Coups de cœur après huit heures : des médias de communauté

Nos quartiers, en temps normal, sont des destinations de choix pour la culture, le divertissement, la vie nocturne, les balades jusque tard en soirée. D’ici la fin du couvre-feu, Monquartier vous suggère des espaces numériques à visiter le soir, sans vous déplacer, pour découvrir des gens, des lieux, des histoires et des projets qui animent nos voisinages. Ce soir, nous vous proposons une visite de quelques médias communautaires, voire citoyens, qui y sont ancrés.

Coups de cœur après huit heures : des médias de communauté | 12 janvier 2021 | Article par Suzie Genest

La façade de CKRL sur la 3e Avenue en 2016.

Crédit photo: Jean Cazes

Nos quartiers, en temps normal, sont des destinations de choix pour la culture, le divertissement, la vie nocturne, les balades jusque tard en soirée. D’ici la fin du couvre-feu, Monquartier vous suggère des espaces numériques à visiter le soir, sans vous déplacer, pour découvrir des gens, des lieux, des histoires et des projets qui animent nos voisinages. Ce soir, nous vous proposons une visite de quelques médias communautaires, voire citoyens, qui y sont ancrés.

Dimanche, je disais à propos des Sociétés d’histoire qu’elles sont des organismes à but non lucratif fondés et gouvernés par des bénévoles passionnés, aussi impliqués activement dans leurs activités. Il en va de même pour les médias communautaires. Une grande partie de leur contenu est produit grâce à des bénévoles, soutenus et encadrés par une ou quelques personnes au salaire modeste et aux journées bien chargées. Certains de ces bénévoles ont déjà un pied dans le journalisme ou les communications; d’autres y font une première incursion. Pour d’autres encore, il s’agit d’une opportunité de partager une passion ou une expertise, d’un passe-temps auquel ils sont dévoués.

Le foisonnement d’initiatives citoyennes et communautaires dans nos quartiers ne datant pas d’hier, plusieurs médias communautaires, écrits et parlés, y sont nés ou y ont grandi il y a déjà quelques décennies et y demeurent bien ancrés. En plus de les lire sur papier et de les écouter à la bonne vieille radio, on les retrouve sur différentes plateformes web, qui permet de revisiter d’anciens contenus et de profiter en prime de photos, vidéos, concours et autres interactions.

Médias de proximité, les journaux et radios dont il est question ici font partie intégrante de leurs milieux. Ils collaborent régulièrement avec d’autres organismes culturels et communautaires, voire entre médias, pour la réalisation de projets et d’événements.

En ondes, des années 1970 à Facebook

À Limoilou se trouve la plus ancienne radio communautaire francophone : CKRL 89,1 FM. Initiative développée par un groupe d’étudiants de l’Université Laval dès 1970, elle est entrée en ondes le 15 février 1973. D’abord hébergée sur le campus, CKRL a déménagé dans le Vieux-Québec puis dans le quartier Montcalm avant de devenir en 2001 propriétaire de son espace à Limoilou. En plus de sa programmation actuelle, on peut explorer les émissions archivées et les balados en visitant son site web. Sur sa page Facebook, vidéos en direct et photos permettent de voir les visages derrière ses voix qui parlent avec passion de divers genre musicaux, de littérature, des différentes disciplines artistiques, de la vie culturelle, gastronomique, communautaire, d’environnement…

En ondes quant à elle depuis 1984, CKIA FM 88,3 a longtemps été installée dans Saint-Roch. Forcée de quitter au printemps 2020 son espace converti en résidentiel, celle qui s’est fait connaître comme la radio Basse-Ville loge désormais sur la rue Saint-Paul, tout en gardant les pieds dans nos quartiers. Sa grille propose des émissions musicales et d’autres qui abordent une variété de thématiques, de la littérature au jardinage en passant par l’écologie, la vie communautaire et politique, l’actualité internationale et plus encore. CKIA produit aussi des balados. Sa quotidienne Québec réveille est diffusée en « live Facebook » les matins en semaine. On en retrouve tous les détails et la programmation sur son site web, on trouve aussi une partie de son contenu sur SoundCloud. On peut suivre la radio urbaine sur sa page Facebook.

Des journaux dans Saint-Sauveur et Saint-Roch

Dans Saint-Sauveur, le journal Droit de parole est « témoin des luttes populaires depuis 1974 », mais aussi de bien plus. L’art, la culture, l’environnement, la vie communautaire et urbanistique y ont aussi leur place. Bien des chroniqueurs, chroniqueuses et journalistes au parcours riche sont passé.e.s par ses pages, certain.e.s y ont fait leurs premières armes. En plus des articles récents, on retrouve sur son site une section Archives où l’on peut remonter quelques années en arrière. Les numéros sont aussi archivés par Bibliothèques et Archives nationales du Québec (BAnQ) sur son site.

Saint-Sauveur est aussi le berceau du Carillon, journal du Comité des citoyens et des citoyennes du quartier Saint-Sauveur distribué depuis 2006. Ce journal de quartier imprimé (une denrée rare aujourd’hui) est soutenu entièrement par ses revenus publicitaires et par l’huile de coude du Comité. Alimenté par les citoyens et citoyennes de son quartier et leurs préoccupations, il est publié deux fois l’an et distribué gratuitement à quelque 8000 exemplaires. On a accès aux numéros des dernières années sur le site du CCCQSS. Incidemment, on peut explorer dans une section voisine la série web Vivre Saint-Sauveur, dont les vidéos se trouvent sur Vimeo. Dans ses six courts portraits, des gens du quartier, d’âges et d’horizons divers, qui partagent leurs réflexions et préoccupations. Un complément intéressant!

Enfin, c’est dans le quartier Saint-Roch, à l’Archipel d’Entraide situé dans La Nef, qu’est produit le magazine de la rue La Quête, fondé dans les années 1990. Jean Cazes avait évoqué dans un article de 2016 son histoire à travers celle de Martine, camelot. On y trouve des textes informatifs autant que de fiction, des photos et illustrations signés par une variété de contributeurs et contributrices. Il est vendu par des personnes en situation d’itinérance ou à risque de l’être, ce qui leur donne une occasion de socialiser, reprendre confiance en leurs capacités et cheminer dans la reprise d’un certain pouvoir sur leur vie. La version numérique de La Quête peut être consultée sur la plateforme issuu.com. Les numéros sont aussi archivés sur le site de BAnQ.

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Vous connaissez des espaces virtuels qui méritent le détour pour découvrir les passions, les oeuvres, le travail, les initiatives de personnes et groupes de nos quartiers? Écrivez-nous à nouvelles@monquartier.quebec pour nous en parler et alimenter nos prochains « Coups de cœur après huit heures »!

À lire aussi : Coups de cœur après huit heures : une balade nocturne autorisée et nos quartiers vus d’hier.

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