Lors d’une conférence de presse devant aborder « la portée » du Réseau structurant de transport en commun, la Ville de Québec a annoncé aujourd’hui le retrait du trambus et des liens mécaniques Haute-Ville – Basse-Ville initialement prévus au projet, suscitant des déceptions.
Transport structurant : exit le trambus et les liens mécaniques
Lors d’une conférence de presse devant aborder « la portée » du Réseau structurant de transport en commun, la Ville de Québec a annoncé aujourd’hui le retrait du trambus et des liens mécaniques Haute-Ville – Basse-Ville initialement prévus au projet, suscitant des déceptions.
Pour la Ville de Québec, ce retrait s’inscrit dans une volonté d’optimisation des coûts et s’explique entre autres par les résultats de l’étude d’achalandage de décembre 2019. D’après celle-ci « la capacité du trambus proposé excédait largement les besoins identifiés pour les prochaines années », mentionne le communiqué. Aménager les plateformes prévues pour le trambus exigeait de déplacer des infrastructures municipales et des réseaux techniques urbains en dessous du parcours, évoque-t-il aussi pour justifier l’abandon d’un choix qui « n’était pas optimal ».
Plutôt qu’un trambus, le Réseau structurant de transport en commun misera sur « un parcours à haut niveau de service de type Métrobus sur voie réservée avec feux prioritaires ». Ce virage vers des voies réservées touche la desserte aussi bien pour la ligne est-ouest, du pôle D’Estimauville au pôle de l’Université Laval, que la ligne nord-sud, d’ExpoCité au pôle de Saint-Roch.
« Pour répondre à la demande, nous proposons une ligne de 12,6 km de voies réservées partant du pôle D’Estimauville jusqu’à celui de l’Université Laval en passant par la Basse-Ville. Ce parcours représente une bonification importante du service actuel », a dit le maire Régis Labeaume lors de l’annonce.
La disparition du trambus sur Charest Ouest s’accompagne du retrait des liens mécaniques prévus.
« Les liens mécaniques (Joffre et Baillargé) prévus entre la Basse-Ville et la Haute- Ville sont retirés en raison de l’achalandage prévu. De plus, l’offre de service est adéquate pour le cégep Garneau et l’hôpital Saint-Sacrement qui étaient les deux principaux générateurs de déplacements visés par ces liens mécaniques », peut-on lire dans le communiqué.
Selon Rémy Normand, vice-président du comité exécutif et président du Réseau de transport de la Capitale, il s’agit d’un ajustement adapté aux besoins de la clientèle.
« Les bénéfices escomptés de ce changement demeurent à près de 98 % de ce qu’ils étaient avec le projet de trambus. Le lien direct que nous avions prévu pour les travailleurs et les étudiants de Beauport/Maizerets qui se destinent à Sainte-Foy est maintenu. Il profitera aussi aux résidants de Saint-Roch et de Saint-Sauveur. Il n’y a pas de service qui fait ce trajet actuellement. Si nous voulons offrir des options attrayantes de déplacements, nous devons miser sur la connectivité, la flexibilité, la fréquence et la polyvalence pour des composantes s’harmonisant avec la demande. »
Perte et déception dans Saint-Sauveur
Le Comité des citoyens et citoyennes du quartier Saint-Sauveur (CCCQSS), qui n’a pas tardé à réagir à cette annonce, voit d’un autre œil la disparition du trambus :
« Le retrait de la portion Trambus du projet de réseau structurant constitue une perte pour notre quartier. Les autres secteurs du centre-ville bénéficieront d’une amélioration de la desserte en transport en commun et du réaménagement des artères qui favorisent la mobilité active. Le quartier Saint-Sauveur reste, encore une fois, en plan. L’opposition de la Ville à retirer des voies de circulation automobile pour faire place au trambus démontre que le transit automobile dicte toujours l’aménagement du quartier. »
Par voie de communiqué également, J’ai ma passe a exprimé sa déception de voir le trambus en voie axiale au centre de la chaussée se muer en métrobus latéral.
« En retirant cette composante structurante qui dessert la basse-ville, on pénalise les citoyens et citoyennes de Saint-Sauveur, Saint-Roch, Limoilou et Beauport. On sait bien qu’une voie latérale, c’est nettement moins rapide, fiable et structurant pour du transport collectif qu’une voie au centre de la chaussée », déplore Yvon Charest, ancien PDG d’iA Groupe financier et président de J’ai ma passe.
La directrice de J’ai ma passe, Angèle Pineau-Lemieux, s’explique mal que l’on parle d’une nouvelle configuration qui aurait davantage d’acceptabilité sociale dans le quartier Saint-Sauveur. S’il y avait des inquiétudes citoyennes sur certains aspects du projet initial, dit-elle, « les gens du quartier eux-mêmes sont d’accord pour dire qu’il y a d’autres solutions à envisager, notamment retirer des voies automobiles pour n’en garder que deux ou penser à réduire la largeur des voies automobiles, qui sont actuellement prévues à 4 mètres, ce qui est énorme! »
Pour sa part, Accès transports viables s’est dit « consterné de l’annonce de la diminution de service envisagée en marge de la révision de coûts estimés pour la réalisation du Réseau structurant de transport en commun ».
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