Le Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) de l'Université Laval mène un projet de recherche auprès d'aînés de La Cité-Limoilou ayant des incapacités sur le plan physique, sensoriel, cognitif ou intellectuel. On veut ainsi savoir ce qui nuit à leur niveau d'inclusion dans la ville ou le facilite. Un volet artistique, mené par Wartin Pantois, se greffe aussi à cette démarche appelée Accès-communauté.
Étude : Rendre la ville plus inclusive pour les aînés
Le Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) de l’Université Laval mène un projet de recherche auprès d’aînés de La Cité-Limoilou ayant des incapacités sur le plan physique, sensoriel, cognitif ou intellectuel. On veut ainsi savoir ce qui nuit à leur niveau d’inclusion dans la ville ou le facilite. Un volet artistique, mené par Wartin Pantois, se greffe aussi à cette démarche appelée Accès-communauté.
Les participants, âgés de 60 ans ou plus, devront d’abord s’adonner à une entrevue individuelle de 90 minutes par téléphone, en mode virtuel ou en personne dans le respect des mesures sanitaires. Ces derniers devront se pencher sur leur vision d’une ville inclusive en lien avec leur quotidien. Ils devront aussi proposer des idées pour se sentir pleinement inclus à Québec et dans leur quartier de résidence.
Ces aînés de secteur La Cité-Limoilou auront ensuite l’occasion de participer au volet artistique du projet en compagnie de l’artiste visuel engagé Wartin Pantois. Ultimement, si les circonstances le permettent, les responsables aimeraient tenir une rencontre de groupe pour valider les résultats de la recherche.
Démarche
La démarche est d’éventuellement en venir à une ville plus inclusive pour les aînés ayant des incapacités sur le plan physique, sensoriel, cognitif ou intellectuel, explique la chercheuse Émilie Raymond du volet Participation sociale et villes inclusives du CIRRIS, qui pilote le projet en collaboration avec l‘EnGrEnAgE de Saint-Roch. Cet organisme communautaire mise particulièrement sur l’animation de quartier, la participation citoyenne et la concertation.
Les responsables, présentement en recrutement, visent à rencontrer de 25 à 50 participants vivant des incapacités diverses. L’étude devrait être terminée « idéalement à l’été 2021 ou à l’automne », précise Émilie Raymond, lors d’un entretien téléphonique.
« L’étude fournira des connaissances sur les facteurs qui encouragent ou freinent l’accès à l’espace public des personnes aînées ayant des incapacités. Ces connaissances combleront des lacunes dans les écrits scientifiques et alimenteront les autorités des sphères gouvernementales, municipales et communautaires dans l’élaboration de politiques soutenant plus adéquatement l’inclusion sociale à l’intersection du vieillissement et du handicap », peut-on lire dans un document de présentation.
L’étude va se pencher sur « l’environnement physique extérieur et intérieur, mais aussi sur l’environnement social » dont les interactions avec, entre autres, les commerçants ou les travailleurs communautaires, explique Mme Raymond. On veut connaître non seulement les difficultés rencontrées par les participants, mais aussi savoir ce qui facilite leur vie en ville. On ne se penchera donc pas seulement sur l’accessibilité des lieux et les chaînes de trottoirs trop hautes, on traitera aussi des rapports humains.
Une fois la recherche terminée, il sera ensuite important d’en faire circuler les résultats afin d’entamer une démarche de réflexion au niveau municipal, chez les commerçants ou organismes communautaires, entre autres. « Il ne faudrait pas que ça reste sur les tablettes », lance Émilie Raymond. Un rapport sera publié. Des articles scientifiques devraient aussi voir le jour.
L’étude a reçu du financement du volet Participation sociale et villes inclusives du CIRRIS de l’Université Laval. Elle est toujours dans l’attente d’un soutien financier provenant des gouvernements du Québec et du Canada.
Mariage particulier
Pour Wartin Pantois, cette aventure s’avère un défi pour « créer autrement, à l’extérieur des séances de photos habituelles ». « C’est un beau projet », ajoute-t-il en entrevue téléphonique.
L’artiste donnera rendez-vous aux volontaires à l’endroit de leur choix au centre-ville. Il passera du temps en leur compagnie et sera ainsi témoin des obstacles que ces aînés rencontrent au quotidien dans leurs déplacements.
En janvier dernier, Wartin a mené une entrevue pilote avec Odette, une dame qui utilise un déambulatoire. Ils ont passé deux heures dans Saint-Roch. Le défi, qui semble banal pour le commun des mortels? Aller chercher une pinte de lait. Il a ainsi accompagné l’aînée et a constaté les difficultés qu’entraînent l’usage d’un déambulatoire et la perte de mobilité en pleine ville.
La démarche officielle de Wartin Pantois pourrait débuter en novembre, une fois la recherche scientifique bien entamée, au fur et à mesure que les entrevues liées à l’étude se font. Le dévoilement de l’œuvre finale devrait avoir lieu en 2021.
L’artiste est notamment connu pour des œuvres photographiques qui occupent l’espace public. Ses images deviennent objets, personnages et mises en perspective qui suscitent réflexion et débat. Au terme de ses rencontres avec les aînés, vers quels chemins créatifs s’orientera Wartin Pantois? « Une chose est sûre, il y aura un documentaire audio », répond-il. L’artiste reste toujours en réflexion quant aux autres formes d’expression liées à l’aventure : intervention dans l’espace public, exposition ou volet virtuel… Sa démarche pourrait donc ultimement prendre de multiples formes.
Wartin Pantois, dont la véritable identité demeure un mystère, vit à Saint-Roch. Son art in situ s’infiltre notamment dans l’espace public et dans des lieux non conventionnels. Il a effectué des interventions artistiques aux États-Unis, en France, en Allemagne, au Portugal et au Canada. En 2019, une de ses œuvres est entrée à l’Assemblée nationale du Québec dans l’exposition permanente « Inspirer » dédiée à l’art agissant sur la société. On a pu admirer son travail au théâtre de La Bordée (photo) et à la bibliothèque Gabrielle-Roy, entre autres.
Pour participer à cette étude ou pour plus d’informations, on peut communiquer avec Mélanie Synnott au 418 529-9141 poste 2733 ou écrire à melanie.synnott.1@ulaval.ca.
Pour en savoir plus ...
560, St-Joseph Est, Québec (Québec), G1K 2X1
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