Le neuvième article de cette série cherche à valoriser une autre de ces « mauvaises herbes » aux jolies fleurs observées sur les terrains vagues et en bordure de nos rues et ruelles : la verge d'or.
Flore et faune locales : la verge d’or et ses fleurs ensoleillent la fin de l’été
Le neuvième article de cette série cherche à valoriser une autre de ces « mauvaises herbes » aux jolies fleurs observées sur les terrains vagues et en bordure de nos rues et ruelles : la verge d’or.
Quelque 125 espèces en Amérique du Nord
La description générale de la verge d’or qui suit est tirée de Plantes sauvages des villes et des champs (FIDES, 1978, 1re édition). Il s’agit de l’un des nombreux guides d’identification du groupe Fleurbec avec sa fondatrice, feu Gisèle Lamoureux, que l’auteur de cet article a eu le privilège de côtoyer.
« Presque toutes les espèces du genre Solidago (environ 125) proviennent de l’Amérique du Nord. Certaines poussent dans le sud du Québec et d’autres dans les régions nordiques, voire arctiques. »
Occupant de multiples habitats ensoleillés ou mi-ombragés, toutes ces variétés parfois très semblables – à l’exemple des asters, autres fleurs de fin d’été –, compliquent souvent la tâche des botanistes amateurs pour leur identification à l’espèce. De ce nombre, la verge d’or du Canada (Solidago canadensis) semble particulièrement abondante.
Selon les espèces, la plante peut atteindre jusqu’à deux mètres de hauteur. Ses fleurs sont regroupées dans des capitules le long de la tige ou à son sommet. Enfin, la verge d’or présente une particularité bien connue : ces renflements qu’on observe parfois en réaction à la piqure d’un insecte qui dépose ses œufs dans la tige.
« Parmi les meilleures vivaces d’automne »
Sur l’étiquette de « mauvaise herbe » apposée trop facilement sur la verge d’or selon lui, Larry Hodgson fait remarquer dans son article 6 vivaces à floraison automnale :
« Les Nord-américains les voient comme de mauvaises herbes et les balaient d’un revers de main, tout simplement parce qu’elles poussent si abondamment chez eux dans la nature, alors que les Européens, pour qui elles sont des plantes exotiques venant du Nouveau-Monde, les adorent!
Je trouve qu’il est presque criminel de maudire ces vivaces si jolies aux fleurs mousseuses jaune riche tout simplement parce qu’elles poussent à l’état sauvage, car les verges d’or sont parmi les meilleures vivaces d’automne », soutient celui qu’on surnomme le Jardinier paresseux.
Reconnaissant en particulier le caractère envahissant de la verge d’or du Canada, Larry Hogdson suggère des cultivars comme alternatives à qui souhaite prolonger en beauté la saison de floraison dans leur environnement. Toutefois, dans son article Des verges d’or apprivoisées, le chroniqueur de La Presse Pierre Gingras souligne lui aussi le peu de popularité de ces cultivars. « Par rapport aux solidages sauvages, ils sont beaucoup plus buissonnants et de plus petite taille », écrit-il.
Un miel doré au goût légèrement piquant
Notre regard s’est porté surtout sur les fleurs attrayantes de la verge d’or. Il faut aussi souligner qu’elles sont tout autant attrayantes pour les papillons et autres insectes pollinisateurs. Ainsi, avec leur nectar, les abeilles fabriquent un miel foncé au goût réputé plus prononcé.
Dans le cadre d’une entrevue menée en 2015 avec l’apiculteur Félix Lapierre, le magazine Châtelaine distingue trois catégories de miel suivant les saisons. On retient celle-ci :
« Le miel d’automne est souvent dominé par la verge d’or, que viennent compléter l’aster, l’eupatoire, les trèfles rouge et blanc. Il est doré, et son goût est légèrement piquant, avec des notes fruitées. »
Une invitation, donc, en conclusion, à découvrir ce miel dans les différentes boutiques de nos quartiers centraux!
Lire l’article précédent de cette série : Flore et faune locales : la vie en bleu de notre chicorée sauvage.
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