Le septième article de cette série fait appel à ce charmant petit mammifère qui sait bien profiter de notre vie urbaine. Si les allées et venues du raton laveur attirent notre attention, ce n'est pas toujours pour de bonnes raisons...

Crédit photo: Steve Tremblay
Comme le porc-épic que nous avions présenté l'an dernier, des résidents et résidentes des quartiers centraux rapportent dans les médias sociaux leurs observations de ces animaux « exotiques ».
Le 20 juillet dernier, sous le titre J'ai vu des petits brigands masqués ce matin sur la 8e Rue, Steve Tremblay nous a partagé ses photos de ratons laveurs, pris sur le fait, dans le Facebook Limoilou : notre quartier, le meilleur de tous!.
Parmi les commentaires qu'a soulevé cette publication, Diane Trudeau confirme, elle aussi, en avoir vu grimper au troisième étage de son immeuble. Jojo Bouch renchérit :
« Il y a longtemps que j'en vois. Beaucoup au Domaine Maizeret. Y'a même une famille de cinq qui sont venus sur ma galerie sur la rue Desroches, au troisième étage, pour éventrer les vidanges dans une poubelle de métal. Leur ai tiré du pain. Sont tous partis avec leur tranche. »
En fin d'article, toujours au niveau de la 8e Rue, Pascal Clément nous a aimablement offert de partager son montage vidéo d'une famille - peut-être la même ? - de cette charmante bête.
Grimper et chasser : une activité familiale

Crédit photo: Faune et flore du pays - Mickey Watkins
La fiche descriptive du site Faune et flore du pays souligne que « le trait le plus distinctif du raton laveur (Procyon lotor) est certainement son masque noir qui lui donne un air espiègle ». Son nom de lotor, désignant l’espèce, découle de son habitude qu’il aurait de laver sa nourriture avec ses pattes de devant :
« En fait, ce comportement est probablement lié à la recherche et à la capture de proies aquatiques comme les écrevisses. Il est sans doute inné, puisqu’on l’a observé chez des spécimens en captivité, même quand ils ne disposaient pas d’eau », rapporte le site Faune et flore.

Crédit photo: Pascal Clément
Plutôt nocturne, ce mammifère vit dans une multitude d’habitats. Il préfère d'ailleurs les bois de feuillus marécageux et les terres agricoles. Mais « très adaptable, il se rencontre aussi fréquemment dans de nombreuses villes d’Amérique du Nord ».
Les saisons du raton-laveur
Le raton laveur se reproduit à la fin de l’hiver et au début du printemps. La cellule familiale se compose de la mère et de ses petits, au nombre de trois à sept :
« Ils sont plutôt sociables, cherchant leur nourriture ensemble la nuit et partageant la même tanière le jour. Au cours du premier été, la mère montre à ses jeunes comment grimper, chasser et nager. La famille ne se dissout habituellement pas avant l’arrivée de la prochaine portée. »
L'hiver correspond à une période d'inactivité pour le raton laveur. Sans être une véritable hibernation, cela lui permet « de conserver son énergie sous forme de réserves de graisse en période de disette ».
Outre les arbres creux, les terriers de marmottes inoccupés et autres abris naturels, « il peut opter [en milieu urbain] pour une cheminée de maison, un égout, un garage, un grenier, un arbre ou un ponceau ». Les mâles adultes vivent souvent en solitaires, « mais il n’est pas rare de voir une famille passer son premier hiver ensemble », parfois dans des terriers communautaires.
Manie des poubelles, attrait des jardins...

Crédit photo: Romy Côté
Comme évoquée plus haut, les habitudes alimentaires du raton laveur, il faut bien le dire, lui donnent souvent une mauvaise réputation. Omnivore, il mange à peu près de tout d’origine végétale ou animale :
« À la périphérie des villes, on le voit souvent fouiller dans les poubelles ou patrouiller les pelouses à la recherche de vers de terre, de hannetons et de larves. »
Toujours dans Limoilou, notre quartier, le meilleur de tous!, plusieurs ont soupçonné les ratons laveurs, dont l'intelligence serait sous-estimée, d'être les coupables des dégâts ci-contre. Les dégâts observés datent d'un dimanche de juillet 2020 au parc Cartier-Brébeuf. Cependant, l'autrice de l'image fait remarquer que les poubelles, « le vendredi et samedi soir après les pique-niques, c’est plein »... Difficile de démasquer les coupables.
Les explications du « jardinier paresseux »
Dans son récent article Le bandit masqué frappe encore!, Larry Hodgson, le célèbre « jardinier paresseux », rappelle que l'animal « peut aussi piller les melons et les petits fruits et, comme la mouffette, creuser des trous dans le gazon ». De plus, le raton laveur peut faire preuve de beaucoup d'agressivité « lorsqu’il est acculé au mur et est de ce fait une menace pour les chiens. Il peut également porter la rage ».
Pour protéger les jardins avec douceur, le spécialiste recommande notamment l'utilisation du filet pour les fruitiers et les légumes des oiseaux. Larry Hogson préconise également un modèle d'arroseur avec détecteur de mouvement pour l'effaroucher.
L'approche de la Ville de Québec
Cela dit, la Ville de Québec a inclus, comme le porc-épic, le raton laveur dans sa liste d'« animaux indésirables ». Cependant, comme « il n’est souvent que de passage et les petits désagréments qu’il occasionne ne justifient pas de le déplacer », la Ville appelle à « tolérer sa présence pour un certain temps » avant d'appeler son Centre de service animalier au 418 641‑6198.
Vous désirez partager vos observations ou photos de ratons laveurs croisés dans votre quartier? N’hésitez pas à nous en faire part sur notre page Facebook Monlimoilou.
Lire l’article précédent de cette série : Regards sur la nature limouloise (6) : les escargots de la ruelle des... Escargots.