Centre de biométhanisation : des inquiétudes citoyennes

Mercredi en soirée, au Centre communautaire Mgr Macroux dans Maizerets, une cinquantaine de personnes ont assisté à l'assemblée publique de consultation liée au zonage pour la construction du Centre de biométhanisation de l'agglomération de Québec. Bien que cette assemblée visait à présenter les modifications proposées à la réglementation d'urbanisme, l'attention s'est vite tournée vers d'autres préoccupations.

Centre de biométhanisation : des inquiétudes citoyennes | 7 février 2019 | Article par Baptiste Piguet

Crédit photo: Baptiste Piguet

Mercredi en soirée, au Centre communautaire Mgr Macroux dans Maizerets, une cinquantaine de personnes ont assisté à l’assemblée publique de consultation liée au zonage pour la construction du Centre de biométhanisation de l’agglomération de Québec. Bien que cette assemblée visait à présenter les modifications proposées à la réglementation d’urbanisme, l’attention s’est vite tournée vers d’autres préoccupations.

Le centre de biométhanisation va être construit entre l’incinérateur et le port de Québec, dans le secteur de Maizerets, d’ici 2022. Cette usine de traitement des déchets organiques produira, à partir des déchets collectés, du gaz et du digestat (un reste de matière organique transformable en compost).

Cinq élu.e.s municipaux – Suzanne Verreault, Marie-Josée Savard, Geneviève Hamelin d’Équipe Labeaume ainsi que Jean-François Gosselin et Stevens Melançon de Québec 21 – étaient présents dans la salle, de même que des représentants de groupes citoyens tels que le Mouvement pour une ville zéro déchet ou d’organismes comme Les Ami.e.s de la Terre. Dès le début de l’assemblée, les questions et les échanges, parfois houleux, ont témoigné des inquiétudes de la population et de ses doutes quant au projet.

Des doutes nombreux

Les craintes évoquées par les citoyen.ne.s concernaient les impacts sur la santé, les gains écologiques, le fonctionnement, la rentabilité économique et la transparence du projet.

Du point de vue de la santé, la qualité de l’air, les odeurs et la concentration de contaminants dans les secteurs de Maizerets, Lairet, Vieux-Limoilou ont été évoquées.

Quant aux gains écologiques, des questions ont été posées sur les raisons du rejet du compostage et sur la place qui sera accordée au compostage individuel; sur les sacs qui seront utilisés pour ramasser les déchets organiques et sur l’avenir de l’incinérateur dans le nouveau projet.

La population présente s’est aussi montrée inquiète quant au fonctionnement du nouveau centre. Des questions ont été posées sur la qualité du gaz et du digestat qui seront produits ainsi que sur les risque d’incidents.

L’enjeu de la rentabilité économique a aussi soulevé des interrogations sur le coût, le risque de dépassement de ce coût et l’existence de débouchés pour le gaz et le digestat produits.

Une grande partie des questions posées mettaient aussi en doute la transparence quant au projet et à sa localisation.

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La Ville se fait rassurante

Les élu.e.s municipaux d’Équipe Labeaume et les employé.e.s de la Ville de Québec se sont voulu.e.s rassurant.e.s sur tous les points évoqués par les citoyen.ne.s. Selon eux, le projet est sans danger pour la santé de la population. Il permettra des gains écologiques grâce à une meilleure gestion des déchets et une diminution de l’utilisation de l’incinérateur.

Économiquement, toujours selon l’administration municipale, le projet est viable et ne dépassera pas les coûts. Enfin, les élu.e.s de la Ville ont mentionné qu’une consultation sur la gestion des matières résiduelles avait été effectuée et que de nombreuses séances d’informations avaient eu lieu. D’après les réactions de l’assistance, ces propos rassurants n’ont cependant pas semblé dissiper les nombreuses craintes exprimées.

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