Logement : une coalition dénonce des pratiques abusives

Organisée par la Coalition de Québec contre les hausses de loyer, cette action de sensibilisation tenue jeudi matin visait à dénoncer les pratiques de certains propriétaires immobiliers. Des locataires sont chassés de leur logement en vue d'une hausse abusive des loyers. On assiste aussi au changement de vocation d'immeubles résidentiels où logent des personnes à faible revenu.

Logement : une coalition dénonce des pratiques abusives | 10 juin 2022 | Article par Jean Cazes

Au point de départ du parc Durocher, dans Saint-Sauveur, réunissant une trentaine de militant-e-s. 9 juin 2022.

Crédit photo: Jean Cazes

Organisée par la Coalition de Québec contre les hausses de loyer, cette action de sensibilisation tenue jeudi matin visait à dénoncer les pratiques de certains propriétaires immobiliers. Des locataires sont chassés de leur logement en vue d’une hausse abusive des loyers. On assiste aussi au changement de vocation d’immeubles résidentiels où logent des personnes à faible revenu.

Sous un thème inspiré du film Le Parc jurassique, cette mobilisation a pris la forme d’un circuit en autobus à travers la ville. Le trajet était ponctué de prises de paroles et d’arrêts devant des lieux symboliques de Saint-Sauveur, Saint-Roch, Vanier, Saint-Jean-Baptiste et Limoilou. On y a entendu des histoires d’horreur touchantes, personnelles, recueillies par des organismes oeuvrant pour la protection des droits des locataires.

« Et ce ne serait que la pointe de l’iceberg », affirment-ils.

« La gentrification là où les loyers sont encore les plus bas »

Selon la Coalition, certains propriétaires recourent à des tactiques frauduleuses pour forcer le départ des locataires dont le logement ne leur semblent pas suffisamment rentables. Ce peut être l’augmentation exagérée des loyers, l’intimidation, la résiliation de bail sous la pression, la rénoviction, la reprise de logements et l’éviction pour subdivision, etc.

Une prise de parole à la fin du parcours.
Crédit photo: Jean Cazes

Jonathan Carmichael, du Bureau d’animation et information logement (BAIL) du Québec métropolitain, s’est penché sur le cas de Saint-Roch :

« Le quartier vit un problème de gentrification depuis la fin des années 1990. À la différence de Saint-Sauveur où c’est plus récent, où on note actuellement le plus de demandes d’informations au BAIL. Mais dans Saint-Roch depuis le début de la pandémie, on a aussi observé une hausse considérable d’appels de locataires en raison de rénovictions et de reprises de logements qu’ils habitent en général depuis 16 ans. […]

On le voit dans nos données statistiques : le loyer moyen a augmenté de 20 % dans Saint-Roch les cinq dernières années, soit plus que la moyenne de la ville. La gentrification se vit surtout là où les loyers sont encore les plus bas, de l’ordre de 600 $ par mois dans Saint-Roch. […]

Il y a aussi tout le phénomène Airbnb. Quand on consulte les annonces, Saint-Roch est le quartier de Québec affichant le plus de logements à louer sur la plateforme Airbnb, puisque c’est près du secteur qui attire les touristes. Plusieurs de ces logements étaient occupés par des locataires évincés. Un cas concret? Ce monsieur qui demeurait depuis 40 ans dans son logement, ayant reçu un avis d’éviction parce que son proprio désirait changer la vocation de son immeuble en hébergement touristique. […]

Aussi, l’une des particularités de Saint-Roch sont ses maisons de chambre qui attirent en particulier notre attention depuis trois ans. Parmi ces autres cas, l’achat de l’une d’elles, jetant à la porte une quinzaine de gens qui payaient 250 $ par mois. Heureusement, la Ville a mis en branle, depuis, un genre de règlement freinant cette façon d’agir. »

Publicité

Un appel au provincial et au municipal

Nicole Dionne, porte-parole de la Coalition de Québec contre les hausses de loyer et elle aussi du BAIL, l’a souligné : pour contrer ces pratiques à la hausse au Québec, le groupe demande d’abord à la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, d’instaurer rapidement un contrôle obligatoire des loyers.

L’un des points d’arrêt sur le boulevard des Capucins, dans Limoilou.
Crédit photo: Jean Cazes

La Coalition invite aussi la Ville de Québec à lutter contre ces pratiques sur son territoire, en mettant à contribution les divers outils à sa portée. Ceux-ci incluent le zonage, la réglementation des permis de travaux, la taxation.

À lire aussi :

Reprises de logement et évictions: la ministre Laforest de nouveau interpellée

Des hausses de loyer qui préoccupent dans Saint-Sauveur

Restez à l'affût des actualités de votre quartier

Chaque samedi, recevez nos nouvelles, offres et activités incontournables dans le quartier.

Quartier(s)