COZIC au MNBAQ : à nous de jouer!

Jusqu'au 5 janvier 2020, le duo d'artistes en arts visuels COZIC expose au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) sa rétrospective COZIC. À vous de jouer - De 1967 à aujourd'hui. Un survol de carrière sur cinq décennies qui invite le public à interagir avec les oeuvres.

COZIC au MNBAQ : à nous de jouer! | 9 octobre 2019 | Article par Jason Duval

Vues des salles de l’exposition : COZIC. À vous de jouer. De 1967 à aujourd’hui.

Crédit photo: MNBAQ, Idra Labrie

Jusqu’au 5 janvier 2020, le duo d’artistes en arts visuels COZIC expose au Musée national des beaux-arts du Québec (MNBAQ) sa rétrospective COZIC. À vous de jouer – De 1967 à aujourd’hui. Un survol de carrière sur cinq décennies qui invite le public à interagir avec les oeuvres.

C’est avec beaucoup de fierté et un travail d’archivage exceptionnel que le couple d’artistes composé de Monic Brassard et Yvon Cozic présente sa première rétrospective dans un musée. Formé à la fin des années 1960, COZIC voit le jour grâce à l’imaginaire et aux réflexions de Monic Brassard, bachelière ès art depuis 1970, et Yvon Cozic, diplômé des Beaux Arts de Montréal en 1963. En 1965, lors de leur première exposition Gouaches à Montréal, rien ne laisse encore présager qu’ils deviendront des pionniers de l’art au Québec.

COZIC avec Ariane De Blois, commissaire invitée, et Annie Gauthier, dir. des collections et des expositions au MNBAQ.
Crédit photo: MNBAQ, Idra Labrie

Leur avant-gardisme, leurs couleurs des plus éclatées aux pastels, leurs installations grandioses abstraites ont fait d’eux des modèles. COZIC osait se démarquer, explorer, démystifier plusieurs types d’art. Le duo a réalisé également des performances artistiques, moyen d’expression moins répandu alors au pays de la fleur de lys.

Plus d’une cinquantaine d’expositions et plusieurs prix – dont le prix Biennale d’estampe et de papier d’Alma en 1989 – plus tard, COZIC s’offre une rétrospective d’une pratique colorée qui réinvente l’art et le paysage visuel du Québec.

Toucher, caresser, sentir…

Voir COZIC, c’est entrer dans un tout autre monde. Dès les premiers pas, on doit franchir un parcours de tubes suspendus. Ici, on admire la métaphore d’entrée dans un autre univers. Ils nous bouleversent et changent notre idée même de l’art. Le couple d’artistes aime d’ailleurs beaucoup la réflexion, et on peut l’entendre, puisque la visite est aussi offerte avec un support audio.

Divisée en quatre salles, quatre zones bien distinctes, la rétrospective COZIC nous invite à caresser, toucher et même sentir quelques-unes des oeuvres, toutes très colorées et vibrantes. On retrouve des matières comme la peluche, le vinyle, le papier, le carton et différents matériaux que les artistes remettent en question.

« Pourquoi y a-t-il des matériaux nobles? Pourquoi la couleur est réservée à la peinture? C’est tout ça que nous voulions… remettre en question! », explique Monic Brassard.

Pour COZIC, pouvoir toucher une oeuvre, c’est l’occasion pour les visiteurs de se rapprocher le plus possible de l’état de création des différentes installations. L’expertise en haute couture de Monic Brassard permet à ses oeuvres, souvent très grandes, d’émerveiller le regard et de stimuler les passants. D’autant plus que certaines de ses installations sont parfumées, parfois d’une odeur très corsée.

L’expérience complète ne se termine pas là : ce que vous venez de lire décrit uniquement la première section! Dans les autres salles, on nous invite à contempler l’art du pliage de papier, parfois très complexe. Les 365 cocottes de papier, représentant les jours de l’année, forment l’oeuvre la plus impressionnante du parcours. Par la simplicité de sa complexité (!), la cocotte vous fera halluciner. Dans les autres salles, on retrouve différentes sculptures très colorées, souvent impressionnantes.

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« On veut échapper à l’art, mais on n’y échappe pas »

Le couple Cozic confie avoir souvent voulu échapper au schéma traditionnel de l’art sans vraiment y arriver. Au final, l’art personne, ne s’y échappe, nous dit-il. C’est dans ce climat que nous parcourons les dernières pièces et découvrons une reproduction de l’atelier des artistes. Un peu moins d’une centaine de petites sculptures de bois et de dessins sont rassemblées dans la petite pièce rose.

Dans la dernière pièce, la science s’invite. Quelques principes scientifiques sont représentés à l’aide de différents médiums, comme la sculpture, l’assemblage et la couture. Encore une fois, notre réflexion et nos sens sont sollicités.

C’est avec beaucoup d’humour que l’exposition se termine sur un mot caché : Le Code Couronne, qui nous amène à devoir trouver la lettre qui correspond aux différents ronds colorés. Une activité ludique, difficile mais faisable.

Cette première rétrospective complète nous pousse à la réflexion à la fois sur la démarche des artistes et sur notre propre perception de l’art.

COZIC. À vous de jouer – De 1967 à aujourd’hui est présenté au Musée national des beaux-arts du Québec jusqu’au 5 janvier 2020.

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