Alain Marcoux : du logement social au domaine funéraire

Alain Marcoux et sa famille sont profondément ancrés dans le quartier Saint-Sauveur. Monquartier l'a rencontré afin de parler de ses racines dans la Basse-Ville, de son parcours professionnel dans le milieu du logement et de ses nouveaux défis dans une coopérative funéraire.

Alain Marcoux : du logement social au domaine funéraire | 11 novembre 2022 | Article par Julie Rheaume

Alain Marcoux, directeur général de la Coopérative funéraire des Deux Rives et résident de Saint-Sauveur, photographé au parc Durocher, le 20 octobre 2022.

Crédit photo: Julie Rheaume

Alain Marcoux et sa famille sont profondément ancrés dans le quartier Saint-Sauveur. Monquartier l’a rencontré afin de parler de ses racines dans la Basse-Ville, de son parcours professionnel dans le milieu du logement et de ses nouveaux défis dans une coopérative funéraire.

L’auteure de ces lignes a connu Alain Marcoux à la fin des années 90 alors qu’il œuvrait pour le Bureau d’animation et information logement (BAIL), un groupe de défense des droits des locataires. L’organisme partageait alors des locaux sur la rue du Roi, dans Saint-Roch, avec le journal communautaire Droit de parole, où j’étais alors coordonnatrice et journaliste.

Nous nous sommes données rendez-vous dans un mythique pub de la rue Saint-Vallier, le 20 octobre, pour discuter de son parcours et de son amour pour Saint-Sauveur.

Alain Marcoux, 49 ans, est né dans la paroisse Notre-Dame-de-Grâce, du quartier Saint-Sauveur. Après quelques années passées en tant que jeune adulte dans Saint-Jean-Baptiste et Saint-Roch, il est revenu dans Saint-So en 2012. Il s’est fait construire une résidence à-côté de celle de son père, sur un terrain qui appartenait à son grand-père.

« J’ai toujours voulu revenir dans le quartier », dit-il en entrevue. Il souhaitait s’y bâtir et s’est donc établi dans « un genre de (résidence) bigémérationnelle, mais pas dans la même maison : dans la maison d’à-côté ».

Les Marcoux ont des racines dans le secteur depuis de nombreuses années. « Moi, je suis la quatrième génération. Mes (deux) gars, c’est la cinquième génération dans Saint-Sauveur», explique-t-il. La mère d’Alain vient quant à elle de la paroisse Saint-Joseph. Du côté maternel, on est dans le coin depuis au moins trois générations.

Alain Marcoux apprécie entre autres l’esprit d’entraide qui règne dans le quartier, la proximité et la mixité. Il apprécie aussi le fait que des familles soient de retour dans le secteur, alors que dans les années 70 ou 80, elles quittaient pour les banlieues.

Parcours académique

Intéressé par les relations de travail d’un point de vue syndical, il a étudié en relations industrielles à l’Université Laval au début des années 90.

Après un stage à la CSN, il a œuvré pour le même syndicat à la Fédération du commerce. Il y réalisait des études sur les conditions de travail dans l’hôtellerie, raconte-t-il.

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Comme en relations de travail les vis-à-vis sont souvent des avocats, Alain Marcoux a ensuite effectué un certificat en droit, un domaine qui l’intéressait également, à l’Université Laval.

Le logement social

De fil en aiguille, il s’est impliqué bénévolement au BAIL pour faire de l’assistance juridique aux locataires. Il y a ensuite obtenu un poste rétribué d’agent d’information juridique et responsable des dossiers politiques au départ d’un pilier de l’organisme, dans la deuxième moitié des années 90.

Comme il habitait alors une coopérative d’habitation, il s’était également impliqué à monter diverses formation sur la Régie du logement (maintenant Tribunal administratif du logement). On recherchait des formateurs en vie coopérative. Il avait donc répondu présent en raison de son parcours en droit.

En parallèle à son boulot au BAIL, Alain Marcoux a aussi commencé à travailler à la Fédération des coopératives d’habitations de Québec (FECHAQC) vers la fin des années 2000. Quelques mois plus tard, le groupe de ressources techniques SOSACO l’a recruté comme chargé de projets. Parmi les nombreux volets de sa mission, SOSACO offre la création de nouveaux projets en habitation sociale et communautaire.

« Finalement, ç’a été une autre track que les relations de travail, complètement! », s’exclame Alain Marcoux. Il restera dans le giron de la FECHAQC et de SOSACO de 2000 à 2010, précise-t-il. Il y occupera divers postes.

Il quittera ensuite pour le groupe de ressources techniques Nouvel Habitat, dont les bureaux sont situés à Lévis, mais qui rayonne sur le territoire de Chaudière-Appalaches. Il y sera directeur général. L’homme y sera en poste de 2010 jusqu’au début de 2022.

Domaine funéraire

Au printemps dernier, Alain Marcoux a quitté le domaine du logement social pour celui consacré au dernier repos. Il a été nommé directeur général de la Coopérative funéraire des Deux Rives.

La Coopérative funéraire des Deux Rives est une entreprise collective détenue par 52 000 membres habitant les régions de la Capitale-Nationale, la MRC de Côte-de-Beaupré, la région de Lévis et la MRC de Lotbinière. Sa mission « est de répondre aux besoins réels de ses membres et de la population par l’offre de services de qualité à prix justes et elle accompagne plus de 2300 familles endeuillées par année », indique la ressource.

Alors que des joueurs américains ont mis la main sur des entreprises funéraires québécoises, la Coopérative des Deux Rive s’avère une ressource bien de chez-nous.

« On a un beau modèle de propriété collective d’intérêts québécois, dont l’objectif n’est pas seulement de faire de l’argent », dit Alain Marcoux.

Nouveaux défis pour Alain Marcoux

« J’avais besoin de nouveaux défis, c’était clair! Mais le logement et l’habitation restent ma passion », lance-t-il en parlant de son nouveau poste. Éventuellement, il n’écarte pas une éventuelle implication bénévole dans le domaine du logement social.

« Dans le milieu de l’habitation sociale, la job est beaucoup liée aux orientations budgétaires du gouvernement. T’as de bonnes périodes, t’en as des moins bonnes. On s’entend que les quatre dernières années ont été probablement les périodes plus difficiles depuis que je suis dans le milieu depuis les années 2000. »

L’argent déboursé par le gouvernement provincial pour le logement social n’était pas suffisant, tandis que les programmes du fédéral, palier un peu plus généreux, n’étaient pas toujours bien adaptés aux réalités de chez nous. Un manque de vision était aussi perçu du côté du gouvernement du Québec, explique-t-il.

Le besoin de passer à autre chose se faisait sentir. Par un heureux hasard, il a été approché par des gens du conseil d’administration de la Coop funéraire, dont certains venaient aussi de l’habitation sociale, et a finalement opté pour ce nouveau défi après réflexion.

Ces nouvelles perspectives étaient stimulantes pour le résident de la Basse-Ville. L’occasion de rebâtir les relations de travail après une grève à la Coopérative s’avérait aussi intéressante pour celui dont c’était les premières amours. « Je pense que je suis bon là-dedans. Partout où j’ai été, ça toujours été de bons climats. Les gens ont apprécié mon style de leadership. »

Ce poste a aussi joué sur la qualité de vie du nouveau directeur général. Ses bureaux sont situés à Vanier, à quelques minutes de chez lui. Il n’a pas à se taper quotidiennement le trajet Québec-Lévis! « Moins de transport, moins d’auto », lance le père de famille.

Passer du logement social au domaine funéraire s’est par contre avéré un brin « déstabilisant » pour l’interlocuteur.

« Tu passes d’un domaine où t’es reconnu comme un expert, après 25 ans, et là, tu arrives et t’es un néophyte en terme de connaissances du milieu. J’ai trouvé que c’était un gros défi », raconte celui qui a tenu à se familiariser avec toutes les facettes de son nouveau milieu.

À son arrivée à la Coopérative, il a toutefois été bien encadré et entouré. Après six mois en poste, les choses vont bien pour Alain Marcoux à son nouveau boulot, un poste qui requiert des qualités comme l’empathie et l’humanité. Des qualités qui étaient aussi nécessaires dans le domaine du logement social.

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