nous rappelle-t-il. Selon les décès d’oiseaux sauvages documentés, le virus s’est propagé depuis. La migration participe à cette propagation, puisque les oiseaux sauvages se déplacent à travers les régions, ajoute M. Labonté.

« Dans le contexte où des évènements de mortalité d’intensité variable ont été constatés dans la plupart des régions et considérant l’amplitude des mouvements naturels des oiseaux, il faut maintenant considérer que le virus de l’influenza aviaire hautement pathogène H5N1 s’est répandu dans l’ensemble des régions du Québec. Avec la migration automnale des oiseaux sauvages, il est possible que d’autres événements de mortalités soient observés. »

Oiseaux, humains et propagation de la grippe aviaire

Les oiseaux peuvent se transmettre l’influenza aviaire par contact direct avec les fientes (excréments) et les sécrétions. La propagation du virus peut aussi se faire indirectement, par l’intermédiaire des humains. On peut le transporter sur ses mains, ses chaussures, ses vêtements. Les fientes d’oiseaux sauvages malades peuvent aussi contaminer l’eau, les aliments, les véhicules, etc.

Vous trouvez un oiseau sauvage malade ou mort? Il faut éviter de l’approcher et de le manipuler et obtenir les directives sécuritaires. Pour le signaler et s’informer, on peut contacter le MFFP. Il s’agit de composer le 1 877 346-6763. Puisque les autorités surveillent et documentent l’influenza aviaire, on voudra peut-être récupérer le spécimen, explique M. Labonté.

« Si l’analyse n’est pas requise, des consignes seront données afin de se départir de manière sécuritaire de la carcasse. De façon générale, les carcasses d’oiseaux sauvages peuvent être mises dans un sac et jetées aux ordures ménagères. Il faut éviter de toucher les carcasses à mains nues. La meilleure façon de procéder est de porter des gants et d’utiliser un sac de plastique doublé pour ramasser la carcasse, puis de jeter le tout aux déchets.

La personne doit ensuite se laver les mains avec du savon et de l’eau ou utiliser une solution hydroalcoolique dont la concentration est d’au moins 60 % d’alcool. »

À certains endroits, on a déjà confirmé un épisode actif de mortalité associé à l’influenza aviaire. Dans ces cas, « le signalement et l’analyse de spécimens dans le cadre de la surveillance de l’influenza aviaire ne sont plus toujours requis ». On peut alors se référer aux recommandations décrites sur Québec.ca pourse débarrasser de façon sécuritaire d’une carcasse d’oiseau sauvage mort.

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Biosécurité pour les élevages et poulaillers

Pour éviter d’introduire le virus dans un élevage d’oiseaux ou un poulailler, il faut « appliquer en tout temps les recommandations de biosécurité », indique Daniel Labonté.

  • Limiter l’usage des bottes et vêtements utilisés lors des activités récréatives (randonnée, chasse) et les laver avant de les utiliser dans un poulailler ou un élevage.
  • Éviter de nourrir les oiseaux aquatiques : ils forment de grands rassemblements propices à la propagation de maladies.
  • Éviter de toucher ou de manipuler les oiseaux sauvages, particulièrement les oiseaux aquatiques comme les canards et les goélands : ils sont des réservoirs naturels du virus.

Si on ne peut éviter le contact avec l’animal, il faut se munir de gants et sacs en plastique doublé. Il faut éviter le contact avec le sang, les fluides corporels, les excréments des oiseaux. On doit ensuite se laver les mains avec du savon et de l’eau chaude, ou une solution hydroalcoolique.

On retrouve l’ensemble complet des recommandations pour éviter la propagation du virus à de la volaille sur la page Grippe aviaire du Gouvernement du Québec.

La grippe aviaire sous surveillance

L’influenza aviaire demeure sous surveillance. « Des spécimens sont récoltés régulièrement chaque semaine », précise M. Labonté. Le Réseau canadien pour la santé de la faune met régulièrement à jour le portrait des détections du virus de l’influenza aviaire chez les oiseaux sauvages. On peut le consulter sur arcgis.com : Influenza aviaire hautement pathogène – Oiseaux sauvage.

« Le nombre d’oiseaux indiqué sur cette plateforme n’est qu’un sous-échantillon des oiseaux sauvages infectés par le virus. […]

Il faut prendre en considération que lorsqu’une carcasse est récupérée pour analyse, il peut s’écouler d’une à trois semaines avant que les résultats ne soient disponibles sur le site Web », mentionne Daniel Labonté.

Enfin, l’absence de mortalité dans une région ou un secteur ne signifie pas que le virus de l’influenza aviaire n’y est pas présent et actif, indique-t-il.

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