Le questionnaire électoral – Limoilou (4) : Jean-Philippe Lebrun (Option Capitale-Nationale)

Au fil des dernières semaines, Monlimoilou a été à la rencontre des candidats et candidates aux élections municipales 2017 dans les districts Limoilou et Maizerets-Lairet. Lors de ces entretiens, un même « questionnaire électoral » construit par l’équipe éditoriale – à partir de revues de presse et d’enjeux ciblés par divers organismes et citoyens des quartiers – leur a été soumis. Voici les réponses de Jean-Philippe Lebrun, candidat dans Limoilou pour Option Capitale-Nationale.

Le questionnaire électoral – Limoilou (4) : Jean-Philippe Lebrun (Option Capitale-Nationale) | 1 novembre 2017 | Article par Raymond Poirier

Jean-Philippe Lebrun se présente comme candidat pour Option Capitale-Nationale dans Limoilou.

Crédit photo: Jean Cazes

Au fil des dernières semaines, Monlimoilou a été à la rencontre des candidats et candidates aux élections municipales 2017 dans les districts Limoilou et Maizerets-Lairet. Lors de ces entretiens, un même « questionnaire électoral » construit par l’équipe éditoriale – à partir de revues de presse et d’enjeux ciblés par divers organismes et citoyens des quartiers – leur a été soumis. Voici les réponses de Jean-Philippe Lebrun, candidat dans Limoilou pour Option Capitale-Nationale.

C’est vraiment ma première implication politique – je tente le tout pour le tout, comme on dit », lance d’emblée Jean-Philippe Lebrun.

Après des études en droit à Sherbrooke, le candidat d’Option Capitale-Nationale est revenu vers Québec. « Les années passées à l’extérieur m’ont donné un regard différent sur ma ville », estime-t-il. À son retour, il revient à Limoilou, sur la rue où ses grands-parents ont demeuré, il y a déjà longtemps. Autant le quartier l’habite et l’inspire, autant le discours ambiant – à l’échelle de la ville – le déçoit.

Mon regard extérieur faisait en sorte que je trouvais qu’il y avait un climat malsain à Québec. Un discours ambiant qui ne reflétait pas mes valeurs – et, je pense, qui ne reflète pas les valeurs de la majorité des gens à Québec… Il y a seulement une petite partie des gens qui jappent fort, dont on entend beaucoup parler et qui prennent toute la place. Quand j’ai vu Option Capitale-Nationale arriver, c’était la première fois qu’il y avait un parti avec lequel j’étais en accord avec 100% des idées. C’est là que j’ai décidé de me lancer, de faire le saut, le tout pour le tout – et de donner une voix à tous ces gens-là, qui regardent ce qui se passe, et qui se disent que ça ne leur ressemble pas, que ce n’est pas ça, Québec.

Il prend le taureau par les cornes et contacte le chef du parti, Nicolas Lavigne-Lefebvre. Il lui offre ses services – tant dans l’organisation que comme candidat, selon les besoins. C’est ainsi qu’il deviendra candidat pour la jeune formation – aux côtés d’une vingtaine d’autres qui ont aussi rejoint le parti dans les semaines précédant la campagne.

Les vieux partis, la vieille politique – le mot est peut-être fort, mais moi, ça me répugne. Les idées, la jeunesse, l’ambition d’Option Capitale-Nationale, c’est clair que pour moi, ça a été un élément déclencheur – un peu ce que j’attendais pour faire le saut.

À la suite de ces quelques éléments de parcours, Monlimoilou a cherché à en savoir un peu plus sur la vision qu’a le candidat d’Option Capitale-Nationale sur le quartier, autant que sur ses projets et priorités.

Qu’est-ce que c’est, pour vous, Limoilou ?

C’est un quartier familial. C’est un quartier qui est proche des gens – tu peux tout faire à cinq minutes à pied. C’est un quartier qui est accessible, qui est vert, qui est beau, qui a un riche patrimoine. C’est le meilleur quartier où vivre à Québec. On est à distance de marche du centre-ville, de sa vie culturelle. On est au cœur de l’action, mais avec un côté plus paisible.

Quel bilan faites-vous du récent mandat de la conseillère sortante ?

Pour moi, Équipe Labeaume, c’est Régis Labeaume. Les candidats, on n’en entend pas parler. C’est un one-man-show. Je ne suis pas en mesure de faire un bilan de la candidate car, dans l’actualité en général, on n’en a pas entendu parler.

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Qu’auriez-vous fait à sa place ?

J’aurais davantage pris la parole. Je n’aurais pas eu peur de dire au maire ses quatre vérités. Moi, mon but, c’est de défendre les intérêts des citoyens. C’est bien de dire qu’on a fait des études sur la qualité de l’air dans Limoilou, qu’on a créé un comité de vigilance, mais au-delà de ça, le problème à la base, c’est que le Port pollue ! C’est ça, le problème à régler : de faire en sorte que le Port arrête de polluer ! C’est sûr qu’avec la juridiction fédérale, les moyens sont difficiles – mais je pense que des prises de position publiques, en disant qu’on veut que le Port respecte la loi québécoise sur l’environnement, c’est la meilleure chose à faire ; aussi, de rencontrer les acteurs du Port pour leur montrer les avantages de respecter cette loi-là, que ce soit pour leur image ou pour entretenir de bonnes relations avec leurs voisins. Là, Beauport 2020, ils ont présenté ça, et tout de suite, on se méfie du Port, on n’a pas confiance…

Quelle serait votre « priorité numéro un » pour le district ?

C’est le transport collectif. Je le vois, en attendant le bus : les voitures qui circulent dans le quartier. Je suis à deux pas du Cégep Limoilou, et il y a là une grande quantité de véhicules… pour la plupart conduits par des étudiants… Moi, au cégep, je prenais le bus. Je me dis qu’on a un problème de transport collectif : si on avait un meilleur réseau, les gens délaisseraient la voiture, et les voitures qu’on aurait ici, ce serait celles de résidents du quartier, pas celles de gens en transit. Et on accélérerait nos déplacements aussi ! Se rendre à Sainte-Foy, c’est 45 minutes en métrobus. Ce n’est pas normal. Avec un bon réseau structurant, si on pouvait réduire ce temps-là à 20 ou 30 minutes, ce serait déjà très bien.

D’autres enjeux que vous jugez prioritaires pour le secteur ?

  • Faire la réfection des trottoirs du quartier. « Si on ne regarde pas un mètre devant nous, sur le trottoir, on risque de s’enfarger, de se briser les chevilles ! »
  • Réduire la largeur ou repenser les rues du secteur. « Par exemple, la 14e, la 13e Rue… Des rues qui sont excessivement larges pour rien. Ajouter un bout de vert, avec des arbres et un trottoir – je trouve qu’on devrait répéter ce modèle-là, et avec des rues moins larges ; on pourrait réduire la vitesse, et l’espace gagné pourrait, lui, être consacré à l’agriculture urbaine. »
  • Lutter contre la gentrification. « Il faut s’assurer que l’on conserve des loyers modiques à Limoilou, s’assurer que les gens à plus bas revenu ne sont pas obligés de s’éloigner. Et ça, ce n’est pas évident. Il y a toutes sortes de choses à analyser – comprendre pourquoi le marché immobilier est aussi élevé au centre-ville, par exemple. »

Au-delà de ces priorités, Monlimoilou souhaitait également interroger le candidat sur d’autres enjeux, dossiers et thématiques liés à des enjeux de district, ciblés à partir d’une revue de l’actualité récente, de lectures de dossiers ou de mémoires présentés par divers organismes intéressés au développement du secteur, autant que d’échanges et correspondances avec citoyens et commerçants.

Environnement

Monlimoilou lance la discussion sur le dossier de la qualité de l’air. Outre la question du Port de Québec, quels enjeux préoccupent Jean-Philippe Lebrun ? D’emblée, le candidat pointe du doigt la circulation automobile, « responsable d’une partie de la pollution de l’air », une situation à résoudre par le biais, entre autres éléments, de la valorisation du transport en commun.

Et il cite également l’incinérateur – la troisième grande source de pollution.

Il faut régler ce problème-là en réduisant les déchets que la Ville brûle. C’est un problème qu’on aurait dû régler il y a plusieurs années ! À Sherbrooke, lorsque je suis arrivé en 2008, c’était déjà implanté. À Montréal, c’est le cas aussi. Je ne comprends pas pourquoi à Québec, ce n’est pas réglé encore !

Et devrait-on penser à verdir le secteur sud du quartier ? « Oui, tout à fait », répond le candidat. Il déplore notamment l’organisation de la 9e Avenue, sa largeur et ses multiples déficiences. « Il faut revoir ce secteur-là ! Ça pourrait être nettement réduit, et on pourrait y intégrer de la verdure, des accès cyclables et piétonniers », lance-t-il.

Transports et urbanisme

En matière de transport, Jean-Philippe Lebrun s’est positionné, dans ses priorités, sur la question des transports collectifs. Mais qu’en est-il des transports actifs – marche, vélo ?

Le réseau cyclable à Québec n’est pas très efficient. On a la nouvelle piste, ici, sur la 3e Avenue. C’est intéressant mais, quand je regarde ça, je ne la trouve pas sécuritaire… Je pense qu’on aurait besoin de meilleurs aménagements cyclistes pour mieux traverser la ville – plutôt que de forcer les gens à utiliser un seul couloir… Donner la possibilité aux gens d’avoir plus de couloirs, c’est une priorité », indique Jean-Philippe Lebrun.

Il souhaite également voir se greffer à l’offre existante des vélos en libre-service, en plus de donner une plus large priorité aux piétons dans l’aménagement de la ville – plutôt que de la donner à l’automobile.

Par exemple ? Plus de fluidité aux feux piétons.

Attendre deux minutes pour traverser, c’est assez aberrant ! Le feu piéton pourrait être activé en même temps que la lumière verte…

Une saison de vélo prolongée ? Du vélo d’hiver ? « Tout ce qui peut faire en sorte qu’on permette des déplacements à longueur d’année en vélo, on va le faire. »

La sécurité sur la 18e Rue ? « Il faudrait réaliser des aménagements qui vont favoriser la réduction de la vitesse, et peut-être ajouter une piste cyclable qui serait séparée de la rue, ajouter des traverses piétonnes bien identifiées. »

Devrait-on adopter une vision zéro accident ? « Oui. Ça fait partie de notre plateforme. C’est une priorité de mettre cette vision dans les aménagements, dans les solutions aux problèmes de transport. »

Développement du secteur et vie de quartier

Questionné sur sa vision de l’évolution du secteur, sur le plan du développement immobilier et de la densification, le candidat d’Option Capitale-Nationale parle d’abord d’acceptabilité sociale.

Il s’agit de consulter les gens sur les projets qui vont s’installer dans le quartier, et de respecter aussi le style de Limoilou. On ne veut pas de tour immense, moderne… Il s’agit aussi de permettre la mixité dans l’édifice, pour conserver la diversité qu’il y a dans Limoilou.

Sur l’intégration du secteur d’ExpoCité à la dynamique du quartier, M. Lebrun mentionne la nécessité, au départ, d’améliorer les accès sur les rues existantes, de réaliser des aménagements plus conviviaux pour piétons et cyclistes, et de bonifier l’offre de transport en commun présente dans le secteur.

Ce qui m’inquiète, c’est les voitures que le Grand Marché et le Centre Vidéotron amènent dans ce secteur-là, aussi. Il faut s’assurer que ça ne nuise pas à la qualité de vie des résidents. Il faut éviter qu’il y ait trop d’autos – il n’y a pas de solution miracle, mais le transport en commun demeure une solution d’avenir… La voiture, ça date d’une autre époque. Ça faisait face à une réalité qui n’est plus celle qu’on connaît aujourd’hui.

L’échange s’ouvre ensuite sur le côté « enclavé » du quartier, et sur le défi que peuvent représenter les liens entre Limoilou et d’autres secteurs voisins, tel Saint-Sauveur. « La clé, c’est dans les aménagements. Il faut rendre la circulation agréable. On pourrait améliorer le visuel de certains ponts, avec de la végétation, par exemple, et y placer des pistes cyclables plus sécuritaires, mieux aménagées », estime le candidat.

Il suggère également de revoir l’organisation du secteur de la Croix-Rouge :

Dans l’idée d’un boulevard urbain mettant l’accent sur la fluidité piétonne et cycliste, est-ce qu’il y aurait moyen d’y intégrer de meilleurs aménagements pour les piétons, les cyclistes, de réduire la taille de ce secteur-là, de faire un meilleur lien avec le parc Victoria ?

Participation citoyenne

La participation citoyenne, le candidat d’Option Capitale-Nationale la voit comme un beau défi, surtout dans la foulée des prises de position adoptées par le maire sortant :

La participation citoyenne, il n’a pas l’air d’apprécier ça particulièrement, avec son discours sur les conseils de quartier, sur les référendums municipaux, et avec son caractère, en général, qui fait que personne ne veut parler contre lui, de peur de se faire tirer dessus à boulets rouges. Ça n’aide pas à favoriser la participation citoyenne ! » indique-t-il.

Pour sa part, Jean-Philippe Lebrun vise plutôt à valoriser l’action des conseils de quartier, autant que l’expertise des citoyens qui s’y trouvent. « Si le maire faisait la promotion de ces conseils-là, ou des façons de s’impliquer comme citoyen, ça aiderait à ce que les gens s’y intéressent : la Ville a une responsabilité là-dedans, et doit s’assurer de faire connaître aux gens les moyens qu’ils ont pour faire entendre leur voix. »

Et le mot de la fin ?

Il faut voter avec le cœur, et ne pas voter stratégique. Tant et aussi longtemps qu’on vote pour bloquer quelqu’un, on n’aura jamais quelqu’un qui nous plaît ! Donc, c’est de voter pour des convictions, voter pour de la durabilité. Option Capitale-Nationale, oui, c’est une équipe jeune, on a de la conviction, des idées, du sang neuf, et on propose des solutions durables. C’est très clair, ce qu’on veut – et si les gens, c’est ce qu’ils veulent, alors il faut voter pour nous ! Nous, on propose de transformer la ville, plutôt que le statu quo. Les autres partis, soit ils nous demandent un chèque en blanc, soit ils sont timides dans les actions qu’ils veulent faire, soit ils veulent ramener la région dans les années 1950. Si les gens veulent transformer la ville vers quelque chose de plus grand, alors c’est avec nous qu’il faut aller.

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