La série consacrée à notre nature en ville vise à redorer l'image des « mauvaises herbes » qui peuplent les terrains vagues et les abords de nos rues et ruelles. Ne serait-ce que pour leurs jolies fleurs... En vedettes aujourd'hui, la vergerette de Philadelphie et autres espèces apparentées s'épanouissent de juin à août dans notre région.
Flore et faune locales : la vergerette de Philadelphie
La série consacrée à notre nature en ville vise à redorer l’image des « mauvaises herbes » qui peuplent les terrains vagues et les abords de nos rues et ruelles. Ne serait-ce que pour leurs jolies fleurs… En vedettes aujourd’hui, la vergerette de Philadelphie et autres espèces apparentées s’épanouissent de juin à août dans notre région.
Une indigène bien de chez nous
Certes, comme l’asclépiade ou la verge d’or, elle ne se démarque pas à titre de « plante vedette » pour son rôle écologique ou son potentiel commercial. Il n’en demeure pas moins que la vergerette de Philadelphie, la plus abondante de sa famille en ville, mérite notre attention. Elle la mérite d’autant plus qu’elle est déjà en pleine floraison en bordure de nos ruelles.
La description sommaire qui suit de Erigeron philadelphicus, son nom latin, provient de Plantes sauvages des villes et des champs (FIDES, 1978, 1re édition). Il s’agit d’un des incontournables guides d’identification du groupe Fleurbec et de sa fondatrice, feu Gisèle Lamoureux.
L’auteur de cet article est l’un des initiateurs de l’organisme porteur du projet de Sentier éducatif de la tourbière Grande plée Bleue. Il garde un bon souvenir de cette figure marquante, qui avait consacré sa carrière à l’éducation à la richesse de notre patrimoine naturel.
La vergerette de Philadelphie est une vivace indigène de notre continent, qui se plaît au soleil ou à la mi-ombre. Sa hauteur peut atteindre 50 cm. Avant la colonisation, on suppose que cette espèce poussait principalement en bordure des cours d’eau. Plus tard, elle s’est répandue dans divers milieux, à la suite du défrichement.
« [Ses] fleurs groupées en capitule (diam. 1-2,5 cm) [sont] semblables à celles des marguerites blanches [de la même famille]; fleurs centrales jaunes, celles du pourtour rosées et en forme de languette très fine. »
Cette vergerette est l’une des quelque 200 espèces identifiées, en majorité américaines. « La ville de Philadelphie, à qui a été dédiée cette plante, était déjà au XVIIIe siècle un centre actif de botanique », note enfin Fleurbec.
Des plantes ornementales
Dans Fleurs sauvages du Québec, on explique que le nom anglais de la plante, Fleabane, « vient du fait qu’on en faisait brûler pour que sa fumée éloigne les puces (fleas) et autres insectes ». D’autres sources mentionnent également l’utilisation à une autre époque, d’« une huile tirée de ses feuilles et de ses fleurs pour contrôler les saignements ».
Quant à la domestication de cette belle indigène, la fiche La vergerette et plantes du genre erigeron du site Plantes.ca souligne que les espèces de ce groupe « conviennent bien aux jardins de rocailles et les plates-bandes, en préférant un sol bien drainé ». Peut-être une intéressante suggestion dans le cadre du programme de verdissement de nos ruelles?
« Le sol ne doit pas se dessécher pendant la période de croissance de la plante. Ces plantes se ressèment facilement et peuvent devenir envahissantes. Une taille après la floraison va les empêcher de disséminer les graines. »
Justement, de l’autre côté de l’Atlantique, nos vergerettes nord-américaines sont fort appréciées comme « plante[s] de bordure, de massif ou de rocaille », reconnues pour être « spectaculaire[s] du printemps à l’automne grâce à [leur] floraison généreuse et qui se renouvelle sans cesse ».
Les ruelles : un bon lieu d’observation de notre flore urbaine
Déjà, avec l’arrivée du solstice, de nombreuses autres fleurs urbaines s’épanouissent le long des ruelles du Vieux-Limoilou, comme nous l’avons observé lundi matin. Toutes n’ont cependant pas la côte d’amour de la vergerette ou de la marguerite blanche illustrée ici. Un bon exemple en est la morelle douce-amère, ci-bas, dont la réputation est entachée par son caractère très envahissant et son fruit toxique.
Pour terminer, un peu comme il a été proposé pour les murales, pourquoi ne pas imaginer le développement d’activités de découvertes de nos fleurs de ruelles sous le regard expert d’un ou d’une botaniste? L’activité pourrait d’ailleurs s’étirer jusqu’à l’automne avec la floraison des asters… Celles-ci seront en vedette dans un prochain article de notre série!
Lire l’article précédent de la série :
Flore et faune locales : le tussilage en fleur, première plante sauvage de la belle saison
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