Changements climatiques : le pouvoir sous-estimé de nos municipalités

Des organismes et des regroupements citoyens se préoccupent des impacts des changements climatiques. À la veille des élections municipales, ils signent une lettre ouverte sur le rôle que peuvent tenir les municipalités dans la lutte aux changements climatiques.

Changements climatiques : le pouvoir sous-estimé de nos municipalités | 9 octobre 2021 | Article par Monquartier

La ville de Québec. Image tirée de la websérie « Point tournant » dévoilée par Accès transports viables

Crédit photo: Image extraite de la websérie Point tournant, produite par Frangin

Des organismes et des regroupements citoyens se préoccupent des impacts des changements climatiques. À la veille des élections municipales, ils signent une lettre ouverte sur le rôle que peuvent tenir les municipalités dans la lutte aux changements climatiques.

Inondations et tempêtes qui détruisent ou abîment maisons et infrastructures; smog et îlots de chaleur qui menacent notre santé; sécheresses qui réduisent la quantité et la qualité de l’eau potable : les risques associés aux changements climatiques sont bien réels et nous affectent déjà.

Devant ces défis croissants, les municipalités peuvent – et doivent – jouer un rôle décisif. En tant que gouvernements de proximité, celles-ci sont en mesure de mettre en œuvre des actions pour nous préparer, autant que possible, à faire face aux événements climatiques extrêmes qui s’accentueront inévitablement dans les prochaines années, partout au Québec.

Les conseils municipaux prennent des décisions importantes qui se répercutent sur notre quotidien, notre santé et notre bien-être, mais aussi sur notre capacité collective à protéger notre environnement et à faire face à l’urgence climatique. Pourtant, devant des taux de participation faméliques, force est de constater que ce palier décisionnel est méconnu des électeurs.

Un impact direct sur notre quotidien et notre avenir

Rappelons que le pouvoir des municipalités dépasse la « simple » gestion des poubelles ou du déneigement des rues. Responsables d’une grande partie des décisions en aménagement du territoire, ces dernières posent des gestes qui se répercutent directement sur nos émissions de gaz à effet de serre et la préservation des milieux naturels.

Qu’il s’agisse du choix de nos modes de déplacement de tous les jours – voiture, autobus, marche, vélo – pour nous rendre au travail, à l’école, à l’épicerie, tous sont influencés par les décisions prises par nos villes. Votre municipalité encourage-t-elle l’adoption de moyens de transport peu polluants, conviviaux et sécuritaires? Les commerces et services ont-ils été planifiés près des résidences? Le transport en commun est-il efficace? Le transport actif est-il sécuritaire?

Ce sont elles qui dessinent nos milieux de vie : parcs, ruelles vertes et quartiers verts, espaces naturels, si indispensables à notre bien-être. Un boisé sera-t-il détruit? Une entreprise polluante ou bruyante s’installera-t-elle à proximité de votre résidence?

Nos conseils de ville ont également un rôle à jouer sur nos habitudes de consommation à divers niveaux. Ils influencent ce qui se retrouve dans nos assiettes, en misant, ou non, sur les marchés publics, les commerces de proximité qui vendent des produits sains et locaux et sur l’agriculture urbaine et les jardins communautaires. Votre ville contribue-t-elle à une véritable réduction des déchets, notamment, en facilitant la réutilisation et la réparation des objets dans votre quartier?

Le 7 novembre prochain, les électeurs et électrices du Québec choisiront les personnes qui prendront des décisions déterminantes pour répondre à l’ensemble de ces questions.

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La crise climatique doit être le principal enjeu des élections municipales

Les experts du climat sonnent l’alarme : nous devons réduire immédiatement et massivement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Nos « petits gestes » citoyens ne suffiront pas s’ils ne sont pas appuyés par des politiques ambitieuses et structurantes qui sont accompagnées de véritables actions de la part des décideurs dans tous les secteurs d’activité.

Il ne s’agit pas de réduire les GES pour la satisfaction d’atteindre une cible. On parle ici de protéger, d’améliorer notre santé, notre qualité de l’air, notre qualité de vie, notre bien-être, notre sécurité, notre vie en communauté. Ces efforts en valent le coup, puisque l’inaction entraînerait des conséquences financières, mais surtout humaines et écosystémiques catastrophiques.

Une élection décisive

Afin d’aider la population à faire des choix éclairés lors du scrutin, un débat aura lieu le 18 octobre au Musée de la civilisation avec les candidats-es à la mairie de la Ville de Québec pour connaître leur vision d’avenir en lien avec les enjeux environnementaux et la crise climatique.

Citoyens et citoyennes, c’est le temps de vous mêler de vos affaires municipales!

Signataires :

Étienne Grandmont, directeur général, Accès transports viables
Brigitte Hannequin, Collectif La ville que nous voulons
Alexandre Turgeon, directeur général, Conseil régional de l’environnement – région de la Capitale-Nationale
Ricky Ng-Adam, chargé de projets durables, Drave Développement
Marie-Eve Leclerc, chargée de projet en mobilisation citoyenne, Équiterre
Alice-Anne Simard, directrice générale, Nature Québec

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