Découvrir l’Inde au MNBAQ

Le Musée national des beaux-arts du Québec accueille du 9 octobre 2014 au 18 janvier 2015 une magnifique exposition sur l’art indien du 12e au 19e siècle. L’exposition Inde, Miniatures du sud de l’Asie du San Diego Museum of Art est une exclusivité nord-américaine et offre une centaine d’œuvres de la prestigieuse collection Edwin Binney 3rd.Des détails époustouflants, un travail quasiment chirurgical. On connait peu l’art indien en occident et son histoire. L’exposition permettra au public de se familiariser avec les aquarelles opaques qui se regardent comme des livres. Des lutrins ont d’ailleurs été construits sur mesure afin que les visiteurs aient l’impression d’être dans une bibliothèque.

«Avec cette exposition, nous voulions mettre de l’avant et rendre accessible une culture quasiment inconnue ici. Ce n’est pas grave si on n’a pas de connaissance, il faut se laisser porter par les histoires, les colories, les détails et se transporter en Inde à cette époque», déclare la directrice des expositions et des publications scientifiques, Anne Eschapasse.

L’exposition se visite à la fois d’une manière chronologique et par thème. Les peintres indiens de l’époque réalisaient des œuvres d’art avec des feuilles de palme longues et étroites pour donner des aquarelles opaques. Les feuilles étaient enduites d’un apprêt et polies à la pierre dure avant de recevoir la calligraphie ou le dessin incisé à l’aide d’un stylet encré et l’application de couleurs. Les feuilles de palme ont été ensuite remplacées vers le 13e siècle par du papier de fibres naturelles ou à base de produits de récupération.Enluminures sacrées Ce premier thème permet d’apprécier les œuvres les plus anciennes. Les miniatures mettent en lumière les trois religions principales avant l’arrivée de l’Islam en Inde, le bouddhisme, le jaïnisme et l’hindouisme. Ces aquarelles ont surtout été réalisées dans le nord de l’Inde et elles sont accompagnées de textes rédigés en sanskrit.Visions lyriques Les miniatures illustrent deux livres extrêmement importants de la culture persane. Le premier est le Livre des rois (Shahnameh) de Firdousi, un ouvrage qui retrace les principales épopées de l’Empire perse et dans lequel les héros Rostam et Isfandiar, mais aussi Iskander (Alexandre le Grand) sont représentés. Le second s’intitule Les Cinq Poèmes (Khamsé), dont l’auteur, le poète Nizami, est souvent considéré comme le «recréateur» de la littérature persane.À la découverte de la peinture mogholeLa culture moghole a été très importante en Inde à compter de 1526. Le deuxième empereur moghol, Akbar favorise le développement des arts et la production des livres. Son fils Jahangir et son petit-fils Shah Jahan – le commanditaire du Taj Mahal – poursuivront dans cette voie. Outre plusieurs portraits de souverains représentés sur le Trône du paon ou dans des scènes de la vie quotidienne, on découvre dans cette section des miniatures chrétiennes offertes en don par les jésuites aux empereurs moghols, ou encore à partir des gravures profanes d’origines hollandaises. La dynastie moghole s’éteint s’éteint au milieu du 19e siècle lorsque Bahadur Shah est détrôné par les Britanniques en 1858.

«L’empereur se met en scène. Il s’agit de montrer le pouvoir impérial, que l’empereur ne se trompe jamais, qu’il rend la justice et que les sujets lui sont fidèles», explique le conservateur aux arts décoratifs et aux expositions, Jean-Pierre Labiau.

À la manière de la Compagnie, de 1710 à 1890Ce thème fait référence à l’importance de la Compagnie britannique des Indes orientales, installée en Inde depuis 1600. À l’inverse des miniatures des deux sections précédentes, les planches proposées, ne sont pas des images tirées de livres qui auraient été démantelés, mais plutôt des œuvres autonomes illustrant de manière très naturaliste la faune et la flore du pays pour le compte de commanditaires anglais.En plus de l’exposition de nombreuses activités sont prévues autour de l’Inde au MNBAQ.