Paiement électronique : « les clients sont assurés, mais pas les commerçants »

Vendre en ligne peut sembler intéressant pour tirer son épingle de jeu en tant que commerce de quartier avec pignon sur rue. C'est aussi une prise de risque plus grande qu'il n'y paraît pour un petit détaillant, a constaté une commerçante de Limoilou.

Paiement électronique : « les clients sont assurés, mais pas les commerçants » | 30 avril 2019 | Article par Suzie Genest

Crédit photo: Pexels

Vendre en ligne peut sembler intéressant pour tirer son épingle de jeu en tant que commerce de quartier avec pignon sur rue. C’est aussi une prise de risque plus grande qu’il n’y paraît pour un petit détaillant, a constaté une commerçante de Limoilou.

La semaine dernière, aux prises avec les conséquences de transactions frauduleuses, Françoise Travet de Timôme et merveilles écrivait à Monlimoilou :

« Nous essayons depuis plusieurs semaines de récupérer 2 000 $, comprenant 4 transactions de 2 clients différents nous ayant arnaqués, et vous savez quoi?[…] Même avec toutes les preuves disponibles, impossible de récupérer l’argent. »

Un acheteur peut, par exemple, compléter une transaction en ligne avec une carte de crédit volée, et la marchandise peut lui être expédiée avant le signalement du vol de la carte. Ou encore un acheteur peut réussir à annuler la transaction après réception de la marchandise. Dans les deux cas, le commerçant perd à la fois la marchandise et le paiement.

« Exactement. [On n’a] aucun recours », confirme Jonathan Parent, collaborateur occasionnel de Monquartier mais surtout e-commerçant chez BeCoffee.

Aucun recours, quelques moyens de prévention

Selon Jonathan Parent, pour se protéger autant que possible contre la fraude, il est préférable de faire affaire avec une plateforme de commerce électronique plutôt que d’avoir son « ecom » sur mesure :

« Il existe cependant des services qui permettent de prévoir, avec certains facteurs, le niveau de possibilité d’une fraude. Sur Shopify par exemple il y en a un “built in”. Je dirais qu’il y a pas mal une application pour ça pour la majorité des plateformes dignes de ce nom. »

Dans un reportage à CBC le 18 décembre 2016, Leah Hendry rapportait le cas du Montréalais  Vincenzo Lingrodo, contraint de fermer boutique après avoir perdu environ 50 000 $ de dollars de marchandises aux mains de fraudeurs en ligne. Interviewé dans le cadre de ce reportage, Dan Kelly, président et chef de la direction de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, mentionnait que les risques associés aux ventes en ligne sont souvent mal connus des commerçants, qui se lancent dans le commerce électronique afin de rester concurrentiels. Sans moyen de garantir la validité d’une carte de crédit ni d’absorber des pertes importantes, les petits détaillants sont particulièrement vulnérables, disait-il.

Selon Dan Kelly, l’industrie bancaire devrait mieux informer les détaillants des dangers du commerce électronique et des moyens de protection. Il estime également que le gouvernement fédéral devrait changer les règles du jeu, et que les petits commerçants qui font toutes les vérifications requises ne devraient pas avoir faire les frais des arnaques. Un avis qui trouve écho auprès de Françoise Travet :

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« Comment le gouvernement et les lois peuvent accepter cela? […] Ce n’est pas de notre faute à nous si la carte est volée ou si le client annule ce paiement après avoir reçu la marchandise. […] Les clients sont assurés, mais pas les commerçants. »

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