Un parc industriel à l’ouest

Des logements du quartier Saint-Sauveur, nous passons aux usines et manufactures. Une lectrice cherche en effet à connaître l’origine du parc industriel Saint-Malo, qui occupe l’essentiel de la portion ouest du quartier.

Un parc industriel à l’ouest | 18 novembre 2018 | Article par Dale Gilbert

Ouvrières à l’Arsenal Saint-Malo, ca1942, Archives de la Ville de Québec, N021555.

Crédit photo: Archives de la Ville de Québec

Des logements du quartier Saint-Sauveur, nous passons aux usines et manufactures. Une lectrice cherche en effet à connaître l’origine du parc industriel Saint-Malo, qui occupe l’essentiel de la portion ouest du quartier.

En déambulant d’est en ouest sur la rue Raoul-Jobin, les promeneurs peuvent prendre la mesure d’une transformation importante du paysage du quartier Saint-Sauveur. De rues étroites bordées surtout d’immeubles résidentiels et de petits commerces, ils passent rapidement, après avoir franchi la rue Marie-de-l’Incarnation, à un espace différent, où s’élèvent notamment des bâtiments industriels.

Des usines et des manufactures

Le développement de l’ouest du quartier prend en effet une tangente unique à partir à partir de l’ouverture, au début de la décennie 1910, de l’Eastern Canada Steel and Ironworks, entreprise spécialisée dans la construction de pièces d’acier pour les bâtiments et les ponts et simplement appelée la Eastern dans le quartier. Un complexe industriel d’importance émerge en effet graduellement dans le secteur. Les usines et manufactures qui le composent sont source d’emplois pour les résidants du quartier, emplois longtemps caractérisés par de rudes conditions de travail.

Les ateliers du chemin de fer Transcontinental, consacrés à l’entretien des locomotives et des wagons, sont notamment établis dans ce secteur entre 1913 et 1920. L’aménagement de ce chemin de fer lancé entre Moncton (Nouveau-Brunswick) et Winnipeg (Manitoba) mènera notamment à la construction d’un pont sur le fleuve Saint-Laurent, le pont de Québec, et ouvrira le territoire de l’Abitibi au peuplement par les Canadiens français.

L’animation de ce complexe industriel prend une tout autre ampleur au moment de la Seconde Guerre mondiale, alors que des bâtiments sont convertis en usine de guerre, connue sous le nom d’Arsenal Saint-Malo. Spécialisée dans la production de cartouches, tout comme l’usine de guerre située dans la côte du Palais, elle compte plus de 7 000 employés en 1943, dont plus de 4 000 femmes.

Aux origines de Notre-Dame-de-Pité

La société fédérale Wartime Housing, ancêtre de l’actuelle Société Canadienne d’Hypothèque et de Logement, fait construire environ 200 maisons dans le secteur pour loger les travailleuses et les travailleurs de l’Arsenal. Ces maisons sont bâties entre les usines et le cimetière Saint-Charles. L’aménagement de ce secteur et l’arrivée d’un nombre important d’habitants mènent à la création d’une nouvelle paroisse en 1945, Notre-Dame-de-Pitié. Cette paroisse, sixième et ultime paroisse fondée dans le quartier Saint-Sauveur, est érigée à partir d’un segment de la paroisse voisine, Saint-Malo. Après la guerre, les bâtiments de l’Arsenal seront achetés par la Ville de Québec, qui créera alors le premier parc industriel de la ville, le parc industriel Saint-Malo.

Vous avez travaillé dans le parc industriel Saint-Malo? Vos parents ont contribué à l’effort de guerre à l’Arsenal? Vous avez habité les maisons construites par la Wartime Housing? Partagez-nous vos souvenirs!

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