Ce nouvel article de la série consacrée à notre nature en ville vise à redorer l'image d'une autre de ces jolies « mauvaises herbes » qui peuplent les terrains vagues et les abords de nos rues et ruelles. Petit cousin du pissenlit et tout aussi comestible, c'est d'abord le tussilage qui égaie notre grisaille de la fin avril jusqu'à la mi-mai.
Flore et faune locales : le tussilage en fleur, première plante sauvage de la belle saison
Ce nouvel article de la série consacrée à notre nature en ville vise à redorer l’image d’une autre de ces jolies « mauvaises herbes » qui peuplent les terrains vagues et les abords de nos rues et ruelles. Petit cousin du pissenlit et tout aussi comestible, c’est d’abord le tussilage qui égaie notre grisaille de la fin avril jusqu’à la mi-mai.
Une « fleur », ou plutôt des fleurs, jaune(s)
La description générale du tussilage qui suit est tirée de Plantes sauvages printanières (Éditeur officiel du Québec). Il s’agit d’un des premiers guides d’identification du groupe Fleurbec et de sa fondatrice, feu Gisèle Lamoureux. L’auteur de cet article l’a bien connue, étant lui aussi membre actif du projet de Sentier éducatif de la tourbière Grande plée Bleue, au début des années 1990.
Indigène en Europe, puis introduit en Amérique du Nord, le Tussilago farfara est une vivace à rhizome charnu. Au Québec, la plante est principalement observée au sud du Saint-Laurent, dans les endroits perturbés, le long des routes et autour des habitations une fois débarrassées de leurs amoncèlements de neige.
Très précoce, donc, la « fleur » du tussilage, jaune et d’un diamètre de 2 à 3 cm, retient principalement notre attention.
« [Celle-ci] apparemment solitaire, [est] composée en fait d’une foule de fleurs minuscules. Fruits semblables à ceux du pissenlit, mais au bout d’une queue plus longue (environ 40 cm). […] Le tussilage ressemble beaucoup au pissenlit, mais la ‘‘fleur’’ s’épanouit plus tôt et sa queue (long. 10-20 cm) porte des écailles violacées. »
Plus tard au printemps, on reconnaît aussi aisément la plante à ses feuilles larges et blanchâtres.
Selon les autres sources consultées, le tussilage recherche le plein soleil ou la mi-ombre et pousse dans un sol argileux ou sablonneux. Il porte notamment comme surnom celui de « pas-d’âne », la forme de ses feuilles ressemblant aux empreintes d’un sabot d’âne.
Sur la page Facebook de La Flore du Québec, plusieurs amateurs exposent et commentent leurs photos du tussilage, depuis la mi-avril dans la région de Montréal.
Josette Rodrigue nous a aimablement permis de publier sa photo, prise le 19 mai 2018, soulignant la fructification du tussilage, avec ses aigrettes semblables à celles du pissenlit.
Une plante envahissante
Dans son article Le tussilage : belle fleur, plante médicinale ou mauvaise herbe?, Larry Hodgson souligne son caractère de plante envahissante :
« Avec ses feuilles denses et larges, il étouffe les plantes indigènes et peut arriver à dominer le paysage. Cependant, il aime le soleil et disparaîtra peu à peu quand des arbres et arbustes s’installent et créent plus d’ombre », signale le Jardinier paresseux.
Si l’on cherche malgré tout à s’en débarrasser, ou du moins à la contrôler, l’auteur souligne l’inutilité du sarclage, car « les rhizomes peuvent descendre jusqu’à 3 m de profondeur ».
« Vous aurez plus de succès à couper, encore et encore, toute feuille qui apparaît, ce qui aura comme effet d’épuiser peu à peu le rhizome. Ou à couvrir le sol d’une bâche noire ou d’un vieux tapis avant la sortie des feuilles et à laisser cette couverture opaque en place pendant au moins un an. »
Les vertus médicinales et culinaires du tussilage
« Le tussilage est-il donc une belle fleur à chérir, une plante médicinale à utiliser ou une mauvaise herbe à éliminer ? », se demande Larry Hodson, après avoir aussi fait l’éloge de la plante sur d’autre plans
Ainsi, rapporte Fleurbec, sur les aspects culinaires et les propriétés médicinales du tussilage, la racine, entre autres, « sert à préparer des bombons qui calment la toux »,.Infusées, les « fleurs » sont aussi « un vieux remède contre la toux, les rhumes , les bronchites ».
En conclusion, dans Des idées salées pour cuisiner 7 fleurs comestibles du Québec?, Héloïse Leclerc décrit une façon d’apprêter le tussilage – tout comme le pissenlit – pour en faire notamment des « beignets salés, quiches, cannelloni et cie » :
« Les fleurs entières peuvent être panées style “tempura”. Leur texture est déroutante mais provoque la dépendance, surtout sachant que le côté plus amer de la fleur est équilibré à merveille par une lampée de miel et une pincée de fleur de sel. On peut aussi les ajouter par poignées aux quiches et tartes salées!
Pour leur part, les pétales effeuillés amènent du moelleux aux pancakes salés (ajoutez 1/3 de tasse de pétales à votre recette) et des arômes mielleux doublés d’une légère amertume aux farces à base de ricotta pour les cannellonis et raviolis.
Enfin, les jeunes feuilles se consomment crues en salades, mais aussi, sautées en accompagnement ou blanchies puis cuisinées dans vos omelettes et spanakopita. »
La plante est la vedette d’une vidéo fort instructive tournée dans les Laurentides par Claudia B. : Tussilage : apprendre à le reconnaître
Lire l’article précédent de la série :
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