Jackie Smith : la politique municipale, « c’est gros et fascinant »

Quel premier bilan tracent les élu.e.s municipaux de nos quartiers, de novembre 2021 aux vacances estivales? Nous avons rencontré Jackie Smith à la place Limouloise.

Cheffe de Transition Québec, Jackie Smith briguait la mairie en 2021; sa colistière Madeleine Cloutier a été élue.

Des gains pour Limoilou

Au cœur des priorités de Transition Québec dans Limoilou, il y avait les déplacements actifs, la qualité de l’air, le logement.

Jackie Smith se réjouit « des gains dès le départ avec le financement des pistes cyclables et le déneigement » au budget municipal. Son parti, ajoute-t-elle, a « vraiment démontré du leadership dans le dossier du nickel ». Elle a fait des propositions concernant les poêles à bois et les feux de foyer extérieurs.

L’élue évoque le besoin de certains types de logement, en plus du logement social :

« On a publié une lettre sur le PPU de Wilfrid-Hamel : pourquoi on ne construit plus de duplex, de maisons de ville, pour la densification douce? »

En campagne, Transition Québec parlait d’écofiscalité. « On était les seuls », se rappelle-t-elle. Or lors d’une des premières séances du conseil municipal, elle a constaté qu’une telle mesure existait bel et bien. « On ne l’a pas inventée! »

La municipalité « reçoit du fédéral du financement de taxes sur l’essence » pour des travaux lors de réfections des rues. Comme le demandaient conseils de quartier et citoyens, ces réfections sont communiquées en amont et offrent des occasions d’intégrer du verdissement, des aménagements cyclables, etc.

Devenir une personnalité publique

« Oh my god », s’exclame Mme Smith quand on lui demande sa liste de responsabilités et de comités. Elle en dénombre seize. On la retrouve entre autres au conseil d’administration et dans trois comités du Réseau de transport de la Capitale (RTC). C’est sa plus grosse responsabilité, avec l’Office municipal d’habitation de Québec (OMHQ).

Il y a aussi le comité directeur du bureau de projet, ceux d’ExpoCité, Innovitam, Vigilance incinérateur, la Tarification sociale, le Bon voisinage du Mégahopital. La conseillère municipale de Limoilou fait partie du comité consultatif sur l’urbanisme, de comités Boisés et Initiatives zéro déchet. Son district compte deux conseils de quartier.

Comment s’est-elle adaptée à ces différentes instances, à tous les rouages municipaux? A-t-elle eu des surprises? Certaines choses bloquent au niveau administratif alors qu’elle aurait cru que c’était au niveau politique, et inversement, a-t-elle constaté. Du reste, elle s’est bien adaptée.

« Avant, j’étais gestionnaire de changement, j’étais parachutée dans une instance privée ou gouvernementale pour voir ce qui pourrait être ajusté… Pour moi, c’était comme le début d’un autre mandat! »

N’empêche, la vie politique municipale, « c’est gros et fascinant », selon Jackie Smith. « Devenir un personnage public en l’espace d’un an, c’est un gros changement de vie. »

Cheffe de Transition Québec, sa « face était placardée partout ». Des gens de tous les districts l’interpellent sur une variété d’enjeux. Ils débordent parfois de son territoire et de ses fonctions, voire de la juridiction municipale. Elle leur explique alors les options possibles.

« Décortiquer et vulgariser la machine municipale, ça me fait plaisir. »

L’administration municipale à la Ville de Québec « roule bien », « comme un rêve », estime-t-elle. Des changements ont permis de briser des silos entre des services qui auparavant ne se parlaient pas.

À l’hôtel de ville

Jackie Smith rapporte « une super belle collaboration avec Québec d’abord ». Elle cite des propositions avec Claude Villeneuve (nickel), Anne Corriveau (poêles à bois), Alicia Despins (mesure Première Ovation). Elle apprécie aussi son « coloc de bureau » Stevens Melançon « même si on ne s’entend pas sur tout ».

Celle qui reconnaît un changement de ton à l’hôtel de ville dit sentir de Québec Forte et Fière « une certaine résistance » car on « ne veut déplaire à personne ».

Au municipal, l’opposition a plus de pouvoir qu’au provincial ou au fédéral, note l’élue. Elle nomme la légitimité des demandes et l’accès aux fonctionnaires. « Même Jean Rousseau et Yvon Bussières étaient capables d’avancer des choses pour leur district », dit-elle. Elle concède que ça pouvait être difficile durant leurs mandats. Les élu.e.s actuels qui étaient au pouvoir avec l’administration Labeaume, n’étaient pas forcément consulté.e.s, lui a-t-on dit.

Le tramway et la suite

Le tramway, Jackie Smith y croyait durant sa première campagne, y croit encore. Elle se réjouit de certains changements au tracé. Un exemple : le troisième scénario pour le secteur Saint-Charles-Garnier, suivant questions et commentaires. Elle avait demandé pourquoi on ne pouvait pas le faire passer entre deux trottoirs.

Elle comprend qu’on se soucie des arbres. Dans le Vieux-Limoilou, ceux touchés sont plus petits, observe-t-elle. Elle ajoute que le tramway va amener des opportunités de verdissement importantes, enlever de la place aux automobiles. Les travaux seront l’occasion de remplacer des conduits de plomb. Si « immense et dérangeant » soit-il, le projet va « être extraordinaire, tellement bon pour la ville ».

Pour la suite, Jackie Smith se penche entre autres sur la gestion animalière. Elle cite l’organisme Adoption chats sans abri (ACSA), seul refuge au centre-ville. Elle aimerait qu’il soit reconnu par la Ville de Québec, puisqu’il héberge des chats pour la SPA.

La cheffe de Transition Québec se réjouit des dossiers de qualité que monte son équipe. Le parti au pouvoir a accès à la somme des données de ses prédécesseurs; les autres doivent se documenter. Jackie Smith salue le « travail invisible » de ses « employé.e.s passionné.e.s » à cet égard.

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